Bush et Dieu - QUI EST LE DIEU DE BUSH ?
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http://veritance.populus.org/rub/35 QUI EST LE DIEU DE BUSH ?
Un documentaire qui retrace le parcours religieux du président américain.
Arte/ George W. Bush, la croix et la bannière
Pierre de Boishue [19 octobre 2004]
«Je crois que Dieu veut que je devienne président»... C'est en ces termes que George W. Bush, à peine élu gouverneur du Texas en 1994, s'adressa aux collaborateurs qu'il avait réunis dans sa résidence pour fêter sa victoire. Six années plus tard, Dieu tenait effectivement parole. Comme son père, George W. Bush accédait au pouvoir suprême. Porté par la foi. Sa foi qui lui avait auparavant permis de vaincre l'alcool et de sauver son mariage. Sa foi qui, selon certains observateurs, le conduira plus tard à désigner un «axe du Bien» et «un axe du Mal»... A quinze jours pile de l'élection présidentielle, Arte invite donc ce soir les téléspectateurs à découvrir les principales étapes du parcours religieux du candidat républicain. Un documentaire passionnant, signé Raney Aronson, qui réalisa outre-Atlantique l'une des plus belles audiences de l'année sur la chaîne PBS.
Tout commence à Midland, une cité ultraconservatrice du Texas. Au début des années 80, le moral du futur président est au plus bas. Ses affaires s'effondrent. Et son couple vacille. Quant aux espoirs de ses parents, ils reposent sur les seules épaules de son frère. Pas sur celles de George W. Bush qui se définit, lui-même, comme «le raté» de la famille. Le déclic se produit en 1985. Quand, sur les conseils de sa femme, il adhère à un cercle d'étude de la Bible. «Sa démarche était remarquable, témoigne un membre. Je me suis dit : voilà un hom - me gâté par la vie et qui, pourtant, éprouve ce besoin. Com me moi.» Eton nant quand on sait que Bush se souciait peu, avant cette «renaissance», des questions religieuses. Un regret : ce virage n'est pas assez relevé dans le documentaire.
Sa rencontre avec Billy Graham le bouleverse. Grâce à ce révérend, il sauve d'abord son mariage en rompant avec ses habitudes d'alcoolique. Définitivement. «Il a planté une graine dans mon âme», confiera le président. «Il s'est réveillé un matin en se disant : Eurêka ! C'est décidé : je choisis Dieu et j'arrête de boire. Je garde Laura et les filles», rapporte un proche de la famille.
Sous l'emprise de la religion, «George W» achève son long chemin de croix. Et sous l'impulsion des membres du cercle, qui rassemble des protestants conservateurs aux convictions très carrées, il voue dorénavant sa vie au Christ. «L'étude de la Bible a changé ma vie», dit-il. Un discours qu'il avait notamment tenu lors des primaires organisées dans l'Iowa, à l'occasion de la précédente campagne électorale. Questionné par l'animateur du débat, qui lui demandait de citer son philosophe ou penseur préféré, le candidat à l'investiture républicaine avait frappé les esprits en déclarant : «Le Christ, parce qu'il a changé mon coeur.» Et de préciser de manière encore plus floue : «Il faut l'avoir vécu pour le comprendre.» Des propos jugés sincères par les observateurs... mais surtout par les 40'Américains qui revendiquaient leur appartenance au protestantisme évangélique.
Lors des primaires de 1987, cette stratégie venant du fond du coeur avait également ouvert les voies de la Maison-Blanche au père de George W. Bush. Distancé par l'évangéliste Pat Robertson dans le même Iowa, le candidat avait décidé de durcir son discours. Appelé en renfort, son fils aîné contacta aussitôt des prédicateurs évangéliques pour les rassurer sur les intentions du chef du «clan». Le succès de l'entreprise fut aussi radical que les valeurs que le futur président s'engageait à défendre : près de 83e voix de cette frange d'électeurs se portèrent sur son nom. Et peu importe si ce programme n'était guère rassembleur. «Le message était clair, souligne un ancien conseiller de Bush. On peut gagner une élection présidentielle juste avec les voix des protestants évangéliques. Il suffit de les avoir toutes...» Un discours toujours d'actualité ?
«George W. Bush, sous l'emprise de Dieu», Arte 20 h 45
Qui obtiendra les suffrages des 66 millions de catholiques pratiquants?
BUSH CANDIDAT DE DIEU ?
Soutenus par la droite vaticane, qui considère l’administration républicaine comme une alliée décisive dans sa lutte contre l’avortement et l’euthanasie, les prélats conservateurs n’hésitent pas à appeler leurs fidèles à voter contre John Kerry.
Karl Rove, tout sourire, photographie un garde suisse du Vatican. Nous sommes le 4 juin et Bush, dans sa tournée européenne, a tenu à rencontrer le pape. C’est sa troisième visite au souverain pontife depuis son élection. Il a aussi choisi d’emmener Karl Rove avec lui. Alors que la presse insiste sur l’opposition du pape à la guerre en Irak, Rove a toutes les raisons de sourire. Jean-Paul II a aussi salué l’«engagement» du président à «promouvoir les valeurs morales dans la société américaine, particulièrement en ce qui concerne le respect pour la vie et la famille». Pour le stratège de George Bush, ce 4 juin est un moment fort dans sa «stratégie catholique» définie à l’aube de l’an 2000, destinée à courtiser les 66 millions de catholiques ou, plus exactement, les catholiques pratiquants. Si George Bush l’emporte le 2 novembre face au catholique John Kerry, il pourra remercier Karl Rove... et le Vatican. Que Bush convoite le vote catholique est une évidence. Toutes dénominations religieuses confondues, les Américains religieux pratiquants sont plus conservateurs que la moyenne. Cela n’avait pas échappé à Ronald Reagan, qui avait établi des relations diplomatiques avec le Vatican. Douze ans plus tard, en 1996, la très réactionnaire Christian Coalition avait établi une Alliance catholique destinée à rassembler protestants et catholiques conservateurs, constatant leur identité de vues sur des questions comme l’avortement ou la prière à l’école. L’Alliance avait vite sombré dans les querelles, les catholiques ayant le sentiment d’être récupérés par les ultras protestants. Publicité
Il faudra attendre 1999 pour que le candidat Bush relance l’effort, cette fois de façon méthodique et structurée. Les responsables catholiques sont systématiquement courtisés, les liens des dirigeants de la campagne de Bush (puis de ceux de l’administration) avec le Vatican se multiplient. Mais la hiérarchie catholique américaine, elle, se montre prudente. En 1984, suite à un dérapage du cardinal de New York contre la démocrate Geraldine Ferraro, les évêques avaient bien mis les points sur les i: l’Eglise n’avait pas le droit d’indiquer une direction partisane. Et à chaque élection présidentielle la Conférence nationale des Evêques faisait diffuser un «guide de l’électeur» donnant la liste des candidats et leurs réponses à un questionnaire. Au final, Al Gore l’avait emporté (de peu) chez les catholiques. En 2004, changement de décor. Le guide des évêques n’a pas vu le jour – il paraît qu’ils n’ont pas reçu à temps les réponses aux questionnaires... Du coup, il est remplacé dans des milliers de paroisses par des guides conservateurs qui appellent, sans dire son nom, à voter Bush. Quant aux prélats conservateurs, ils se sentent pousser des ailes! Ils ont commencé par menacer de refuser la communion à John Kerry à cause de sa position sur l’avortement, une sanction extrême qui n’est approuvée que par un catholique sur cinq. Plus inquiétant, ils appellent leurs fidèles à voter contre Kerry (sans le nommer explicitement, mais tout le monde comprend). George Chaput, l’archevêque de Denver, estime que voter pour Kerry équivaudrait à «coopérer avec le Mal», et il invite ses 370000 paroissiens à un «refus net de voter pour quiconque est en faveur de l’avortement». «Si les catholiques votaient sur cette question comme s’il s’agissait de la question centrale de notre époque, nous changerions les choses drastiquement, très vite», a-t-il confié au «New York Times». Mais, bien sûr, ajoute-t-il le lendemain avec la plus parfaite hypocrisie, «l’Eglise ne soutient pas de candidats et n’a aucun désir de le faire». Chaput est loin d’être seul. L’archevêque de Newark, dans le New Jersey, membre de l’Opus Dei, celui de Saint Louis, dans le Missouri, ou encore celui de Colorado Springs partagent la même intransigeance contre Kerry. Ces prélats sont plus nombreux qu’en 2000, et se font beaucoup plus entendre. Selon David Leege, professeur à l’Université de Notre-Dame, deux facteurs entrent en jeu. «Tout d’abord beaucoup d’évêques deviennent impatients, ils sont lassés de la lenteur avec laquelle les choses évoluent sur l’avortement, ils disent: "Si nous ne changeons pas les choses avec George Bush, nous ne les changerons jamais." Ensuite la Conférence nationale des Evêques n’a plus la grande autorité morale qu’elle avait dans les années 1970 et 1980. Les évêques ont cédé celle-ci aux évangéliques protestants et ils en nourrissent un complexe d’infériorité.» Il existe une troisième raison: le soutien implicite du Vatican. Il est exact que le pape a condamné sans la moindre ambiguïté la guerre en Irak, et cette condamnation a sans doute miné partiellement la «stratégie catholique» de Karl Rove. Mais personne au Vatican n’a jamais indiqué que la guerre était une raison suffisante pour voter contre Bush ou lui refuser la communion. L’ultraréactionnaire cardinal Ratzinger, en charge au Vatican de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, l’a clairement expliqué: «Toutes les questions morales n’ont pas le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. Par exemple, si un catholique se trouvait en porte-à-faux avec le Saint-Père sur l’application de la peine capitale ou la décision d’entrer en guerre, il ne serait pas considéré pour cette raison indigne de se présenter pour recevoir la sainte communion. [...] Il peut y avoir une légitime diversité d’opinions parmi les catholiques sur la guerre ou la peine de mort, mais pas sur l’avortement ou l’euthanasie.» Il faut noter que ces propos proviennent d’une note confidentielle, adressée en juin par Ratzinger à la Conférence des Evêques, qui était claire comme de l’eau de roche: pas de communion pour les politiciens qui font systématiquement campagne pour l’avortement. En d’autres termes: pas de communion pour John Kerry! Grâce à l’action d’un cardinal modéré, qui n’a pas communiqué aux évêques le texte de Ratzinger, ceux-ci se sont finalement contentés d’exprimer leur «frustration et profond désap-pointement» à l’égard des politiciens catholiques défendant l’avortement. Ce genre d’incident, au passage, donne une idée de la violence de l’affrontement entre modérés et conservateurs au sein de la hiérarchie catholique américaine. Ratzinger n’est pas un élément incontrôlé, il est extrêmement proche du pape. C’est lui, par exemple, qui a imposé Edward Egan à New York, pour remplacer le cardinal O’Connor. Le cardinal Egan, qui figure depuis longtemps parmi les «poulains» de Jean-Paul II, est l’un des cardinaux américains les plus réactionnaires. Voilà pourquoi cette élection, du point de vue de la religion, ne concerne pas seulement les Etats-Unis mais l’ensemble du monde catholique. Le Vatican voit dans l’Amérique d’aujourd’hui une sorte de «laboratoire» pour le reste du monde, labo dont les expérimentations ne seront possibles que si le petit chimiste de la Maison-Blanche reste à son poste. La plupart des évêques conservateurs officient dans les Etats charnières (Pennsylvanie, Iowa, Missouri, Colorado...), où la victoire se jouera à quelques milliers de voix, ce qui pourrait bien légitimer la stratégie de Karl Rove et les calculs du Vatican. D’un autre côté, il n’est pas du tout sûr que ces prélats soient capables de faire «bien» voter leurs ouailles: les catholiques sont traditionnellement plus antiguerre que la moyenne de la population, et l’énorme scandale des prêtres pédophiles – scandale minimisé par Ratzinger – a porté un coup très dur à la hiérarchie catholique américaine. Reste tout de même ce paradoxe: en 1960, John Kennedy avait dû promettre à l’Amérique qu’il ne serait «pas un président catholique mais un président qui se trouve être catholique»; en 2004, John Kerry doit, lui, expliquer à l’Amérique qu’il sera un président suffisamment religieux!
Philippe Boulet-Gercourt
Sources : Lien vers http://www.nouvelobs.com/articles/p2085/a252027.html>
DIEU BUSH ET LA GUERRE... par Marie-Caroline FOURNIER
Les médias américains décrivent leur président comme un homme pieux, agissant pour la liberté, contre le Mal.
ÉCLAIRAGE.
En couverture, une photo de Georges W. Bush en orateur devant une croix. Dans le sommaire, un portrait du même président devant une représentation du Christ. Pour la première page du dossier, G.W. Bush de profil, orné d’une auréole, arborant un regard angélique : le magazine américain Newsweek du 10 mars 2003 n’y va pas de main morte pour traiter sa Une, « Bush and God ». Décrit comme un président les plus pieux de la terre, agissant au nom de Dieu, G.W Bush est examiné sous toutes ses croyances. Les médias valorisent la foi inébranlable de leur chef d’Etat. Il lit un passage de la Bible tous les jours. Il prie avant chaque réunion importante. Il professe des actions de grâce en conférence de presse. Il n’écrit pas un discours sans référence biblique…et ne manque pas de raconter son histoire personnelle avec Dieu.
UNE CONVERSION CONTRE L'ALCOOL
Officiellement, G. W. Bush appartient à l’Eglise Méthodiste, depuis son mariage avec Laura, en 1977. Mais en réalité, il s’est converti grâce à un de ses amis, Don Evans, qui l’a emmené un jour à un groupe de lecture biblique. A l’époque, Evans était déprimé et Bush atteint par l’alcoolisme. Pendant deux ans, ils s’attachent à étudier en profondeur la conversion de St Paul et la fondation de l’Eglise. Ce groupe de prière aurait permi à G.W Bush de « découvrir Dieu comme un ami » et, surtout, de vaincre l’alcool : en 1986, à 40 ans, il arrête de boire. Il joue depuis la carte de la fidélité avec sa bible…et son électorat de la droite conservatrice protestante. En 1987, il aide son père en s’assurant le soutien du fondamentalisme protestant, qui le porte gouverneur du Texas en 1995. En 1993, il déclare à la presse que seuls les croyants en Jésus iront au Ciel. En 1999, avant de se lancer dans la campagne présidentielle, il demande à une assemblée de pasteurs de lui imposer les mains en affirmant qu’il est appellé au plus haut ministère de l’Etat. Après le 11 septembre 2001, il déclare partir en « croisade » contre « l’axe du Mal ». Pour son ami Don Evans, la foi « donne [à Bush] le désir de servir les autres et un sens très clair de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. ». Sa vision manichéenne du Bien contre le Mal justifie la guerre en Irak. Le but affiché de Bush dans les médias affirme « porter le don divin de la liberté à tout être humain de ce monde » en menant une « guerre au nom de Dieu » (La Vie, 13/03/2003).
Sources : Lien vers http://pages.globetrotter.net/mleblank/msd/chrext31032003.html
CE N'EST PAS UNE GUERRE DE RELIGION.
Pourtant, la guerre actuelle n’est pas une guerre de religion. Si pieux soit G. W. Bush, sa foi semble plus être un prétexte qu’une cause réelle du conflit. Les raisons de la guerre sont plus à voir du côté du pétrole, et du complexe militaro-industriel américain que de la Bonne Nouvelle. Il reste indifférent à toutes les Eglises des Etats-Unis, sauf une :la puissante Convention des Baptistes du Sud (SBC). G. W. Bush en est bien plus proche que des autres Eglises chrétiennes. Et pour cause : c’est la seule Eglise américaine à soutenir la guerre. En face, les autres Eglises s’unissent pour la condamner et insistent pour le pacifisme. En vain. Le Pape Jean-Paul II ne cesse de publier des messages de paix, appelle au jeûne et à la prière, reçoit Tarek Aziz, Tony Blair, Kofi Annan et Jose-Maria Aznar, envoie le cardinal Pio Laghi à Washington, le cardinal Etchegaray à Bagdad. En vain. Bush continnue de bombarder l’Irak en lisant la Bible chaque matin. Pendant que Jean-Paul II explique, le premier dimanche de carême : « Dans le cœur de chaque Homme résonnent la voix de Dieu et celle, plus insidieuse, du Malin".
QUI EST LE DIEU DE BUSH ? Article de Gillian NORMAN
Beaucoup de Chrétiens, notamment Américains, considèrent le Président George W. Bush comme un véritable Chrétien, et comme une sorte de Croisé moderne luttant contre les puissances du Mal. Bien peu connaissent la source hideuse de sa puissance, ni la nature exacte du "Dieu" qu'il sert.
"Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés" (2 Thes. 2 :11-12). "La parole impie du méchant est au fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux" (Psaume 36 :2). Les fabricants d'images pieuses ne représentent plus aujourd'hui le Sauveur de l'humanité comme un Etre doux et humble, vêtu de blanc, la tête entourée d'une auréole d'or, et les yeux languissants tournés vers le Ciel. A présent, le "sauveur" nouvelle vague descend fièrement des nuages pour balayer les tyrans avec fracas, tel Zeus surgissant de l'Olympe après un petit détour sur Mars pour recharger ses batteries ! Voilà notre nouveau Messie Rédempteur !
Les drapeaux flottent au vent, les foules sont en délire, et adulent sans retenue celui qu'un nouvel Evangile proclame comme le bâtisseur d'un Empire nouveau, comme le justicier chargé de débarrasser la planète de ses tyrans, de détruire tous ceux qui soutiennent le terrorisme, et d'apporter la liberté et la démocratie aux captifs qui vivent dans les ténèbres de l'ombre de la mort ! La vérité, c'est que nous assistons au déploiement insidieux des tentacules d'une pieuvre qui veut contrôler le monde. Je ne peux m'empêcher de citer le roman de C. S. Lewis, "That Hideous Strength" (Cette puissance hideuse). Il y décrit la renaissance moderne du système Babylonien contrôlé par Lucifer, système qui s'était tout d'abord développé dans la plaine de Shinear, en Irak actuel, peu après le déluge.
Aveuglé par le goût du pouvoir, un jeune journaliste se laisse utiliser pour déformer la vérité, et pour vanter les mérites de l'Empire de Lucifer aux masses manipulées et contrôlées mentalement : "Le moment était venu. Conformément au plan conçu en Enfer, toute l'Histoire de notre Terre n'avait abouti qu'à ce moment. L'homme déchu pouvait enfin saisir l'occasion réelle qui se présentait à lui, pour se débarrasser des limitations que la miséricorde divine avaient imposé à sa puissance, pour le protéger des conséquences extrêmes de sa chute. S'il y parvenait, l'Enfer aurait enfin une possibilité de s'incarner. Les hommes méchants pourraient enfin atteindre un état où, tout en vivant encore dans un corps de chair, ils pourraient exercer toute la puissance des esprits méchants".
A l'image du personnage décrit dans le roman futuriste de Lewis, dont le seul désir est de faire partie du cercle des Initiés, nombreux sont ceux qui se sont laissés séduire par cette hideuse puissance, au point de s'engager entièrement au service de ses objectifs ! Voici ce qu'écrit le Pasteur David Meyers, un ancien occultiste, dans "The Last Trumpet" (La dernière trompette) : "Il n'y a jamais eu autant d'aveugles et de gens qui manquent de discernement dans notre nation prétendument "chrétienne", et même dans le monde entier ! Nous sommes dans une bien étrange époque, une époque de séduction et de ténèbres profondes, où les gens peuvent répandre toutes sortes de mensonges, sans pouvoir cependant trahir complètement la vérité. La raison de cette étrange situation est simple : de plus en plus de gens rejettent continuellement la véritable connaissance de Dieu, et marchent à la lumière trompeuse de Satan. Nous ne devons jamais oublier que Satan était autrefois Lucifer, le "porte lumière", ou "le fils de l'aurore". Il arrive quelque chose de très étrange à ceux qui se laissent guider par cette lumière trompeuse. Toutes choses semblent différentes quand elles sont éclairées par la lumière de Satan. Les gens se trouvent enlacés dans toutes sortes de semi-vérités, de séductions, de malentendus et d'ambiguïtés. C'est sur ce fondement destructeur que Satan a construit son royaume, avec ses religions, ses gouvernements, ses systèmes économiques, ses systèmes éducatifs, ses universités, et toutes ses autres réalisations. Les gens sont tellement habitués à croire à des mensonges, qu'ils sont incapables de reconnaître la vérité quand on la leur présente directement. Ils sont éclairés par une fausse lumière, une lumière que Jésus appelle ténèbres. Il a même ajouté : "Combien grandes sont ces ténèbres !"" Meyers ose dénoncer cette séduction : "Je sais que beaucoup da pasteurs ont pris le parti de soutenir le Président Bush, et d'approuver sa guerre, comme s'il s'agissait en quelque sorte d'une "guerre sainte" menée par la Chrétienté. Mais il s'agit en vérité d'une guerre menée par des Illuminati, dans le but précis d'instaurer un Nouvel Ordre Mondial, et d'introduire le monde dans l'Ere nouvelle du Verseau, qui n'est autre que l'ère de la sorcellerie et du satanisme".
Des Chrétiens ingénus, séduits par la promesse faite par Bush de soutenir financièrement toutes les œuvres de foi, sont à présent fermement convaincus qu'un vrai Chrétien est enfin parvenu au pouvoir en Amérique, occupant la place de chef d'une superpuissance impérialiste, investi de la mission de conduire le monde entier dans la vérité et la justice. Mais le Président George W. Bush est-il réellement un authentique Chrétien, ou n'est-il qu'un habile simulateur connaissant bien les Ecritures ? Rappelez-vous ce que nous a dit le Seigneur Jésus-Christ : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits". Ceux qui se proclament Chrétiens nés de nouveau ne sont pas tout connus de Lui. Il ne nous juge pas en fonction de nos déclarations, mais par nos actes et les fruits que nous portons dans notre vie. Jésus-Christ a dit aussi : "Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits" (Matthieu 7 :15-16). "Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité " (verset 21-23).
Selon la biographie de George W. Bush, "A Charge to Keep" (Une charge à garder), il prétend lui-même que "Jésus a changé son cœur", en 1984-1985. Pourtant, il admet lui-même que cette décision n'a pas modifié ces habitudes de buveur et d'alcoolique. Au cours d'un débat public qui a précédé son élection à la Présidence, George W. Bush a proclamé qu'il considérait Jésus-Christ comme le plus grand des "philosophes politiques". Mais il n'a jamais, absolument jamais, proclamé publiquement que Jésus-Christ était son Seigneur. Il l'aurait fait s'il avait été un Chrétien véritablement né de nouveau. Certes, il peut donner régulièrement le témoignage qu'il est un Chrétien libéral engagé dans l'œcuménisme, mais il n'a jamais publiquement manifesté la repentance, la restitution, et la transformation qu'un véritable Chrétien devrait manifester. William Rivers Pitt, dans un article perspicace, "George W. Christ ?", a observé que George W. Bush, qui prétend être animé de la compassion de Christ, s'est pourtant méchamment moqué de Karla Faye Tucker, une condamnée à mort du Texas, qui s'était convertie en prison, et qu'il a fait exécuter. Ce même homme prétend actuellement mener une guerre contre la plus grande partie possible du monde musulman, tout en se drapant de prophéties qui concernent Jésus-Christ, et en tentant de se revêtir de Son image. Sur le pont du porte-avions Abraham Lincoln, George W. Bush s'est affublé d'un nouveau masque, acte dont les implications sont néfastes et profondément troublantes. Bush a clôturé son allocution en paraphrasant le livre du prophète Esaïe : "Je dis aux captifs : Sortez ! et à ceux qui sont dans les ténèbres : paraissez !" (Esaïe 49 :9).
Bush emploie cette citation hors de son contexte. Car c'est Jésus-Christ Lui-même qui l'a reprise à Son propre compte, quand Il S'est présenté comme le Fils de Dieu, en proclamant que les prophéties messianiques étaient accomplies en Sa personne. On a souvent raconté que, lorsque George W. Bush a regardé les attaques du 11 septembre, il en est venu à croire que c'est Dieu Lui-même, et personne d'autre, qui l'a conduit à la présidence des Etats-Unis, dans le seul but de mener une guerre contre le terrorisme. On a souvent dit aussi que Bush est un Chrétien Evangélique de la trempe vigoureuse de Billy Graham. Pourtant, nous avons tous constaté le caractère fallacieux de toutes les raisons invoquées par Bush pour lancer et justifier sa guerre contre l'Irak, que ce soient les armes de destruction massive, ou l'accusation de soutien des groupes terroristes. Il ne lui reste plus à présent que l'argument rhétorique qu'il n'a fait toute cette guerre que pour "sauver" le peuple irakien de la tyrannie. En faisant cette déclaration sur le pont du porte-avion, Bush se positionne donc comme un "sauveur". Je parle ici d'un homme qui sait mettre des masques quand il s'agit d'opportunisme politique, mais qui doit affronter la réalité de sa vraie nature quand il se regarde seul dans un miroir. Se peut-il réellement que George W. Bush se mette à présent dans la peau de Jésus-Christ, le Sauveur et Rédempteur du monde ?
Bush a révélé un autre de ses masques hideux au cours du voyage qu'il a effectué en mai dernier en Pologne, pour promouvoir sa guerre contre le terrorisme. L'ancien Procureur du Ministère de la Justice, John Loftus, a réuni un dossier solide sur l'histoire scandaleuse de la famille Bush, qui a soutenu avec ferveur Adolf Hitler. En 1942, le New York Tribune a décrit Prescott Bush, le grand-père de George W., comme "l'ange de Hitler". Suite au vote de la loi qui punissait tout commerce avec l'ennemi, le Congrès américain a saisi les biens de plusieurs sociétés dirigées par Prescott Bush. Ces sociétés avaient, pour le compte du Parti Nazi, fait bénéficier le Troisième Reich et l'IG Farben de centaines de millions de dollars. Ce fut l'IG Farben qui construisit le camp d'extermination nazi d'Auschwitz, ainsi que quarante autre camps de la mort. Selon des documents secrets des services de renseignements hollandais et des archives américaines, Prescott Bush a pu accumuler des profits considérables, grâce à la main d'œuvre gratuite que lui fournissaient les esclaves du camp d'Auschwitz. C'est le Président George W. Bush qui a hérité de cette fortune scandaleuse amassée par son grand-père. Elle a été mise en réserve dans un fonds spécial créé à son intention. Ce même George W. Bush a pourtant eu l'audace incroyable de verser une larme devant les caméras, lorsqu'il a visité les fours crématoires des camps de la mort nazis d'Auschwitz et de Birkenau.
George Bush peut très bien assister à des services religieux, croiser les mains pour prier, et incliner la tête en compagnie des chefs religieux de son temps. Il ne fait qu'imiter en cela les Pharisiens du temps de Jésus. Il peut bien ou mal citer les Ecritures, mais c'est aussi de cette manière que Satan a tenté Jésus-Christ. Il peut avoir promis de réaliser un programme conservateur, imprégné de morale chrétienne, sur des thèmes comme l'avortement et l'homosexualité, mais il est facile de faire des promesses, et tout aussi facile de ne pas les honorer. Bush a déclaré : "Je ne pourrais pas être gouverneur, si je ne croyais pas en un plan divin qui intègre et coordonne tous les plans humains". Pourtant, les Illuminati ont aussi leur Plan pour manifester l'Antichrist, et ils prétendent que ce Plan est "divin". Bush peut affirmer qu'il a reçu un mandat divin, mais quels sont ceux qui se demandent vraiment qui est le "dieu" qui lui donne ses ordres ?
N'oubliez pas les avertissements du Psaume 36 : "La parole impie du méchant est au fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. Car il se flatte à ses propres yeux, pour consommer son iniquité, pour assouvir sa haine" (versets 1-2). David Bay, de Cutting Edge Ministries, a prouvé de quelle manière la Présidence de George W. Bush porte toutes les marques du satanisme des Illuminati. Toutes ses actions sont marquées par le symbolisme et la numérologie des Illuminati. Comme son père, l'ancien Président George Bush, George W. Bush est effectivement passé par une nouvelle naissance, mais ce n'est pas la nouvelle naissance à laquelle pensent ses partisans Chrétiens. Lorsqu'il a été initié dans la Société secrète Skull & Bones, il a participé à un rituel qu'il n'a jamais dénoncé. Dans ce rituel, il est passé par une mort symbolique à ce monde, et il est né de nouveau dans les rangs d'une secte satanique qui pratique la magie noire des Illuminati, et qui est liée aux Nazis. Au cours de son initiation occulte, on sait que Bush a prononcé un serment occulte, par lequel il a été libéré de toutes ses obligations envers sa nation, pour n'obéir qu'aux lois de la secte. Voici le commentaire de David Bay : "Quand l'initié entre dans le cercueil, au cours de son initiation, on considère qu'il est alors "mort à lui-même et au monde". Quand le chef de la loge prend l'initié par la main pour le faire sortir du cercueil, on dit alors que l'initié est "né de nouveau", et qu'il marche "en nouveauté de vie". C'est une expérience qui n'est qu'une habile contrefaçon de la nouvelle naissance chrétienne. C'est aussi de la même manière qu'Adolf Hitler a usurpé cette terminologie chrétienne, lorsqu'il est passé par une "nouvelle naissance" lors de son initiation dans la Société secrète Thulé. Cette Société était aussi une Fraternité de la Mort, étroitement liée à la Société Skull & Bones. Cette vérité peut ne pas vous plaire, mais il s'agit d'un fait historique très bien documenté et prouvé. Comme Hitler, George W. Bush et son père ont reçu une formation occulte qui faisait appel aux doctrines lucifériennes les plus ténébreuses. Ils ont été conduits aux plus hautes positions de l'Etat par les puissances des ténèbres, afin d'instaurer un Gouvernement Mondial Luciférien. La séduction, le mensonge et la trahison ne sont que des moyens considérés comme efficaces pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs. Ce sont d'ailleurs ces mêmes moyens qui caractérisent l'administration Bush. Même ceux qui ont le moins de discernement ne devraient pas manquer de s'en rendre compte ! L'Antichrist se présentera comme une contrefaçon de Christ. Il prétendra être le Christ, et il se fera reconnaître par des signes et des prodiges mensongers. Le Diable est un menteur, un usurpateur et un séducteur. Son déguisement préféré consiste à se revêtir d'une imitation du glorieux manteau tissé avec la lumière qui émane du trône du Créateur. Pour citer un exemple, Bush se plaît en compagnie officielle du chanteur de Hard Rock Ozzy Osbourne, un sataniste, qu'il a honoré plusieurs fois en l'invitant à des repas privés à la Maison-Blanche, ainsi qu'à un bal organisé à la Maison-Blanche. Cela révèle clairement son appartenance aux milieux occultes. Voici de quelle manière Philip Farrugio décrit "The Devil's Time" (Le moment du Diable) : "Rappelez-vous ce moment, au cours des élections primaires de la Présidentielle de l'an 2.000. Vous souvenez-vous quelle a été la réponse du candidat Bush, à qui l'on demandait qui était son modèle préféré ? Il a fièrement répondu : "Jésus-Christ !" Je m'adresse donc à tous ceux qui approuvent la guerre actuelle menée par notre Président, et je vous demande si Jésus-Christ, le prétendu modèle de Bush, aurait agi comme lui pour renverser le régime politique d'une nation souveraine (même si elle était dirigée par un tyran), en la bombardant, en la détruisant, et en tuant de nombreux innocents ? Avant même de déclarer cette guerre, Jésus-Christ aurait-Il promis à certaines Sociétés commerciales "amies" des contrats juteux pour "reconstruire l'Irak" ? Finalement, je demande à tous les Américains s'ils étaient réellement d'accord pour envoyer en Irak leurs enfants, petits-enfants, frères ou sœurs de 18 à 20 ans, pour renverser un régime auquel l'Amérique a livré en abondance, pendant des années, toutes sortes d'armes ou de produits permettant de fabriquer des armes bactériologiques ? Ces "marchés du Diable" ne sont pas une fiction, ce sont des réalités, nous pouvons le voir clairement !
C'est cette puissance hideuse qui écrase de sa botte implacable le visage des pauvres habitants d'une nation après l'autre ! Tout cela au nom de la morale et des valeurs chrétiennes ! Que ceux qui font partie du faible reste, mais qui dorment encore, se réveillent ! Au cours des siècles, de nombreux hommes ont cherché à se faire passer pour des faux Christs. Mais pour tous ceux qui aiment et recherchent réellement le Seigneur Jésus-Christ, Il est l'incarnation du seul vrai Dieu, le Créateur et le Rédempteur. Le Modèle que Dieu le Père nous demande de suivre n'est certainement pas quelqu'un qui mène des guerres pour se tailler un empire, et qui verse le sang pour l'appât de l'or noir ! Le véritable Christ est l'incarnation de la Vérité. Il S'est sacrifié par amour. Il nous a pardonnés et nous a permis d'être réconciliés avec Dieu. Il n'a rien à voir avec ce prétendu justicier qui ne fait qu'écraser injustement les humbles et les pauvres. Le véritable Christ exerce la puissance irrésistible de la Grâce. C'est de cette manière qu'Il s'oppose à l'exploitation, en renonçant à Se venger Lui-même, et en méprisant l'injustice. Le véritable Christ a renversé les tables des riches changeurs qui exploitaient les pauvres et qui les dépouillaient de leurs maigres ressources, pour l'appât du gain. Le véritable Christ S'est dressé devant les orgueilleux, les chefs religieux remplis de leur propre justice, et Il n'a pas hésité à dénoncer hardiment ces cadavres pourris par l'hypocrisie, qui se cachaient derrière l'apparence séduisante de leurs sépulcres blanchis.
Pouvons-nous réellement accepter l'idée que George W. Bush est un véritable disciple de Jésus-Christ ? La réalité, c'est que nous voyons à présent toutes les valeurs chrétiennes avilies et traînées dans la boue. Le nom de Christ est sali. On donne une nouvelle définition à la justice de Christ. Le Prince des ténèbres se présente à nouveau comme le "Porteur de Lumière". La Vérité est foulée aux pieds. Voilà les premiers fruits de cette guerre. Cette vaillante croisade, menée au nom de Jésus-Christ, n'est qu'une habile comédie, un coup de grâce porté par un simulateur. Christ n'a remporté dans cette guerre aucune réelle victoire. Soulevez le masque, et vous verrez de quelle manière le Diable agit aujourd'hui !
Bush agit ouvertement, au grand jour. Mais il y a, tapies à l'ombre des trônes des grands de cette terre, des puissances invisibles qui tirent toutes les ficelles. Les hommes qui occupent le pouvoir ne sont que des marionnettes. Quand les nuages de poussière soulevés par cette guerre retomberont, on commencera à voir émerger l'Empire du Nouvel Ordre Mondial, auréolé de sa vaine gloire, et avec ses fallacieuses promesses de réformes politiques, économiques et sociales. Au moment même où cet Empire dévoile toutes ses fausses prétentions, enveloppées de sa fausse justice, et s'appuyant sur le Nom de Christ, le Fils de Dieu, le monde Arabe ne se laisse pas séduire par ces illusions. Pour lui, cette puissance hideuse est bien celle du "Grand Satan". Pourquoi ? Parce que Satan se déguise en Ange de Lumière. Il veut usurper le Trône de Dieu. Il tord toutes les vérités pour en faire des mensonges, et exploite les pauvres et les faibles pour accumuler ses richesses. Le Président Bush s'est engagé formellement à mener toutes les guerres préventives nécessaires, au nom de la Chrétienté, tout en restant le membre actif d'un groupe de satanistes qui veulent étendre leur domination sur le monde. En soutenant les actions de cette puissance hideuse, et en succombant à sa séduction, les Chrétiens sans discernement rendent au véritable Christ le plus mauvais service qu'ils puissent Lui rendre !
L'original de cet article peut être consulté en anglais à l'adresse suivante : Lien vers http://www.globalismnews.com/hideous.html Lien vers http://perso.club-internet.fr/ortaggio.marc/quiestledieudebush.htm
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Bush et Dieu - Lette ouverte de Jésus à Bush
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http://veritance.populus.org/rub/36 LETTRE OUVERTE DE JESUS A BUSH
LETTRE OUVERTE DE JÉSUS-CHRIST À GEORGES W.BUSH.
Mon cher Georges, je n’ai pas l’habitude d’écrire ouvertement des lettres comme celle que je m’apprête à t’écrire. Seules des circonstances exceptionnelles expliquent cette initiative. Je te sais très religieux et tu ne manques pas d’occasion pour me prendre à témoin de tes décisions et des paroles que tu dis. Cependant, je t’avouerai que je me sens bien mal à l’aise d’être ainsi mis à contribution pour soutenir et encourager des actions qui vont, plus souvent que moins, à l’encontre des valeurs et du témoignage que j’ai apportés à l’humanité. Je regrette que certains responsables d’églises se fassent aussi discrets, pour ne pas dire complaisants, quand vient le temps de te rappeler certaines vérités fondamentales des Évangiles.
En tout premier lieu, je tiens à te rappeler que mon Royaume n’est pas de ce monde (Jn. 18,36), car s’il l’était il y a belle lurette que mon Père m’aurait envoyé des légions d’anges ( Mt.26,53) pour vaincre mes ennemis. Le monde que tu cherches à bâtir avec tes armées n’a donc rien à voir avec mon Royaume. Tu parles d’un monde de liberté alors que tu sais très bien que la grande majorité des humains de la terre vit sous la domination de forces qui les retiennent dans l’exclusion. La mortalité infantile, les épidémies de toute sorte, l’analphabétisme, les logements insalubres, le manque de travail sont autant de contraintes à cette liberté que j’ai pourtant prêchée et pour laquelle j’ai témoigné. La liberté du Royaume, mon cher Georges, ne s’adresse pas seulement à un groupe sélect d’humains, mais à tous les humains de la terre. Regarde simplement tes dernières mesures prises contre Cuba, ton voisin du sud. Penses-tu qu’elles sont le reflet des valeurs de mon Royaume ? Penses-tu faire ainsi œuvre d’Évangile ? Tu sais bien que non. Il en va de même pour ta guerre en Irak et ton acharnement contre tout ce qui touche les intérêts de certains groupes puissants de ton peuple. Je ne peux pas, Georges, cautionner une telle approche et la vision d’une telle liberté. Ce n’est pas ce type de Royaume que mon Père m’a envoyé annoncer. N’oublie pas que tous les humains sont tes frères. Quand tu dis Notre Père pense à tous tes ennemis qui sont tes frères.
En second lieu, je tiens à te mentionner que toute ma vie sur terre j’ai prêché et répété à profusion qu’il ne nous appartenait pas de juger qui que ce soit ni de séparer le bon grain du mauvais (Mt. 13,24). Ta croisade contre les « voyous », les « terroristes », ceux et celles qui s’élèvent contre tes politiques et que tu identifies aux forces du « mal » va directement à l’encontre de ce que j’ai témoigné. N’ai-je pas dit qu’il y aura bien des surprises au jugement dernier ? Toi qui lis la bible régulièrement, n’as-tu pas lu le récit du jugement dernier que rapporte Mt.25, 31. Rappelle-toi que les forces du bien se reconnaissent par la recherche de la vérité et non du mensonge, par la promotion de la justice et non de l’exploitation, par la recherche de la paix et non de la domination, par l’humilité et non l’orgueil ou la suffisance.
En troisième et dernier lieu, je te dirai que ceux et celles qui se revendiquent de moi sans tendre à être des serviteurs doux et humbles des laissés pour compte de la terre ne sont que des sépulcres blanchis : « …au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et d’impuretés de toutes sortes. Ainsi de vous : au-dehors vous offrez aux hommes l’apparence de justes, alors qu’au-dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’iniquité… » (Mt.23, 27-28).
Mon cher Georges, réfléchis bien à ta foi et aux actions que tu poses. Ton zèle t’aveugle et ton orgueil te trompe. Tu as besoin d’une seconde conversion. Il n’est pas trop tard….
Oscar Fortin 740, Ave Désy, Québec (Qué) G1S 2X5 tél 418-527-2168
Source : Lien vers http://www.cmaq.net/fr/node.php?id=18313>
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Bush et Dieu - L'homme qui se prenait pour Dieu | |
http://veritance.populus.org/rub/2 L'HOMME QUI SE PRENAIT POUR DIEU
La foi de George W. Bush
Le journaliste américain Ron Suskind a longuement enquêté sur la personnalité du président. Son article, dont nous reprenons ici des extraits, a été publié dans le "New York Times Magazine" du 17 octobre.
Bruce Bartlett, conseiller pour la politique intérieure de Ronald Reagan et fonctionnaire du Trésor pour le premier président Bush, m'a dit récemment : "Si Bush l'emporte le 3 novembre, une guerre civile éclatera au sein du Parti républicain." La nature de ce conflit, selon la vision de Bartlett ? C'est essentiellement le même que celui qui a fait rage dans le monde entier : une bataille entre modernistes et fondamentalistes, entre pragmatistes et vrais croyants, entre raison et religion
"Rien qu'au cours des derniers mois, dit Bartlett, je pense qu'une lumière s'est éteinte pour les gens qui ont vécu près de Bush : que cet instinct dont il parle toujours est cette espèce d'idée bizarre et messianique de ce qu'il croit lui avoir été dit par Dieu." Bartlett, chroniqueur de 53 ans, qui se décrit lui-même comme républicain libertaire et qui, ces derniers temps, est devenu le chef de file des républicains traditionnels inquiets des méthodes de Bush, a poursuivi : "C'est pour cela que George W. Bush a une vision si claire d'Al-Qaida et de l'ennemi islamique fondamentaliste. Il croit qu'il faut tous les tuer. Que ce sont des extrémistes, poussés par une vision noire. Il les comprend parce qu'il est exactement comme eux... C'est pour cela qu'il ignore les gens qui lui opposent des faits gênants, ajoute Bartlett. Il croit vraiment qu'il accomplit une mission pour Dieu. Une foi absolue comme la sienne submerge toute nécessité d'analyse. L'essentiel pour la foi consiste à croire à des choses pour lesquelles il n'y a pas de preuve empirique." Bartlett se tait, puis ajoute : "Mais on ne peut diriger le monde avec la foi."
Au mois de mars, quarante sénateurs démocrates étaient réunis pour un déjeuner au Sénat. J'avais été invité à y prendre la parole. - Le sénateur démocrate - Joe Biden racontait une histoire sur le président : "J'étais dans le bureau Ovale quelques mois après notre entrée dans Bagdad, et je faisais part de mes nombreuses inquiétudes au président." Bush, se souvenait Biden, le regardait simplement, impassible et sûr que les Etats-Unis étaient sur la bonne voie et que tout allait bien. "Finalement, je lui ai dit : monsieur le Président, comment pouvez-vous en être si sûr alors que vous savez très bien que vous ne connaissez pas les faits ?"
Bush s'est levé et a posé la main sur l'épaule du sénateur. "Mon instinct, a-t-il dit. Mon instinct." Biden s'est tu et a hoché la tête, tandis que le silence s'installait dans la salle. "J'ai dit : monsieur le Président, votre instinct ne suffit pas !"
Le démocrate Biden et le républicain Bartlett essaient de donner du sens à la même chose : un président qui a été un extraordinaire mélange de détermination et d'impénétrabilité, d'opacité et d'action.
Mais, depuis quelque temps, les mots et les actes ont fini par se rejoindre. Le sénateur Biden entendait en fait ce qu'on a dit aux principaux collaborateurs de Bush - depuis les membres de son gouvernement comme Paul O'Neill, Christine Todd Whitman et Colin Powell jusqu'aux généraux qui combattent en Irak - pendant des années quand ils demandaient des explications sur les nombreuses décisions du président, des politiques qui semblaient souvent entrer en contradiction avec des faits reconnus. Le président répondait qu'il faisait confiance à ses "tripes" ou à son "instinct" pour conduire le navire de l'Etat et qu'il "priait pour lui". En vieux pro, Bartlett, un bosseur qui réfléchit et qui s'appuie sur des faits, entend en fin de compte une chanson que les évangélistes fredonnent doucement (pour ne pas inquiéter les laïcs) depuis des années en couvant de l'œil le président George W. Bush. Le groupe évangélique - le centre de la "base" active de Bush - croit que leur leader est un messager de Dieu. Et au cours du premier débat présidentiel, beaucoup d'Américains ont entendu John Kerry soulever pour la première fois la question des certitudes de Bush - le point étant, ainsi que l'a formulé Kerry, qu'"on peut être certain et avoir tort".
Qu'y a-t-il de sous-jacent aux certitudes de Bush ? Et peut-on les évaluer dans le domaine temporel de ce qui est accepté et informé ?
Tout cela - les "tripes", l'"instinct", la certitude et la religiosité - se retrouve dans un seul mot, la "foi", et la "foi" affirme encore plus son emprise sur les débats dans ce pays et à l'étranger. Tout le monde sait qu'une foi chrétienne profonde a illuminé le parcours personnel de George W. Bush. Mais la foi a aussi marqué profondément sa présidence de manière non religieuse. Le président a exigé une foi inconditionnelle de ses partisans, de ses collaborateurs, de ses assistants et de ses semblables dans le Parti républicain. Quand il a pris une décision - souvent très rapidement, à partir ou d'une position ou d'un credo moral -, il attend une foi totale dans sa justesse.
Les petits sourires satisfaits et dédaigneux que beaucoup de téléspectateurs ont été surpris de voir lors du premier débat télévisé de la campagne, sont des expressions familières à ceux à qui il est arrivé, dans l'administration ou au Congrès, de simplement demander au président d'expliquer ses positions. Depuis le 11-Septembre, ces demandes sont devenues rares. L'intolérance de Bush à l'égard de ceux qui doutent s'est amplifiée et aujourd'hui, peu de gens osent lui poser des questions. Ce décret d'infaillibilité - un principe qui sous-tend la puissante certitude de Bush qui a, de bien des façons, déplacé des montagnes - n'est pas destiné seulement au public : il a aussi guidé la vie à l'intérieur de la Maison Blanche.
Les Pères fondateurs de la nation, instruits depuis les piétés punitives des religions d'Etat de l'Europe, étaient inflexibles sur la nécessité d'ériger un mur entre la religion organisée et l'autorité politique. Mais brusquement, cela semble très lointain. George W. Bush - à la fois captif et créateur de ce moment - a obstinément, inexorablement, changé la fonction elle-même. Il a créé la présidence fondée sur la foi.
Cette "présidence fondée sur la foi" est un modèle avec-nous-ou-contre-nous qui a été extrêmement efficace, parmi d'autres choses, pour maintenir les travaux et le caractère de la Maison Blanche de Bush dans un état de secret. Le dôme de silence s'est un peu fissuré au cours de l'hiver et du printemps derniers, avec les révélations de l'ancien patron de l'antiterrorisme Richard Clarke ainsi que celles, dans mon livre - Le Roman noir de la Maison Blanche, éditions Saint-Simon -, de l'ancien secrétaire au Trésor, Paul O'Neill. Quand j'ai cité O'Neill disant que Bush était comme "un aveugle dans une pièce pleine de sourds", cela ne m'a pas fait apprécier à la Maison Blanche. Mais mon téléphone s'est mis à sonner, et des démocrates et des républicains m'ont raconté des impressions et des anecdotes similaires sur la foi et la certitude de Bush. Je m'appuie sur certaines de ces sources pour cet article. Peu de gens ont accepté de parler publiquement.
Certains officiels, élus ou non, avec qui j'ai parlé lors de rencontres dans le bureau Ovale, s'interrogeaient en voyant le président se débattre avec les exigences de la fonction. D'autres mettaient l'accent sur ses qualités dans les relations interpersonnelles, comme pour compenser son manque de capacités plus importantes. Mais d'autres, comme le sénateur Carl Levin du Michigan, un démocrate, s'inquiètent à propos de quelque chose d'autre que son bon sens. "Il est tout à fait à la hauteur de la tâche, a dit Levin, c'est son manque de curiosité sur les questions complexes qui me trouble." Mais par-dessus tout, j'ai entendu exprimer des craintes sur la certitude surnaturelle du président et de l'étonnement à propos de sa source.
Voici une histoire sur cette certitude particulière de Bush que je suis en mesure de reconstituer et de raconter publiquement.
Dans le bureau Ovale, en décembre 2002, le président rencontre quelques sénateurs de haut rang et quelques membres de la Maison Blanche, des républicains et des démocrates. A cette époque, on espérait beaucoup que la "feuille de route" soutenue par les Etats-Unis pour les Israéliens et les Palestiniens, soit une voie vers la paix, et, en ce jour d'hiver, la discussion portait sur les pays qui pourraient fournir des forces de paix dans la région. Le problème, et chacun en était d'accord, c'était qu'un certain nombre de pays européens, comme la France et l'Allemagne, avaient des armées auxquelles ni les Israéliens ni les Palestiniens ne faisaient confiance. Un membre du Congrès - Tom Lantos, natif de Hongrie, un démocrate de Californie et seul survivant de l'Holocauste au Congrès - signala que les pays scandinaves étaient considérés de façon plus positive. Lantos exposa au président comment l'armée suédoise pouvait être la candidate idéale pour ancrer une petite force de paix en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. La Suède a une force de 25 000 hommes bien entraînée. Plusieurs personnes présentes se souviennent que le président le regardait en semblant l'évaluer.
"Je ne sais pas pourquoi vous parlez des Suédois, a dit Bush. Ils sont neutres. Ils n'ont pas d'armée".
Lantos se tut, un peu étonné, et fit une réponse de gentleman : "Monsieur le Président, vous avez dû penser que je parlais des Suisses. Ce sont eux qui sont historiquement neutres et sans armée." Puis Lantos signala, en aparté, que les Suisses avaient une forte garde nationale pour protéger le pays en cas d'invasion.
Bush maintint ce qu'il avait dit : "Non, non, c'est la Suède qui n'a pas d'armée."
Le silence se fit dans la pièce, jusqu'à ce que quelqu'un change de sujet.
Quelques semaines plus tard, des membres du Congrès et leurs épouses se retrouvèrent à la Maison Blanche avec des responsables de l'administration et d'autres dignitaires pour Noël. Le président aperçut Lantos et lui saisit l'épaule. "Vous aviez raison, dit-il d'un ton bonhomme. La Suède a effectivement une armée."
C'est Joe Biden, un des sénateurs présents dans le bureau Ovale ce jour de décembre, qui m'a raconté l'histoire. Lantos, un démocrate libéral, n'a fait aucun commentaire. En général, les gens qui ont rencontré Bush n'en parlent pas.
Il y a un trait caractéristique de cette présidence fondée sur la foi : le dialogue ouvert, fondé sur des faits, n'est pas considéré comme quelque chose qui possède une valeur inhérente. Cela peut, en fait, créer le doute, qui sape la foi. Cela peut aboutir à un manque de confiance dans celui qui prend la décision et, ce qui est encore plus important, chez celui qui prend la décision. Rien ne peut être plus vital, qu'il s'agisse d'un message aux électeurs, aux terroristes ou à un membre du Congrès de Californie dans une réunion sur un des problèmes les plus inquiétants du monde. Comme Bush l'a dit lui-même un très grand nombre de fois au cours de la campagne, "c'est en restant résolu, ferme et fort, que ce monde retrouvera la paix".
Il ne parle pas toujours ainsi. Un regard précieux sur Bush alors qu'il s'apprêtait à prendre la présidence, est celui de Jim Wallis, un homme qui a l'avantage supplémentaire de posséder une grande acuité sur la lutte entre les faits et la foi. Wallis, un pasteur évangélique qui depuis trente ans dirige les Sojourners - une organisation progressiste d'avocats pour la justice sociale - a été sollicité pendant la transition pour réunir différents groupes de membres du clergé afin de parler de la foi et de la pauvreté avec le nouveau président élu.
En décembre 2000, dans une salle de classe de l'église baptiste d'Austin, Texas, Bush qui était en compagnie de trente membres du clergé demanda : "Comment dois-je parler à l'âme de la nation ?" Il écouta chaque membre exprimer sa vision de ce qu'il convenait de faire. L'après-midi passa. Personne ne voulait s'en aller. Les gens quittèrent leurs chaises et s'égayèrent dans la pièce, en se réunissant par petits groupes pour parler avec passion. Dans l'un d'eux, Bush et Wallis parlaient de leurs voyages.
Wallis se souvient que Bush a dit : "Je n'ai jamais vécu près de gens pauvres. Je ne sais pas ce qu'ils pensent. Je ne le sais vraiment pas. Je suis un républicain blanc qui n'y comprend rien. Comment comprendre ?"
Wallis se souvient avoir répondu : "Vous devez écouter les pauvres et ceux qui vivent et travaillent avec les pauvres."
Bush a appelé Michael Gerson, l'homme chargé de lui écrire ses discours, et lui a dit : "Je veux que vous écoutiez ça." Un mois plus tard, une phrase presque identique - "beaucoup dans notre pays ne connaissent pas la douleur de la pauvreté, mais nous pouvons écouter ceux qui la connaissent" - terminait son discours inaugural.
C'était le Bush d'avant, quelqu'un de plus ouvert et plus au courant, qui alliait à son côté impulsif une attitude dynamique et un engagement apparemment sans peur avec différents groupes. Le président a tout un ensemble de dons pour les relations personnelles qui s'accordent bien avec son côté intrépide - un fonceur sans mélange, à l'aise parmi différentes sortes de gens, toujours à la recherche de ce qui deviendra des principes.
Cependant, cette forte qualité, ce don pour l'improvisation, a depuis longtemps été en conflit avec son "lobe gauche" - une lutte de trente années avec les qualités de critique et d'analyse si prisées parmi les professionnels en Amérique. En termes de facultés intellectuelles, cela a été un long combat pour cet homme talentueux, visible pendant les années peu brillantes de Yale et les cinq années perdues entre vingt et trente ans - une époque pendant laquelle ses pairs s'occupaient à se créer des références dans les domaines du droit, des affaires ou de la médecine.
Biden, qui a été rapidement déçu par la façon dont Bush abordait les problèmes de politique étrangère et compte parmi les plus proches amis de John Kerry au Sénat, a passé beaucoup de temps à jauger le président. "La plupart des gens qui réussissent sont capables d'identifier très tôt leurs forces et leurs faiblesses, et de se connaître eux-mêmes , m'a-t-il dit il n'y a pas longtemps. Pour la plupart d'entre nous qui sommes dans la moyenne, cela signifiait que nous devions nous appuyer sur nos forces mais que nous devions remédier à nos faiblesses - les élever au niveau de certaines compétences - sinon elles pouvaient nous faire chuter. Je ne pense pas que le président ait dû vraiment en faire autant, parce qu'il y avait toujours quelqu'un - sa famille ou des amis - pour l'aider à s'en sortir. Je ne crois pas, en contrepartie, que cela l'a beaucoup servi pour sa situation actuelle en tant que président. Il ne semble pas avoir tenté de remédier à ses faiblesses."
Bush a été appelé le président PDG, mais ce n'est qu'un slogan accrocheur - il n'a jamais dirigé quelque chose d'important dans le secteur privé. Le président MBA aurait été plus juste : après tout, il est diplômé de l'Harvard Business School (HBS). Et certains qui ont travaillé sous ses ordres à la Maison Blanche et qui connaissent la gestion, ont remarqué un étrange décalage. C'est comme si un diplômé de HBS de 1975 - quelqu'un qui avait peu de chances de confronter la théorie et la pratique au cours de dernières décennies de transformation des entreprises américaines - était tout simplement parachuté dans le poste de direction le plus difficile du monde.
Un des aspects de la méthode de HBS, avec l'importance accordée aux entreprises actuelles, est parfois appelée le case cracker. Les études de cas sont statiques, en général un instantané d'une société qui pose des problèmes, figée dans le temps ; les différentes solutions présentées par les étudiants et ensuite défendues en classe contre des questions difficiles, tendent à avoir des vies très brèves. Elles mettent en avant la rigidité, la sûreté inappropriée. C'est quelque chose que les diplômés de HBS, dont la plupart atterrissent dans des sociétés importantes ou moyennes, apprennent au cours de leurs toutes premières années d'activité. Ils découvrent, souvent à leur plus grande surprise, que le monde est dynamique, qu'il coule et change, souvent sans bonne raison. La clef est la flexibilité, plutôt que de s'accrocher à ses armes dans un débat, et un réexamen constant de réalités changeantes. En bref, une seconde évaluation réfléchie.
George W. Bush, qui a quitté le Texas pour devenir spéculateur sur le pétrole, n'a jamais eu l'occasion d'étudier ces leçons sur le pouvoir de l'analyse nuancée basée sur des faits. Les petites sociétés pétrolières qu'il a dirigées ont perdu de l'argent ; l'essentiel de leur valeur étaient des échappatoires fiscales. (Les investisseurs étaient souvent des amis de son père.) Plus tard, avec l'équipe de base-ball des Texas Rangers, il s'est comporté comme un présentateur capable jamais comme un vrai patron.
Au cours de ces années agitées, au lieu d'apprendre les limites de sa formation à Havard, George W. Bush a reçu des leçons sur la foi et sa particulière efficacité. C'est en 1985, à l'époque de son 39e anniversaire, dit George W. Bush, que sa vie a pris un virage vers le salut. A ce moment-là il buvait, son mariage battait de l'aile, sa carrière était apathique. Plusieurs récits de personnes proches de Bush font état cette année-là d'une sorte d'"intervention" de la foi dans la propriété familiale de Kennebunkport. Les détails varient mais voici l'essentiel de ce qui, d'après moi, est arrivé. George W. Bush qui s'était saoulé dans une soirée, a gravement insulté un ami de sa mère. George, le père, et Barbara se sont mis en colère. On a dit qu'il fallait faire quelque chose. George, le père, alors vice-président, a téléphoné à son ami Billy Graham - prédicateur évangélique -, qui est venu à la propriété et a passé plusieurs jours avec George W. Il y a eu des échanges profonds lors de promenades sur la plage. George W. a vécu une renaissance. Il s'est arrêté de boire, il a assisté à des classes d'étude de la Bible et a pris à bras-le-corps des questions de foi fervente. Un homme qui était perdu fut sauvé. (...)
Lors de la première réunion du premier conseil national de sécurité de l'administration Bush, le président a demandé si quelqu'un avait déjà rencontré Ariel Sharon. Certains se demandaient s'il s'agissait d'une plaisanterie. Ça ne l'était pas. Bush se lança dans une digression sur sa brève rencontre avec Sharon deux ans plus tôt, en disant qu'il ne s'arrêterait pas "aux réputations passées quand il s'agit de Sharon... Je vais le prendre au pied de la lettre", et que les Etats-Unis devaient se retirer du conflit arabo-israélien parce que "je ne vois pas bien ce que nous pouvons faire là-bas en ce moment". Colin Powell par exemple resta stupéfait. C'était un renversement de trente ans de politique - depuis l'administration Nixon - d'engagement américain. Powell répliqua que cela reviendrait à laisser les mains libres à Sharon et à déchirer le délicat tissu du Moyen-Orient d'une façon qui pourrait se révéler irréparable. Bush balaya les inquiétudes de Powell d'un revers de main. "Parfois une démonstration de force par l'une des parties peut clarifier les choses." De tels défis - venant soit de Powell, soit de son opposé le haut responsable de la politique intérieure, Paul O'Neill - étaient des épreuves que Bush eut de moins en moins la patience de supporter au fur et à mesure que les mois passaient. Bush le fit comprendre clairement à ses lieutenants. Graduellement, Bush perdit ce que Richard Perle, (qui plus tard dirigerait un groupe largement privé sous Bush, appelé le Defense Policy Board Advisory Committee), avait décrit comme son attitude ouverte pendant les travaux de politique étrangère avant la campagne de 2000. ("Il avait suffisamment confiance pour poser des questions qui révélaient qu'il ne connaissait pas grand-chose", dit Perle.) Au milieu de 2001, un rythme de travail a été établi. Les réunions, grandes et petites, ont commencé à devenir écrites d'avance. Même comme ça, le cercle autour de Bush se réduisait. On disait souvent aux hauts responsables, depuis les membres du gouvernement, quand ils parlaient en présence de Bush, combien de temps ils devaient le faire et quels sujets ils devaient aborder. Le président écoutait sans laisser paraître la moindre réaction. Parfois il y avait des discussions - Powell et Rumsfeld, par exemple, qui se débarrassaient rapidement d'un problème - mais le président poussait rarement quelqu'un avec des questions informées.
Un ensemble de caractéristiques particulièrement nettes formaient la Maison Blanche de George W. Bush à l'été 2001 : un mépris de la méditation ou de la délibération, une préférence pour la décision catégorique, un éloignement de l'empirisme, parfois une impatience brutale avec les gens qui doutent et même parfois avec ceux qui posent des questions amicales. Bush disait déjà : "Ayez confiance en moi et en mes décisions, et vous serez récompensés." Dans toute la Maison Blanche, des gens canalisaient le patron. Il ne se posait aucune question sur lui-même ; pourquoi l'aurait-il fait ?
Si l'on considère les épreuves qui allaient bientôt s'abattre, il est facile de voir à quel point cela a dû être difficile pour George W. Bush. Pendant près de trente ans, il s'était assis dans des salles de classe, puis devant des tables en acajou dans les bureaux de différentes sociétés, avec pas grand-chose à faire. Puis, en tant que gouverneur du Texas, il avait bénéficié d'un corps législatif bipartite très malléable et c'est dans le corps législatif que s'accomplit le véritable travail d'un gouvernement d'état. La tension qui existait dans le corps législatif du Texas, offrait la structure du point et du contrepoint, que Bush pouvait manœuvrer avec efficacité grâce à ses fortes capacités d'improvisation.
Mais les tables d'acajou étaient maintenant dans la situation room et dans la grande salle de conférences adjacente au bureau Ovale. Il dirigeait un parti au pouvoir. Chaque question qui pénétrait dans ce sanctuaire exigeait une décision complexe, une mise au point, une grande minutie et une puissance d'analyse.
Pour le président, comme l'a dit Biden, avoir conscience de ses faiblesses - et s'inquiéter de révéler ses incertitudes, ses besoins ou sa confusion, même à ses principaux collaborateurs - aurait présenté quelque chose d'intenable. Vers la fin de l'été de cette première année, le vice-président Dick Cheney avait cessé de parler dans les réunions auxquelles il assistait avec Bush. Ils s'entretenaient en privé ou lors de leur déjeuner hebdomadaire. Le président passait beaucoup de temps hors de la Maison Blanche, souvent dans son ranch, avec ses seules personnes de confiance. Le cercle qui entoure Bush est le plus étroit qui ait entouré un président à l'époque moderne, et "il est exclusif et on en est exclu", m'a dit Christopher DeMuth, président de l'American Enterprise Institute, le groupe politique néo-conservateur. "C'est un processus de prise de décision trop étroit. Quand ils prennent des décisions, un très petit nombre de gens sont dans la pièce, et cela a un effet réducteur sur l'éventail de possibilités offertes".
Le 11 septembre 2001, le pays attendait avec impatience pour savoir si et comment Bush allait prendre la direction de la situation. Après quelques jours pendant lesquels il a semblé ébranlé et incertain, il s'est repris, et au moment où il a commencé à prendre les choses en main - debout dans les décombres du World Trade Center avec un porte-voix - pour beaucoup d'Américains, les doutes qui restaient ont disparu. Personne ne pouvait avoir de doutes, pas à ce moment-là. Les gens voulaient de l'action, et George W. Bush était prêt, n'ayant jamais ressenti les hésitations raisonnables qui ralentissent les hommes les plus déterminés, et de nombreux présidents, y compris son père.
Quelques jours seulement après les attentats, Bush décidait l'invasion de l'Afghanistan et hurlait ses ordres. Son discours devant le Congrès le 20 septembre sera sans aucun doute le plus grand moment de sa présidence. Il pria pour obtenir l'aide de Dieu. Et beaucoup d'Américains, de toutes fois, prièrent avec lui - ou pour lui. Tout était simple et non confessionnel : une prière pour laquelle il s'était préparé jusqu'à cet instant, et par conséquent il - et, par extension, nous en tant que pays - triompherait en ces heures sombres.
C'est ici que la présidence fondée sur la foi prend vraiment sa dimension. La foi, qui pendant des mois avait coloré le processus de prise de décision, et une foule de tactiques politiques - commença à guider les événements. C'était l'ascension la plus naturelle : George W. Bush se tournant vers la foi dans son moment le plus sombre et découvrant une source de pouvoir et de confiance.
Quand on se penche sur les mois qui ont suivi immédiatement le 11-Septembre, presque chaque analyste militaire important semble croire que plutôt que d'utiliser des intermédiaires afghans, nous aurions dû déployer plus rapidement un plus grand nombre de soldats américains, afin de poursuivre Ben Laden dans les montagnes de Tora Bora. Beaucoup ont aussi critiqué la façon dont le président a manœuvré avec l'Arabie Saoudite, pays d'origine de 15 des 19 terroristes ; malgré les buts fixés par Bush dans la prétendue "guerre financière contre le terrorisme", les Saoudiens n'ont pas vraiment coopéré avec les autorités américaines dans la chasse aux sources financières du terrorisme. Cependant la nation voulait une action audacieuse et elle fut ravie de l'avoir. Le taux d'approbation de la politique de Bush atteignait presque 90 %. Pendant ce temps, l'équilibre entre analyse et décision, entre réflexion et action, était détruit par une foi rigoureuse.
Ce fut pendant la conférence de presse du 16 septembre, en réponse à une question sur les efforts accomplis pour la sécurité du pays qui empiétaient sur les droits civils que Bush utilisa pour la première fois en public le terme révélateur de "croisade". "C'est une nouvelle espèce - une nouvelle espèce de mal, a-t-il dit. Et nous comprenons. Et le peuple américain commence à comprendre. Cette croisade, cette guerre contre le terrorisme, va durer un certain temps."
Les musulmans du monde entier étaient en fureur. Deux jours plus tard, Ari Fleischer - porte-parole de la Maison Blanche jusqu'en 2003 -, tenta de limiter les dégâts. "Je pense que ce qu'a dit le président n'impliquait aucune conséquence pour personne, ni les musulmans ni personne d'autre, il disait simplement qu'il s'agit d'une grande cause, et il appelait l'Amérique et les nations du monde entier à la rejoindre." Quant "aux connotations qui pourraient blesser un de nos partenaires ou n'importe qui d'autre dans le monde, le président regrette si quelque chose de semblable en était tiré."
Quelques mois plus tard, le 1er février 2002, Jim Wallis, des Sojourners, attendait dans la Roosevelt Room d'être présenté à Jim Towey en tant que responsable de l'initiative de la communauté fondée sur la foi du président. John Dilulio, le responsable précédent, avait quitté ses fonctions parce qu'il avait l'impression que l'initiative ne concernait pas un "conservatisme compatissant", comme promis à l'origine, mais plutôt un cadeau fait à la droite chrétienne, une façon de consolider et de donner de l'énergie à cette part de la base.
Quelques instants après la cérémonie, Bush a vu Wallis. Il s'est précipité vers lui et lui a pris les joues, une dans chaque main, et il a serré. "Jim, comment tu vas, comment tu vas !", s'est-il écrié. Wallis est resté interloqué. Mais Bush lui a dit tout excité que son masseur lui avait donné le livre de Wallis, Faith Works (Les Œuvres de la foi). Sa joie de voir Wallis - ce dernier et d'autres s'en souviennent - était palpable. Un président qui se débat avec la foi et son rôle dans un moment de péril, et qui voit cet oiseau rare : un conseiller indépendant. Wallis se souvient aussi d'avoir dit à Bush qu'il allait bien "mais dans le discours sur l'état de l'Union prononcé quelques jours plus tôt, vous avez dit que si nous ne consacrons pas toutes nos énergies, nos préoccupations, nos ressources à cette guerre contre le terrorisme, nous allons la perdre". Wallis a dit : "Monsieur le Président, si nous ne consacrons pas notre énergie, nos préoccupations et notre temps à lutter aussi contre la pauvreté et le désespoir, nous perdrons non seulement la guerre contre la pauvreté mais nous perdrons aussi la guerre contre le terrorisme."
Bush a répondu que c'était pour cela que l'Amérique avait besoin de la direction de Wallis et des autres membres du clergé."Non, monsieur le président, a dit Wallis à Bush, nous avons besoin de votre direction sur cette question, et tous, nous vous soutiendrons. Si nous n'asséchons pas les marécages de l'injustice dans lesquels naissent les moustiques du terrorisme, nous ne vaincrons jamais la menace du terrorisme." Bush a regardé le prêtre d'un air narquois, se souvient Wallis. Ils ne se sont plus jamais parlé par la suite. (...)
Presque chaque mois, un rapport, qui utilise un langage remarquablement messianique, apparaît sur le bureau du président, mais il est repoussé par la Maison Blanche. Il y a trois mois par exemple, dans une réunion privée avec des fermiers Amish dans le comté de Lancaster, Pennsylvanie, Bush aurait dit : "Je suis sûr que Dieu parle à travers moi." Dans ce jeu habituel des clins d'œil et des hochements de tête, un porte-parole de la Maison Blanche a nié que le président ait prononcé ces mots précis, mais il a ajouté que "sa foi l'aide dans son action au service du peuple".
Ron Suskind Le Monde
Sources Lien vers http://www.lobservateur.ma/debats.asp>
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EXTRAITS : « Candide et son pote George W. Bush »
Le religieux
La nouvelle naissance en Jésus
Depuis que j’avais promis à Jimmy Allison d’être sobre, j’avais sacrément ralenti sur le whisky pendant toute la durée de la campagne qui dura près d’un an. Après ma première rencontre avec Laura et notre mariage, j’avais continué à réduire les soirées festives et ce ralentissement se poursuivit avec la naissance des jumelles. Laura satisfaite, toujours calme, optimiste et ravie déclarait :
– Chaque étape correspondait à un nouvel exercice de discipline. Il aime ça. Ça lui fait du bien de renoncer à ses mauvaises habitudes.
Enfin, j’avais, comme dit un ami, commencé ma
« longue route tortueuse vers la maturité ». Bien que je me modérais, il n’empêche que ma route fut tellement longue, large et tortueuse qu’il m’aurait fallu peut-être une éternité pour la rendre droite. Heureusement, Dieu m’envoya le Révérend Billy Graham, célèbre télévangéliste très écouté de plusieurs présidents américains, dont mon père qui lui demandait souvent conseil, avant, pendant et après son accession au poste suprême. Il se prit d’affection pour moi, parce que d’abord c’était un ami de ma famille et ensuite parce que son fils Graham connut lui aussi de graves problèmes avec la boisson avant de reprendre le chemin étroit et resserré qui ramène à Jésus.
En 1986, lors d’une soirée passée dans la propriété du Maine de ma famille, nous nous promenions sur la plage. Il me demanda :
–
Es-tu en règle avec Dieu ?
– Eh bien ! Durant les cinq années passées moi et ma famille nous sommes allés régulièrement à l’office de l’église méthodiste de Midland. J’ai même enseigné à plusieurs le catéchisme.
Le Révérend n’était pas né de la dernière pluie, il connaissait et pratiquait les gens de toutes sortes et il ne fut pas dupe de ma réponse. Il posa sa main sur mon épaule. Puis d’un ton sévère me rétorqua :
– Tu n’as pas répondu à ma question, fils. Possèdes-tu la paix et la compréhension avec Dieu qui ne peut s’obtenir que par notre Seigneur Jésus-Christ ?
Je ne pouvais pas continuer à lui raconter des sornettes et je retirais mon masque :
– Non, je n’ai pas toujours suivi le droit chemin. Après mes échecs, au lieu de me tourner vers Dieu pour m’en sortir, j’ai sombré davantage dans la boisson pour les oublier.
– Vivre sans Dieu à ses côtés dans ce monde, c’est être terriblement seul. S’il y a une seule chose que je veux que tu n’oublies pas en entrant au Texas, c’est que Dieu t’aime, George, et que Dieu s’intéresse à toi. Pour confier de nouveau ta vie à Jésus-Christ, tu dois renoncer à ce dernier démon avant de devenir un autre homme. Confie-le à Dieu, George, il se chargera du fardeau et te délivrera.
Ce soir-là, je devins un disciple de Billy qui planta en moi un véritable esprit de repentance comme
une graine de moutarde qu’on aurait semée. Mais il lui fallait du temps pour pousser et j’ai changé peu à peu. Il me fallut quelques mois pour que je règle définitivement mes comptes avec
mon démon.
Ce fut, lors d’une soirée entre amis en mars 1986. Ce fut une nouba mémorable. Le lendemain de la fête, je me réveillais dans la chambre de l’hôtel. Comme un zombie, je me dirigeais vers la salle de bain. Devant la glace, je découvris un homme en pleine décrépitude : les cheveux en bataille, avec du vomi séché partout, les yeux injectés de sang qui coulait.
Je tombais à genoux. Je sanglotais sans pouvoir m’arrêter en demandant à Dieu de me sauver avant que la boisson ne me tue. Je jurai que je ne toucherais plus jamais à une goutte d’alcool. Au petit déjeuner, je n’ai rien dit à Laura de ma décision irrévocable ni à personne d’autre. C’est facile de dire
: « J’arrête ! », mais cette fois-ci, j’en avais vraiment l’intention. Ce n’est que le soir, à notre retour à Midland que je lui ai annoncé la nouvelle. Elle raconte :
– Il a simplement dit « Je vais arrêter », et il l’a fait. Et voilà. Nous en avons par la suite plaisanté, disant que c’était la note salée du bar qui l’avait poussé à arrêter.
Le Christ a fait une différence énorme dans ma vie. Je suis convaincu du pouvoir de la prière d’intercession.
Il était temps, car l’alcool commençait à rivaliser avec mes énergies. Je n’arrivais plus à me concentrer. Bien que je ne me rappelle pas avoir passé un jour sans boire, je ne me suis jamais considéré comme cliniquement alcoolique. Même mon père, qui était au courant de mon problème de boisson, depuis des années proclamait en public : Il n’a jamais été alcoolique. Il sait simplement qu’il ne tient pas l’alcool.
Tout comme Laura, qui m’a tellement supplié durant des années d’arrêter et refusait de reconnaître mon alcoolisme.
– George n’a jamais appartenu à ces buveurs qui boivent pendant la journée. Jamais. Il n’a jamais pris de [1]Bloody Mary au déjeuner. Pas une seule fois.
Moi aussi, j’essayais d’atténuer, aux yeux de tous, mon alcoolisme. Lors d’une interview, j’ai déclaré à un journaliste :
– Un beau jour, j’ai arrêté net et cette décision reste comme une des plus intelligentes que j’ai prises dans ma vie. Évidemment, je n’étais pas cliniquement parlant un alcoolique, mais j’avais tout de même pris des habitudes au point que je manquais d’énergie et que mes plaisanteries devenaient parfois vaseuses. Surtout vis-à-vis de ma femme. J’ai donc tout stoppé et j’en suis très content.
Un soir de méditation
Un soir de ma mi-juin 1986, j’étais devant ma télévision vidant une dernière bière sans alcool, alors que Laura depuis plus de deux heures pionçait à poings fermés. Je ne voyais pas les images qui défilaient, je n’entendais pas le son. Je réfléchissais à ce que j’allais faire de ma vie. Je me souvins que trois mois avant la soirée de notre 40e anniversaire, j’avais croisé Al Hunt du Wall Street Journal. Il dînait avec sa femme et son fils âgé de 4 ans. Il avait publié quelques jours avant un article désobligeant envers mon père. J’étais bien chargé et je l’ai traité de tous les noms devant sa femme et son fils.
– Espèce de salaud, j’ai vu ce que tu as écrit. On n’est pas près de l’oublier.
Quand j’avais bu
, je n’étais pas de bonne compagnie […] Je n’étais pas très marrant quand je buvais. Il vous suffit de demander à ma femme. […] Si vous êtes d’un tempérament bagarreur de toute façon, vous n’avez pas besoin d’un motif pour l’être encore plus.
J’avais le vin mauvais. Quand j’avais bu, plus le temps passait et plus je devenais horrible, violent, mauvais, hargneux, vindicatif. « IN VINO VERITAS » ; dans le vin, la vérité. Ce proverbe est bien connu pour dire que l’homme déballe dans l’ivresse la vérité qu’il dissimule à jeun. En partie, c’était vrai pour moi. Mais cela allait beaucoup plus loin et j’en prenais de plus en plus conscience. Comme je l’ai dit, je n’ai jamais été doué pour me psychanalyser et je me suis toujours méfié des psys. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas plus fou qu’eux ? L’alcool fut mon psychanalyste, le révélateur de ma double et complexe personnalité. Il me révéla le Dr Jekyll et Mr Hyde qui cohabitaient en moi. Je me rendais compte après mes cuites et lors des moments de lucidité que toute ma vie j’avais navigué entre ces deux personnages. Je me souviens que lors de la mort de Robin, je m’étais montré exemplaire vis-à-vis de maman et de mes frères Jeb et Marvin. Lorsqu’en 1972, je fus arrêté pour consommation de cocaïne et que j’ai dû travailler comme moniteur social pour me racheter, de tout mon cœur, j’ai vraiment aidé des jeunes en difficulté et jamais je ne me suis senti aussi heureux et en paix avec moi-même. Pourtant, tout petit, j’éprouvais une joie sadique à tirer à la carabine les grenouilles, à leur enfiler des pétards dans la gueule, à les balancer en l’air et à me marrer lorsqu’elles explosaient en mille morceaux. Il en était de même, lorsque j’étais président de DKE à Yale et que j’appliquai un fer
« rouge brûlant » au creux des reins de nouveaux postulants. Je n’avais pas conscience du mal que je leur faisais. J’en éprouvais presque une joie sadique et je me disais pour me justifier que c’était un passage obligé pour être membre du DKE et qu’après tout, ce n’était pas grand-chose, comparé aux universités du Texas où on utilisait un aiguillon pour marquer les vaches. Dans mes rares moments d’introspection, je me faisais peur. Pourtant aussitôt je me trouvais mille excuses. Pour les grenouilles, je me racontais que lorsqu’on est enfant on est souvent cruels sans s’en rendre compte et qu’après tout je n’étais pas le seul à me marrer en les voyant s’éclater en l’air. Pour le coup du fer rouge brûlant, c’était parce qu’à l’époque, j’étais jeune et irresponsable. Lorsque je buvais et je cherchais la bagarre au premier qui semblait me regarder de travers, c'était pour la même raison « à l'époque, j'étais jeune et donc irresponsable » ! Le problème est que ma jeunesse irresponsable dura jusqu’à ma quarantième année. C’est un peu long ! Oui, il était temps que je m’arrête pour moi, ma femme, mes filles et ma famille, mais aussi parce que lorsque je me saoulais, je pouvais devenir dangereux. Je l’ai échappé belle ! Quand je rentrais en moi-même, systématiquement mon père devenait mon principal sujet. J’ai toujours adoré ma mère. En ce qui concerne mon père, autant je l’ai adoré et autant je l’ai détesté. Autant je l’ai admiré, autant il m’a exaspéré ! Je réalisais, peut-être parce que c'était mon destin que je me suis toujours trouvé en compétition avec lui et que ce dernier à ce jour m’a battu à plate couture. Il était toujours premier à Andover ; moi j’étais médiocre. Il sortit major à Yale ; moi j’obtins, de justesse, un minable diplôme en histoire qui ne menait nulle part. Il devint pilote par patriotisme ; je devins pilote pour me planquer. Il fit fortune dans le pétrole ; je collectionnais les faillites. Je réalisais parfaitement que si, après le fiasco d’Arbusto, j’avais obtenu des postes mirobolants, c’était grâce au nom que je portais. Par conséquent à lui et à son poste de vice-président après tous ceux qu’il avait occupés auparavant. Ceux qui investirent dans mes entreprises espéraient tôt ou tard une forte plus-value de leurs investissements. J’enrageais, car je voulais lui montrer de quoi j’étais capable ! Qu’il puisse un jour me dire en toute sincérité :
– Fils, je suis fier de toi !
Et non comme jusqu’à présent :
–
Junior, tu m’as déçu… très déçu !
Combien je détestais cette putain de phrase ! Pourtant, je ne pouvais pas supporter qu’on me le critique et j’aurais « massacré » à coup de poing ou par les coups les plus tordus quiconque lui aurait fait le moindre mal. Tous ceux qui m’étaient liés par le sang, il ne fallait pas y toucher. Ensuite, mes amis faisaient partie des intouchables. Mais encore fallait-il qu’ils me soient fidèles taillables et corvéables à merci. Surtout, qu’ils ne fassent pas un enfant dans le dos, car dans ce cas je m’arrangeais pour leur réserver un chien de ma chienne en leur rappelant le vase de Soissons. À part ces deux cercles, il n’y avait plus de cercle. C’était le vide. Je réalisais que je n’éprouvais pas de vrais sentiments pour mon prochain comme le préconise la Bible. Je me rendais compte que devant la souffrance d’une personne se trouvant hors de ma sphère, je ne pouvais pas ressentir de l’empathie qui est cette faculté de se mettre de tout cœur à la place pour compatir et aider. De plus, je n’en éprouvais aucune honte, aucun regret, aucune culpabilité. Par contre, je pouvais jouer tous ces bons sentiments et ça marchait à la perfection tant je peux être bon comédien quand je veux obtenir quelque chose. Je me disais en guise d’excuses que si j’avais le cœur si sec, c’était dû à ma stricte éducation, à ma douloureuse expérience avec la mort tragique de Robin, à l’écrasante personnalité de mon père. Pourtant, si le premier commandement est : « Tu aimeras ton Dieu, de tout ton cœur, de toutes tes forces de tout esprit », le second n’est-il pas : « … et ton prochain comme toi-même. » Le premier commandement me semblait naturel tandis que le second m'apparaissait utopique ou alors envisageable uniquement après cette vie. Pourtant, l’Écriture dit bien qu’ils sont semblables et accomplissent la Loi et les Prophètes. Je ne voulais pas approfondir cette contradiction qui cohabitait en moi et je revins à ma question d’avant mon auto-psychanalyse :
– Alors que vas-tu faire de ta vie ? Tu veux réaliser à tout prix ton rêve américain : pognon, pouvoir, gloire. Ça y est, nous y revoilà : comme ton père ! Pour une fois, laisse tomber ton vieux et cesse de penser à lui. OK ! Tu veux richesse, pouvoir et gloire. Ce n’est pas en restant comme consultant en « relations avec les investisseurs et les placements de capitaux » à Harken Energy Corp. Ce n’est pas non plus en te lançant dans la création d’une nouvelle société. Là-dedans, tu as suffisamment donné ! Alors ? Que faire ?...
Soudain, je vis défiler devant moi toute ma campagne pour briguer le poste de député. Mon premier round avec Jim Reese, pour l’investiture républicaine et mon second avec Kent Hance, mon adversaire démocrate. Je me remémorais tous les coups tordus de mes adversaires et je réalisais que j’avais livré une bataille trop timorée parce que j’avais peur qu’ils révèlent encore plus de détails troubles de ma vie. J’avais boxé à distance, alors que j’aurais dû monter sur le ring avec « l’œil du tigre », en leur rentrant d’emblée dans le râble, en les travaillant au corps, jusqu’à les envoyer au tapis pour le compte. Je ne m’étais pas battu à ma manière ; en n’écoutant que mes tripes. Je savais profondément qu’en politique j’avais l’instinct du tueur et que j’aurais dû massacrer mes deux adversaires ! Papa et ses conseillers en avaient eu conscience bien avant moi de cette disposition naturelle à la bagarre et ils l’avaient utilisé dans ses campagnes pour que je descende ses adversaires. Ce qui lui évitait de le faire et par conséquent se salir. Pendant cette campagne, j’avais éprouvé beaucoup de satisfaction à voir toutes ses mains ferventes tendues vers moi, je savais les serrer chaleureusement, leur dire un mot gentil, leur sourire, leur sortir un bon mot. Tout simplement les embobiner ! Ouais, je savais mettre les gens dans ma poche. Dans cette campagne, j’ai appris et pris plaisir à manipuler les foules, à me faire désirer comme une rock star. Il y a une véritable jouissance quand plus d’un millier de personnes scandent votre nom. C’est tellement plus excitant que d’être populaire au collège ou à Yale. Cette soirée de méditation fut révélatrice. Premièrement, en politique, je savais que j’avais l’instinct du tueur. Deuxièmement, je n’avais pas mon pareil pour collecter des fonds avec mon bagou pour embobiner. Troisièmement, j‘avais fini par admettre que j’avais hérité d’un nom qui me facilitait la tâche. Quatrièmement, j’étais déterminé à m’en servir et par tous les moyens faire mieux que mon père. Je pensais très fort à la maxime du Skuld & Bones : « La force fait le droit ».
Je me rendis compte au cours de cette soirée que, comme l’alcool, la politique faisait ressortir mon côté Mister Hyde. J’avais vaincu le démon ALCOOL, mais le diable POLITIQUE s’apprêtait à le remplacer et Billy Graham, mon grand exorciste, ne l’avait pas décelé. Pourtant, ayant côtoyé de nombreux présidents des États-Unis, ainsi que de hauts responsables gouvernementaux et politiques, il devait le connaître sous toutes ses formes. Comment ce grand prédicateur n'a-t-il pas reconnu ce LUCIFER qui s'était glissé en moi ? Ou alors, jugeait-il ce diable politiquement correct ?
[1] Le bloody Mary est un cocktail contenant de la vodka, du jus de tomate, et généralement d'autres épices telles que la sauce Tabasco, du sel au céleri, de la sauce Worcestershire et du jus de citron
QUI EST LE DIEU DE BUSH ?
http://veritance.populus.org/rub/35
Comme chacun le sait désormais, à 40 ans, Dabelyou a rencontré Dieu après avoir longtemps cotoyé la bouteille, les filles et même la poudre blanche. Il a rencontré Dieu au travers du pape evangélique Billy Graham qui du jour au lendemain s'est fait l'intermédiaire entre Dieu le Père et George W. Bush... il faut savoir que Billy Gaham navigue dans les coulisses du pouvoir depuis de nombreuses années et que sa rencontre avec W. n'est sûrement pas fortuite... N'oublions pas que Bush père n'est jamais loin de son fils et que tous les hommes qui gravitent autour de W. sont de vieilles connaissances de l'Ancien Président. Alors le Dieu de Bush, quel est-il ? Et Bush est-il vraiment croyant?
Un documentaire qui retrace le parcours religieux du président américain.
Arte/ George W. Bush, la croix et la bannière
Pierre de Boishue
[19 octobre 2004]
«Je crois que Dieu veut que je devienne président»... C'est en ces termes que George W. Bush, à peine élu gouverneur du Texas en 1994, s'adressa aux collaborateurs qu'il avait réunis dans sa résidence pour fêter sa victoire. Six années plus tard, Dieu tenait effectivement parole. Comme son père, George W. Bush accédait au pouvoir suprême. Porté par la foi. Sa foi qui lui avait auparavant permis de vaincre l'alcool et de sauver son mariage. Sa foi qui, selon certains observateurs, le conduira plus tard à désigner un «axe du Bien» et «un axe du Mal»... A quinze jours pile de l'élection présidentielle, Arte invite donc ce soir les téléspectateurs à découvrir les principales étapes du parcours religieux du candidat républicain. Un documentaire passionnant, signé Raney Aronson, qui réalisa outre-Atlantique l'une des plus belles audiences de l'année sur la chaîne PBS.
Tout commence à Midland, une cité ultraconservatrice du Texas. Au début des années 80, le moral du futur président est au plus bas. Ses affaires s'effondrent. Et son couple vacille. Quant aux espoirs de ses parents, ils reposent sur les seules épaules de son frère. Pas sur celles de George W. Bush qui se définit, lui-même, comme «le raté» de la famille. Le déclic se produit en 1985. Quand, sur les conseils de sa femme, il adhère à un cercle d'étude de la Bible. «Sa démarche était remarquable, témoigne un membre. Je me suis dit : voilà un hom - me gâté par la vie et qui, pourtant, éprouve ce besoin. Com me moi.» Eton nant quand on sait que Bush se souciait peu, avant cette «renaissance», des questions religieuses. Un regret : ce virage n'est pas assez relevé dans le documentaire.
Sa rencontre avec Billy Graham le bouleverse. Grâce à ce révérend, il sauve d'abord son mariage en rompant avec ses habitudes d'alcoolique. Définitivement. «Il a planté une graine dans mon âme», confiera le président. «Il s'est réveillé un matin en se disant : Eurêka ! C'est décidé : je choisis Dieu et j'arrête de boire. Je garde Laura et les filles», rapporte un proche de la famille.
Sous l'emprise de la religion, «George W» achève son long chemin de croix. Et sous l'impulsion des membres du cercle, qui rassemble des protestants conservateurs aux convictions très carrées, il voue dorénavant sa vie au Christ. «L'étude de la Bible a changé ma vie», dit-il. Un discours qu'il avait notamment tenu lors des primaires organisées dans l'Iowa, à l'occasion de la précédente campagne électorale. Questionné par l'animateur du débat, qui lui demandait de citer son philosophe ou penseur préféré, le candidat à l'investiture républicaine avait frappé les esprits en déclarant : «Le Christ, parce qu'il a changé mon coeur.» Et de préciser de manière encore plus floue : «Il faut l'avoir vécu pour le comprendre.» Des propos jugés sincères par les observateurs... mais surtout par les 40'Américains qui revendiquaient leur appartenance au protestantisme évangélique.
Lors des primaires de 1987, cette stratégie venant du fond du coeur avait également ouvert les voies de la Maison-Blanche au père de George W. Bush. Distancé par l'évangéliste Pat Robertson dans le même Iowa, le candidat avait décidé de durcir son discours. Appelé en renfort, son fils aîné contacta aussitôt des prédicateurs évangéliques pour les rassurer sur les intentions du chef du «clan». Le succès de l'entreprise fut aussi radical que les valeurs que le futur président s'engageait à défendre : près de 83e voix de cette frange d'électeurs se portèrent sur son nom. Et peu importe si ce programme n'était guère rassembleur. «Le message était clair, souligne un ancien conseiller de Bush. On peut gagner une élection présidentielle juste avec les voix des protestants évangéliques. Il suffit de les avoir toutes...» Un discours toujours d'actualité ?
«George W. Bush, sous l'emprise de Dieu», Arte 20 h 45
Qui obtiendra les suffrages des 66 millions de catholiques pratiquants?
BUSH CANDIDAT DE DIEU ?
Soutenus par la droite vaticane, qui considère l’administration républicaine comme une alliée décisive dans sa lutte contre l’avortement et l’euthanasie, les prélats conservateurs n’hésitent pas à appeler leurs fidèles à voter contre John Kerry.
Karl Rove, tout sourire, photographie un garde suisse du Vatican. Nous sommes le 4 juin et Bush, dans sa tournée européenne, a tenu à rencontrer le pape. C’est sa troisième visite au souverain pontife depuis son élection. Il a aussi choisi d’emmener Karl Rove avec lui. Alors que la presse insiste sur l’opposition du pape à la guerre en Irak, Rove a toutes les raisons de sourire. Jean-Paul II a aussi salué l’«engagement» du président à «promouvoir les valeurs morales dans la société américaine, particulièrement en ce qui concerne le respect pour la vie et la famille». Pour le stratège de George Bush, ce 4 juin est un moment fort dans sa «stratégie catholique» définie à l’aube de l’an 2000, destinée à courtiser les 66 millions de catholiques ou, plus exactement, les catholiques pratiquants. Si George Bush l’emporte le 2 novembre face au catholique John Kerry, il pourra remercier Karl Rove... et le Vatican.
Que Bush convoite le vote catholique est une évidence. Toutes dénominations religieuses confondues, les Américains religieux pratiquants sont plus conservateurs que la moyenne. Cela n’avait pas échappé à Ronald Reagan, qui avait établi des relations diplomatiques avec le Vatican. Douze ans plus tard, en 1996, la très réactionnaire Christian Coalition avait établi une Alliance catholique destinée à rassembler protestants et catholiques conservateurs, constatant leur identité de vues sur des questions comme l’avortement ou la prière à l’école. L’Alliance avait vite sombré dans les querelles, les catholiques ayant le sentiment d’être récupérés par les ultras protestants.
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Il faudra attendre 1999 pour que le candidat Bush relance l’effort, cette fois de façon méthodique et structurée. Les responsables catholiques sont systématiquement courtisés, les liens des dirigeants de la campagne de Bush (puis de ceux de l’administration) avec le Vatican se multiplient. Mais la hiérarchie catholique américaine, elle, se montre prudente. En 1984, suite à un dérapage du cardinal de New York contre la démocrate Geraldine Ferraro, les évêques avaient bien mis les points sur les i: l’Eglise n’avait pas le droit d’indiquer une direction partisane. Et à chaque élection présidentielle la Conférence nationale des Evêques faisait diffuser un «guide de l’électeur» donnant la liste des candidats et leurs réponses à un questionnaire. Au final, Al Gore l’avait emporté (de peu) chez les catholiques.
En 2004, changement de décor. Le guide des évêques n’a pas vu le jour – il paraît qu’ils n’ont pas reçu à temps les réponses aux questionnaires... Du coup, il est remplacé dans des milliers de paroisses par des guides conservateurs qui appellent, sans dire son nom, à voter Bush. Quant aux prélats conservateurs, ils se sentent pousser des ailes! Ils ont commencé par menacer de refuser la communion à John Kerry à cause de sa position sur l’avortement, une sanction extrême qui n’est approuvée que par un catholique sur cinq. Plus inquiétant, ils appellent leurs fidèles à voter contre Kerry (sans le nommer explicitement, mais tout le monde comprend). George Chaput, l’archevêque de Denver, estime que voter pour Kerry équivaudrait à «coopérer avec le Mal», et il invite ses 370000 paroissiens à un «refus net de voter pour quiconque est en faveur de l’avortement». «Si les catholiques votaient sur cette question comme s’il s’agissait de la question centrale de notre époque, nous changerions les choses drastiquement, très vite», a-t-il confié au «New York Times». Mais, bien sûr, ajoute-t-il le lendemain avec la plus parfaite hypocrisie, «l’Eglise ne soutient pas de candidats et n’a aucun désir de le faire».
Chaput est loin d’être seul. L’archevêque de Newark, dans le New Jersey, membre de l’Opus Dei, celui de Saint Louis, dans le Missouri, ou encore celui de Colorado Springs partagent la même intransigeance contre Kerry. Ces prélats sont plus nombreux qu’en 2000, et se font beaucoup plus entendre. Selon David Leege, professeur à l’Université de Notre-Dame, deux facteurs entrent en jeu. «Tout d’abord beaucoup d’évêques deviennent impatients, ils sont lassés de la lenteur avec laquelle les choses évoluent sur l’avortement, ils disent: "Si nous ne changeons pas les choses avec George Bush, nous ne les changerons jamais." Ensuite la Conférence nationale des Evêques n’a plus la grande autorité morale qu’elle avait dans les années 1970 et 1980. Les évêques ont cédé celle-ci aux évangéliques protestants et ils en nourrissent un complexe d’infériorité.»
Il existe une troisième raison: le soutien implicite du Vatican. Il est exact que le pape a condamné sans la moindre ambiguïté la guerre en Irak, et cette condamnation a sans doute miné partiellement la «stratégie catholique» de Karl Rove. Mais personne au Vatican n’a jamais indiqué que la guerre était une raison suffisante pour voter contre Bush ou lui refuser la communion. L’ultraréactionnaire cardinal Ratzinger, en charge au Vatican de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, l’a clairement expliqué: «Toutes les questions morales n’ont pas le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. Par exemple, si un catholique se trouvait en porte-à-faux avec le Saint-Père sur l’application de la peine capitale ou la décision d’entrer en guerre, il ne serait pas considéré pour cette raison indigne de se présenter pour recevoir la sainte communion. [...] Il peut y avoir une légitime diversité d’opinions parmi les catholiques sur la guerre ou la peine de mort, mais pas sur l’avortement ou l’euthanasie.»
Il faut noter que ces propos proviennent d’une note confidentielle, adressée en juin par Ratzinger à la Conférence des Evêques, qui était claire comme de l’eau de roche: pas de communion pour les politiciens qui font systématiquement campagne pour l’avortement. En d’autres termes: pas de communion pour John Kerry! Grâce à l’action d’un cardinal modéré, qui n’a pas communiqué aux évêques le texte de Ratzinger, ceux-ci se sont finalement contentés d’exprimer leur «frustration et profond désap-pointement» à l’égard des politiciens catholiques défendant l’avortement. Ce genre d’incident, au passage, donne une idée de la violence de l’affrontement entre modérés et conservateurs au sein de la hiérarchie catholique américaine. Ratzinger n’est pas un élément incontrôlé, il est extrêmement proche du pape. C’est lui, par exemple, qui a imposé Edward Egan à New York, pour remplacer le cardinal O’Connor. Le cardinal Egan, qui figure depuis longtemps parmi les «poulains» de Jean-Paul II, est l’un des cardinaux américains les plus réactionnaires.
Voilà pourquoi cette élection, du point de vue de la religion, ne concerne pas seulement les Etats-Unis mais l’ensemble du monde catholique. Le Vatican voit dans l’Amérique d’aujourd’hui une sorte de «laboratoire» pour le reste du monde, labo dont les expérimentations ne seront possibles que si le petit chimiste de la Maison-Blanche reste à son poste. La plupart des évêques conservateurs officient dans les Etats charnières (Pennsylvanie, Iowa, Missouri, Colorado...), où la victoire se jouera à quelques milliers de voix, ce qui pourrait bien légitimer la stratégie de Karl Rove et les calculs du Vatican. D’un autre côté, il n’est pas du tout sûr que ces prélats soient capables de faire «bien» voter leurs ouailles: les catholiques sont traditionnellement plus antiguerre que la moyenne de la population, et l’énorme scandale des prêtres pédophiles – scandale minimisé par Ratzinger – a porté un coup très dur à la hiérarchie catholique américaine. Reste tout de même ce paradoxe: en 1960, John Kennedy avait dû promettre à l’Amérique qu’il ne serait «pas un président catholique mais un président qui se trouve être catholique»; en 2004, John Kerry doit, lui, expliquer à l’Amérique qu’il sera un président suffisamment religieux!
Philippe Boulet-Gercourt
Sources :
Lien vers http://www.nouvelobs.com/articles/p2085/a252027.html>
DIEU BUSH ET LA GUERRE...
par Marie-Caroline FOURNIER
Les médias américains décrivent leur président comme un homme pieux, agissant pour la liberté, contre le Mal.
ÉCLAIRAGE.
En couverture, une photo de Georges W. Bush en orateur devant une croix. Dans le sommaire, un portrait du même président devant une représentation du Christ. Pour la première page du dossier, G.W. Bush de profil, orné d’une auréole, arborant un regard angélique : le magazine américain Newsweek du 10 mars 2003 n’y va pas de main morte pour traiter sa Une, « Bush and God ». Décrit comme un président les plus pieux de la terre, agissant au nom de Dieu, G.W Bush est examiné sous toutes ses croyances. Les médias valorisent la foi inébranlable de leur chef d’Etat. Il lit un passage de la Bible tous les jours. Il prie avant chaque réunion importante. Il professe des actions de grâce en conférence de presse. Il n’écrit pas un discours sans référence biblique…et ne manque pas de raconter son histoire personnelle avec Dieu.
UNE CONVERSION CONTRE L'ALCOOL
Officiellement, G. W. Bush appartient à l’Eglise Méthodiste, depuis son mariage avec Laura, en 1977. Mais en réalité, il s’est converti grâce à un de ses amis, Don Evans, qui l’a emmené un jour à un groupe de lecture biblique. A l’époque, Evans était déprimé et Bush atteint par l’alcoolisme. Pendant deux ans, ils s’attachent à étudier en profondeur la conversion de St Paul et la fondation de l’Eglise. Ce groupe de prière aurait permi à G.W Bush de « découvrir Dieu comme un ami » et, surtout, de vaincre l’alcool : en 1986, à 40 ans, il arrête de boire. Il joue depuis la carte de la fidélité avec sa bible…et son électorat de la droite conservatrice protestante. En 1987, il aide son père en s’assurant le soutien du fondamentalisme protestant, qui le porte gouverneur du Texas en 1995. En 1993, il déclare à la presse que seuls les croyants en Jésus iront au Ciel. En 1999, avant de se lancer dans la campagne présidentielle, il demande à une assemblée de pasteurs de lui imposer les mains en affirmant qu’il est appellé au plus haut ministère de l’Etat. Après le 11 septembre 2001, il déclare partir en « croisade » contre « l’axe du Mal ». Pour son ami Don Evans, la foi « donne [à Bush] le désir de servir les autres et un sens très clair de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. ». Sa vision manichéenne du Bien contre le Mal justifie la guerre en Irak. Le but affiché de Bush dans les médias affirme « porter le don divin de la liberté à tout être humain de ce monde » en menant une « guerre au nom de Dieu » (La Vie, 13/03/2003).
Sources :
Lien vers http://pages.globetrotter.net/mleblank/msd/chrext31032003.html
CE N'EST PAS UNE GUERRE DE RELIGION.
Pourtant, la guerre actuelle n’est pas une guerre de religion. Si pieux soit G. W. Bush, sa foi semble plus être un prétexte qu’une cause réelle du conflit. Les raisons de la guerre sont plus à voir du côté du pétrole, et du complexe militaro-industriel américain que de la Bonne Nouvelle. Il reste indifférent à toutes les Eglises des Etats-Unis, sauf une :la puissante Convention des Baptistes du Sud (SBC). G. W. Bush en est bien plus proche que des autres Eglises chrétiennes. Et pour cause : c’est la seule Eglise américaine à soutenir la guerre. En face, les autres Eglises s’unissent pour la condamner et insistent pour le pacifisme. En vain. Le Pape Jean-Paul II ne cesse de publier des messages de paix, appelle au jeûne et à la prière, reçoit Tarek Aziz, Tony Blair, Kofi Annan et Jose-Maria Aznar, envoie le cardinal Pio Laghi à Washington, le cardinal Etchegaray à Bagdad. En vain. Bush continnue de bombarder l’Irak en lisant la Bible chaque matin. Pendant que Jean-Paul II explique, le premier dimanche de carême : « Dans le cœur de chaque Homme résonnent la voix de Dieu et celle, plus insidieuse, du Malin".
QUI EST LE DIEU DE BUSH ?
Article de Gillian NORMAN
Beaucoup de Chrétiens, notamment Américains, considèrent le Président George W. Bush comme un véritable Chrétien, et comme une sorte de Croisé moderne luttant contre les puissances du Mal. Bien peu connaissent la source hideuse de sa puissance, ni la nature exacte du "Dieu" qu'il sert.
"Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés" (2 Thes. 2 :11-12). "La parole impie du méchant est au fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux" (Psaume 36 :2).
Les fabricants d'images pieuses ne représentent plus aujourd'hui le Sauveur de l'humanité comme un Etre doux et humble, vêtu de blanc, la tête entourée d'une auréole d'or, et les yeux languissants tournés vers le Ciel. A présent, le "sauveur" nouvelle vague descend fièrement des nuages pour balayer les tyrans avec fracas, tel Zeus surgissant de l'Olympe après un petit détour sur Mars pour recharger ses batteries ! Voilà notre nouveau Messie Rédempteur !
Les drapeaux flottent au vent, les foules sont en délire, et adulent sans retenue celui qu'un nouvel Evangile proclame comme le bâtisseur d'un Empire nouveau, comme le justicier chargé de débarrasser la planète de ses tyrans, de détruire tous ceux qui soutiennent le terrorisme, et d'apporter la liberté et la démocratie aux captifs qui vivent dans les ténèbres de l'ombre de la mort !
La vérité, c'est que nous assistons au déploiement insidieux des tentacules d'une pieuvre qui veut contrôler le monde. Je ne peux m'empêcher de citer le roman de C. S. Lewis, "That Hideous Strength" (Cette puissance hideuse). Il y décrit la renaissance moderne du système Babylonien contrôlé par Lucifer, système qui s'était tout d'abord développé dans la plaine de Shinear, en Irak actuel, peu après le déluge.
Aveuglé par le goût du pouvoir, un jeune journaliste se laisse utiliser pour déformer la vérité, et pour vanter les mérites de l'Empire de Lucifer aux masses manipulées et contrôlées mentalement :
"Le moment était venu. Conformément au plan conçu en Enfer, toute l'Histoire de notre Terre n'avait abouti qu'à ce moment. L'homme déchu pouvait enfin saisir l'occasion réelle qui se présentait à lui, pour se débarrasser des limitations que la miséricorde divine avaient imposé à sa puissance, pour le protéger des conséquences extrêmes de sa chute. S'il y parvenait, l'Enfer aurait enfin une possibilité de s'incarner. Les hommes méchants pourraient enfin atteindre un état où, tout en vivant encore dans un corps de chair, ils pourraient exercer toute la puissance des esprits méchants".
A l'image du personnage décrit dans le roman futuriste de Lewis, dont le seul désir est de faire partie du cercle des Initiés, nombreux sont ceux qui se sont laissés séduire par cette hideuse puissance, au point de s'engager entièrement au service de ses objectifs !
Voici ce qu'écrit le Pasteur David Meyers, un ancien occultiste, dans "The Last Trumpet" (La dernière trompette) :
"Il n'y a jamais eu autant d'aveugles et de gens qui manquent de discernement dans notre nation prétendument "chrétienne", et même dans le monde entier ! Nous sommes dans une bien étrange époque, une époque de séduction et de ténèbres profondes, où les gens peuvent répandre toutes sortes de mensonges, sans pouvoir cependant trahir complètement la vérité. La raison de cette étrange situation est simple : de plus en plus de gens rejettent continuellement la véritable connaissance de Dieu, et marchent à la lumière trompeuse de Satan. Nous ne devons jamais oublier que Satan était autrefois Lucifer, le "porte lumière", ou "le fils de l'aurore". Il arrive quelque chose de très étrange à ceux qui se laissent guider par cette lumière trompeuse. Toutes choses semblent différentes quand elles sont éclairées par la lumière de Satan. Les gens se trouvent enlacés dans toutes sortes de semi-vérités, de séductions, de malentendus et d'ambiguïtés. C'est sur ce fondement destructeur que Satan a construit son royaume, avec ses religions, ses gouvernements, ses systèmes économiques, ses systèmes éducatifs, ses universités, et toutes ses autres réalisations. Les gens sont tellement habitués à croire à des mensonges, qu'ils sont incapables de reconnaître la vérité quand on la leur présente directement. Ils sont éclairés par une fausse lumière, une lumière que Jésus appelle ténèbres. Il a même ajouté : "Combien grandes sont ces ténèbres !""
Meyers ose dénoncer cette séduction : "Je sais que beaucoup da pasteurs ont pris le parti de soutenir le Président Bush, et d'approuver sa guerre, comme s'il s'agissait en quelque sorte d'une "guerre sainte" menée par la Chrétienté. Mais il s'agit en vérité d'une guerre menée par des Illuminati, dans le but précis d'instaurer un Nouvel Ordre Mondial, et d'introduire le monde dans l'Ere nouvelle du Verseau, qui n'est autre que l'ère de la sorcellerie et du satanisme".
Des Chrétiens ingénus, séduits par la promesse faite par Bush de soutenir financièrement toutes les œuvres de foi, sont à présent fermement convaincus qu'un vrai Chrétien est enfin parvenu au pouvoir en Amérique, occupant la place de chef d'une superpuissance impérialiste, investi de la mission de conduire le monde entier dans la vérité et la justice. Mais le Président George W. Bush est-il réellement un authentique Chrétien, ou n'est-il qu'un habile simulateur connaissant bien les Ecritures ?
Rappelez-vous ce que nous a dit le Seigneur Jésus-Christ : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits". Ceux qui se proclament Chrétiens nés de nouveau ne sont pas tout connus de Lui. Il ne nous juge pas en fonction de nos déclarations, mais par nos actes et les fruits que nous portons dans notre vie. Jésus-Christ a dit aussi : "Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits" (Matthieu 7 :15-16). "Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité " (verset 21-23).
Selon la biographie de George W. Bush, "A Charge to Keep" (Une charge à garder), il prétend lui-même que "Jésus a changé son cœur", en 1984-1985. Pourtant, il admet lui-même que cette décision n'a pas modifié ces habitudes de buveur et d'alcoolique. Au cours d'un débat public qui a précédé son élection à la Présidence, George W. Bush a proclamé qu'il considérait Jésus-Christ comme le plus grand des "philosophes politiques". Mais il n'a jamais, absolument jamais, proclamé publiquement que Jésus-Christ était son Seigneur. Il l'aurait fait s'il avait été un Chrétien véritablement né de nouveau. Certes, il peut donner régulièrement le témoignage qu'il est un Chrétien libéral engagé dans l'œcuménisme, mais il n'a jamais publiquement manifesté la repentance, la restitution, et la transformation qu'un véritable Chrétien devrait manifester.
William Rivers Pitt, dans un article perspicace, "George W. Christ ?", a observé que George W. Bush, qui prétend être animé de la compassion de Christ, s'est pourtant méchamment moqué de Karla Faye Tucker, une condamnée à mort du Texas, qui s'était convertie en prison, et qu'il a fait exécuter. Ce même homme prétend actuellement mener une guerre contre la plus grande partie possible du monde musulman, tout en se drapant de prophéties qui concernent Jésus-Christ, et en tentant de se revêtir de Son image.
Sur le pont du porte-avions Abraham Lincoln, George W. Bush s'est affublé d'un nouveau masque, acte dont les implications sont néfastes et profondément troublantes. Bush a clôturé son allocution en paraphrasant le livre du prophète Esaïe : "Je dis aux captifs : Sortez ! et à ceux qui sont dans les ténèbres : paraissez !" (Esaïe 49 :9).
Bush emploie cette citation hors de son contexte. Car c'est Jésus-Christ Lui-même qui l'a reprise à Son propre compte, quand Il S'est présenté comme le Fils de Dieu, en proclamant que les prophéties messianiques étaient accomplies en Sa personne.
On a souvent raconté que, lorsque George W. Bush a regardé les attaques du 11 septembre, il en est venu à croire que c'est Dieu Lui-même, et personne d'autre, qui l'a conduit à la présidence des Etats-Unis, dans le seul but de mener une guerre contre le terrorisme. On a souvent dit aussi que Bush est un Chrétien Evangélique de la trempe vigoureuse de Billy Graham. Pourtant, nous avons tous constaté le caractère fallacieux de toutes les raisons invoquées par Bush pour lancer et justifier sa guerre contre l'Irak, que ce soient les armes de destruction massive, ou l'accusation de soutien des groupes terroristes. Il ne lui reste plus à présent que l'argument rhétorique qu'il n'a fait toute cette guerre que pour "sauver" le peuple irakien de la tyrannie. En faisant cette déclaration sur le pont du porte-avion, Bush se positionne donc comme un "sauveur". Je parle ici d'un homme qui sait mettre des masques quand il s'agit d'opportunisme politique, mais qui doit affronter la réalité de sa vraie nature quand il se regarde seul dans un miroir. Se peut-il réellement que George W. Bush se mette à présent dans la peau de Jésus-Christ, le Sauveur et Rédempteur du monde ?
Bush a révélé un autre de ses masques hideux au cours du voyage qu'il a effectué en mai dernier en Pologne, pour promouvoir sa guerre contre le terrorisme. L'ancien Procureur du Ministère de la Justice, John Loftus, a réuni un dossier solide sur l'histoire scandaleuse de la famille Bush, qui a soutenu avec ferveur Adolf Hitler. En 1942, le New York Tribune a décrit Prescott Bush, le grand-père de George W., comme "l'ange de Hitler". Suite au vote de la loi qui punissait tout commerce avec l'ennemi, le Congrès américain a saisi les biens de plusieurs sociétés dirigées par Prescott Bush. Ces sociétés avaient, pour le compte du Parti Nazi, fait bénéficier le Troisième Reich et l'IG Farben de centaines de millions de dollars. Ce fut l'IG Farben qui construisit le camp d'extermination nazi d'Auschwitz, ainsi que quarante autre camps de la mort. Selon des documents secrets des services de renseignements hollandais et des archives américaines, Prescott Bush a pu accumuler des profits considérables, grâce à la main d'œuvre gratuite que lui fournissaient les esclaves du camp d'Auschwitz. C'est le Président George W. Bush qui a hérité de cette fortune scandaleuse amassée par son grand-père. Elle a été mise en réserve dans un fonds spécial créé à son intention. Ce même George W. Bush a pourtant eu l'audace incroyable de verser une larme devant les caméras, lorsqu'il a visité les fours crématoires des camps de la mort nazis d'Auschwitz et de Birkenau.
George Bush peut très bien assister à des services religieux, croiser les mains pour prier, et incliner la tête en compagnie des chefs religieux de son temps. Il ne fait qu'imiter en cela les Pharisiens du temps de Jésus. Il peut bien ou mal citer les Ecritures, mais c'est aussi de cette manière que Satan a tenté Jésus-Christ. Il peut avoir promis de réaliser un programme conservateur, imprégné de morale chrétienne, sur des thèmes comme l'avortement et l'homosexualité, mais il est facile de faire des promesses, et tout aussi facile de ne pas les honorer.
Bush a déclaré : "Je ne pourrais pas être gouverneur, si je ne croyais pas en un plan divin qui intègre et coordonne tous les plans humains". Pourtant, les Illuminati ont aussi leur Plan pour manifester l'Antichrist, et ils prétendent que ce Plan est "divin". Bush peut affirmer qu'il a reçu un mandat divin, mais quels sont ceux qui se demandent vraiment qui est le "dieu" qui lui donne ses ordres ?
N'oubliez pas les avertissements du Psaume 36 : "La parole impie du méchant est au fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. Car il se flatte à ses propres yeux, pour consommer son iniquité, pour assouvir sa haine" (versets 1-2).
David Bay, de Cutting Edge Ministries, a prouvé de quelle manière la Présidence de George W. Bush porte toutes les marques du satanisme des Illuminati. Toutes ses actions sont marquées par le symbolisme et la numérologie des Illuminati. Comme son père, l'ancien Président George Bush, George W. Bush est effectivement passé par une nouvelle naissance, mais ce n'est pas la nouvelle naissance à laquelle pensent ses partisans Chrétiens. Lorsqu'il a été initié dans la Société secrète Skull & Bones, il a participé à un rituel qu'il n'a jamais dénoncé. Dans ce rituel, il est passé par une mort symbolique à ce monde, et il est né de nouveau dans les rangs d'une secte satanique qui pratique la magie noire des Illuminati, et qui est liée aux Nazis.
Au cours de son initiation occulte, on sait que Bush a prononcé un serment occulte, par lequel il a été libéré de toutes ses obligations envers sa nation, pour n'obéir qu'aux lois de la secte. Voici le commentaire de David Bay : "Quand l'initié entre dans le cercueil, au cours de son initiation, on considère qu'il est alors "mort à lui-même et au monde". Quand le chef de la loge prend l'initié par la main pour le faire sortir du cercueil, on dit alors que l'initié est "né de nouveau", et qu'il marche "en nouveauté de vie". C'est une expérience qui n'est qu'une habile contrefaçon de la nouvelle naissance chrétienne.
C'est aussi de la même manière qu'Adolf Hitler a usurpé cette terminologie chrétienne, lorsqu'il est passé par une "nouvelle naissance" lors de son initiation dans la Société secrète Thulé. Cette Société était aussi une Fraternité de la Mort, étroitement liée à la Société Skull & Bones. Cette vérité peut ne pas vous plaire, mais il s'agit d'un fait historique très bien documenté et prouvé. Comme Hitler, George W. Bush et son père ont reçu une formation occulte qui faisait appel aux doctrines lucifériennes les plus ténébreuses. Ils ont été conduits aux plus hautes positions de l'Etat par les puissances des ténèbres, afin d'instaurer un Gouvernement Mondial Luciférien. La séduction, le mensonge et la trahison ne sont que des moyens considérés comme efficaces pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs. Ce sont d'ailleurs ces mêmes moyens qui caractérisent l'administration Bush. Même ceux qui ont le moins de discernement ne devraient pas manquer de s'en rendre compte !
L'Antichrist se présentera comme une contrefaçon de Christ. Il prétendra être le Christ, et il se fera reconnaître par des signes et des prodiges mensongers. Le Diable est un menteur, un usurpateur et un séducteur. Son déguisement préféré consiste à se revêtir d'une imitation du glorieux manteau tissé avec la lumière qui émane du trône du Créateur. Pour citer un exemple, Bush se plaît en compagnie officielle du chanteur de Hard Rock Ozzy Osbourne, un sataniste, qu'il a honoré plusieurs fois en l'invitant à des repas privés à la Maison-Blanche, ainsi qu'à un bal organisé à la Maison-Blanche. Cela révèle clairement son appartenance aux milieux occultes.
Voici de quelle manière Philip Farrugio décrit "The Devil's Time" (Le moment du Diable) : "Rappelez-vous ce moment, au cours des élections primaires de la Présidentielle de l'an 2.000. Vous souvenez-vous quelle a été la réponse du candidat Bush, à qui l'on demandait qui était son modèle préféré ? Il a fièrement répondu : "Jésus-Christ !" Je m'adresse donc à tous ceux qui approuvent la guerre actuelle menée par notre Président, et je vous demande si Jésus-Christ, le prétendu modèle de Bush, aurait agi comme lui pour renverser le régime politique d'une nation souveraine (même si elle était dirigée par un tyran), en la bombardant, en la détruisant, et en tuant de nombreux innocents ? Avant même de déclarer cette guerre, Jésus-Christ aurait-Il promis à certaines Sociétés commerciales "amies" des contrats juteux pour "reconstruire l'Irak" ? Finalement, je demande à tous les Américains s'ils étaient réellement d'accord pour envoyer en Irak leurs enfants, petits-enfants, frères ou sœurs de 18 à 20 ans, pour renverser un régime auquel l'Amérique a livré en abondance, pendant des années, toutes sortes d'armes ou de produits permettant de fabriquer des armes bactériologiques ? Ces "marchés du Diable" ne sont pas une fiction, ce sont des réalités, nous pouvons le voir clairement !
C'est cette puissance hideuse qui écrase de sa botte implacable le visage des pauvres habitants d'une nation après l'autre ! Tout cela au nom de la morale et des valeurs chrétiennes ! Que ceux qui font partie du faible reste, mais qui dorment encore, se réveillent ! Au cours des siècles, de nombreux hommes ont cherché à se faire passer pour des faux Christs. Mais pour tous ceux qui aiment et recherchent réellement le Seigneur Jésus-Christ, Il est l'incarnation du seul vrai Dieu, le Créateur et le Rédempteur. Le Modèle que Dieu le Père nous demande de suivre n'est certainement pas quelqu'un qui mène des guerres pour se tailler un empire, et qui verse le sang pour l'appât de l'or noir ! Le véritable Christ est l'incarnation de la Vérité. Il S'est sacrifié par amour. Il nous a pardonnés et nous a permis d'être réconciliés avec Dieu. Il n'a rien à voir avec ce prétendu justicier qui ne fait qu'écraser injustement les humbles et les pauvres. Le véritable Christ exerce la puissance irrésistible de la Grâce. C'est de cette manière qu'Il s'oppose à l'exploitation, en renonçant à Se venger Lui-même, et en méprisant l'injustice. Le véritable Christ a renversé les tables des riches changeurs qui exploitaient les pauvres et qui les dépouillaient de leurs maigres ressources, pour l'appât du gain. Le véritable Christ S'est dressé devant les orgueilleux, les chefs religieux remplis de leur propre justice, et Il n'a pas hésité à dénoncer hardiment ces cadavres pourris par l'hypocrisie, qui se cachaient derrière l'apparence séduisante de leurs sépulcres blanchis.
Pouvons-nous réellement accepter l'idée que George W. Bush est un véritable disciple de Jésus-Christ ? La réalité, c'est que nous voyons à présent toutes les valeurs chrétiennes avilies et traînées dans la boue. Le nom de Christ est sali. On donne une nouvelle définition à la justice de Christ. Le Prince des ténèbres se présente à nouveau comme le "Porteur de Lumière". La Vérité est foulée aux pieds. Voilà les premiers fruits de cette guerre. Cette vaillante croisade, menée au nom de Jésus-Christ, n'est qu'une habile comédie, un coup de grâce porté par un simulateur. Christ n'a remporté dans cette guerre aucune réelle victoire. Soulevez le masque, et vous verrez de quelle manière le Diable agit aujourd'hui !
Bush agit ouvertement, au grand jour. Mais il y a, tapies à l'ombre des trônes des grands de cette terre, des puissances invisibles qui tirent toutes les ficelles. Les hommes qui occupent le pouvoir ne sont que des marionnettes. Quand les nuages de poussière soulevés par cette guerre retomberont, on commencera à voir émerger l'Empire du Nouvel Ordre Mondial, auréolé de sa vaine gloire, et avec ses fallacieuses promesses de réformes politiques, économiques et sociales.
Au moment même où cet Empire dévoile toutes ses fausses prétentions, enveloppées de sa fausse justice, et s'appuyant sur le Nom de Christ, le Fils de Dieu, le monde Arabe ne se laisse pas séduire par ces illusions. Pour lui, cette puissance hideuse est bien celle du "Grand Satan". Pourquoi ? Parce que Satan se déguise en Ange de Lumière. Il veut usurper le Trône de Dieu. Il tord toutes les vérités pour en faire des mensonges, et exploite les pauvres et les faibles pour accumuler ses richesses. Le Président Bush s'est engagé formellement à mener toutes les guerres préventives nécessaires, au nom de la Chrétienté, tout en restant le membre actif d'un groupe de satanistes qui veulent étendre leur domination sur le monde. En soutenant les actions de cette puissance hideuse, et en succombant à sa séduction, les Chrétiens sans discernement rendent au véritable Christ le plus mauvais service qu'ils puissent Lui rendre !
L'original de cet article peut être consulté en anglais à l'adresse suivante :
Lien vers http://www.globalismnews.com/hideous.html
Lien vers http://perso.club-internet.fr/ortaggio.marc/quiestledieudebush.htm
L'HOMME QUI SE PRENAIT POUR DIEU
SOURCE :
http://veritance.populus.org/rub/2
La foi de George W. Bush
Le journaliste américain Ron Suskind a longuement enquêté sur la personnalité du président. Son article, dont nous reprenons ici des extraits, a été publié dans le "New York Times Magazine" du 17 octobre.
Bruce Bartlett, conseiller pour la politique intérieure de Ronald Reagan et fonctionnaire du Trésor pour le premier président Bush, m'a dit récemment : "Si Bush l'emporte le 3 novembre, une guerre civile éclatera au sein du Parti républicain." La nature de ce conflit, selon la vision de Bartlett ? C'est essentiellement le même que celui qui a fait rage dans le monde entier : une bataille entre modernistes et fondamentalistes, entre pragmatistes et vrais croyants, entre raison et religion
"Rien qu'au cours des derniers mois, dit Bartlett, je pense qu'une lumière s'est éteinte pour les gens qui ont vécu près de Bush : que cet instinct dont il parle toujours est cette espèce d'idée bizarre et messianique de ce qu'il croit lui avoir été dit par Dieu." Bartlett, chroniqueur de 53 ans, qui se décrit lui-même comme républicain libertaire et qui, ces derniers temps, est devenu le chef de file des républicains traditionnels inquiets des méthodes de Bush, a poursuivi : "C'est pour cela que George W. Bush a une vision si claire d'Al-Qaida et de l'ennemi islamique fondamentaliste. Il croit qu'il faut tous les tuer. Que ce sont des extrémistes, poussés par une vision noire. Il les comprend parce qu'il est exactement comme eux... C'est pour cela qu'il ignore les gens qui lui opposent des faits gênants, ajoute Bartlett. Il croit vraiment qu'il accomplit une mission pour Dieu. Une foi absolue comme la sienne submerge toute nécessité d'analyse. L'essentiel pour la foi consiste à croire à des choses pour lesquelles il n'y a pas de preuve empirique." Bartlett se tait, puis ajoute : "Mais on ne peut diriger le monde avec la foi."
Au mois de mars, quarante sénateurs démocrates étaient réunis pour un déjeuner au Sénat. J'avais été invité à y prendre la parole. - Le sénateur démocrate - Joe Biden racontait une histoire sur le président : "J'étais dans le bureau Ovale quelques mois après notre entrée dans Bagdad, et je faisais part de mes nombreuses inquiétudes au président." Bush, se souvenait Biden, le regardait simplement, impassible et sûr que les Etats-Unis étaient sur la bonne voie et que tout allait bien. "Finalement, je lui ai dit : monsieur le Président, comment pouvez-vous en être si sûr alors que vous savez très bien que vous ne connaissez pas les faits ?"
Bush s'est levé et a posé la main sur l'épaule du sénateur. "Mon instinct, a-t-il dit. Mon instinct." Biden s'est tu et a hoché la tête, tandis que le silence s'installait dans la salle. "J'ai dit : monsieur le Président, votre instinct ne suffit pas !"
Le démocrate Biden et le républicain Bartlett essaient de donner du sens à la même chose : un président qui a été un extraordinaire mélange de détermination et d'impénétrabilité, d'opacité et d'action.
Mais, depuis quelque temps, les mots et les actes ont fini par se rejoindre. Le sénateur Biden entendait en fait ce qu'on a dit aux principaux collaborateurs de Bush - depuis les membres de son gouvernement comme Paul O'Neill, Christine Todd Whitman et Colin Powell jusqu'aux généraux qui combattent en Irak - pendant des années quand ils demandaient des explications sur les nombreuses décisions du président, des politiques qui semblaient souvent entrer en contradiction avec des faits reconnus. Le président répondait qu'il faisait confiance à ses "tripes" ou à son "instinct" pour conduire le navire de l'Etat et qu'il "priait pour lui". En vieux pro, Bartlett, un bosseur qui réfléchit et qui s'appuie sur des faits, entend en fin de compte une chanson que les évangélistes fredonnent doucement (pour ne pas inquiéter les laïcs) depuis des années en couvant de l'œil le président George W. Bush. Le groupe évangélique - le centre de la "base" active de Bush - croit que leur leader est un messager de Dieu. Et au cours du premier débat présidentiel, beaucoup d'Américains ont entendu John Kerry soulever pour la première fois la question des certitudes de Bush - le point étant, ainsi que l'a formulé Kerry, qu'"on peut être certain et avoir tort".
Qu'y a-t-il de sous-jacent aux certitudes de Bush ? Et peut-on les évaluer dans le domaine temporel de ce qui est accepté et informé ?
Tout cela - les "tripes", l'"instinct", la certitude et la religiosité - se retrouve dans un seul mot, la "foi", et la "foi" affirme encore plus son emprise sur les débats dans ce pays et à l'étranger. Tout le monde sait qu'une foi chrétienne profonde a illuminé le parcours personnel de George W. Bush. Mais la foi a aussi marqué profondément sa présidence de manière non religieuse. Le président a exigé une foi inconditionnelle de ses partisans, de ses collaborateurs, de ses assistants et de ses semblables dans le Parti républicain. Quand il a pris une décision - souvent très rapidement, à partir ou d'une position ou d'un credo moral -, il attend une foi totale dans sa justesse.
Les petits sourires satisfaits et dédaigneux que beaucoup de téléspectateurs ont été surpris de voir lors du premier débat télévisé de la campagne, sont des expressions familières à ceux à qui il est arrivé, dans l'administration ou au Congrès, de simplement demander au président d'expliquer ses positions. Depuis le 11-Septembre, ces demandes sont devenues rares. L'intolérance de Bush à l'égard de ceux qui doutent s'est amplifiée et aujourd'hui, peu de gens osent lui poser des questions. Ce décret d'infaillibilité - un principe qui sous-tend la puissante certitude de Bush qui a, de bien des façons, déplacé des montagnes - n'est pas destiné seulement au public : il a aussi guidé la vie à l'intérieur de la Maison Blanche.
Les Pères fondateurs de la nation, instruits depuis les piétés punitives des religions d'Etat de l'Europe, étaient inflexibles sur la nécessité d'ériger un mur entre la religion organisée et l'autorité politique. Mais brusquement, cela semble très lointain. George W. Bush - à la fois captif et créateur de ce moment - a obstinément, inexorablement, changé la fonction elle-même. Il a créé la présidence fondée sur la foi.
Cette "présidence fondée sur la foi" est un modèle avec-nous-ou-contre-nous qui a été extrêmement efficace, parmi d'autres choses, pour maintenir les travaux et le caractère de la Maison Blanche de Bush dans un état de secret. Le dôme de silence s'est un peu fissuré au cours de l'hiver et du printemps derniers, avec les révélations de l'ancien patron de l'antiterrorisme Richard Clarke ainsi que celles, dans mon livre - Le Roman noir de la Maison Blanche, éditions Saint-Simon -, de l'ancien secrétaire au Trésor, Paul O'Neill. Quand j'ai cité O'Neill disant que Bush était comme "un aveugle dans une pièce pleine de sourds", cela ne m'a pas fait apprécier à la Maison Blanche. Mais mon téléphone s'est mis à sonner, et des démocrates et des républicains m'ont raconté des impressions et des anecdotes similaires sur la foi et la certitude de Bush. Je m'appuie sur certaines de ces sources pour cet article. Peu de gens ont accepté de parler publiquement.
Certains officiels, élus ou non, avec qui j'ai parlé lors de rencontres dans le bureau Ovale, s'interrogeaient en voyant le président se débattre avec les exigences de la fonction. D'autres mettaient l'accent sur ses qualités dans les relations interpersonnelles, comme pour compenser son manque de capacités plus importantes. Mais d'autres, comme le sénateur Carl Levin du Michigan, un démocrate, s'inquiètent à propos de quelque chose d'autre que son bon sens. "Il est tout à fait à la hauteur de la tâche, a dit Levin, c'est son manque de curiosité sur les questions complexes qui me trouble." Mais par-dessus tout, j'ai entendu exprimer des craintes sur la certitude surnaturelle du président et de l'étonnement à propos de sa source.
Voici une histoire sur cette certitude particulière de Bush que je suis en mesure de reconstituer et de raconter publiquement.
Dans le bureau Ovale, en décembre 2002, le président rencontre quelques sénateurs de haut rang et quelques membres de la Maison Blanche, des républicains et des démocrates. A cette époque, on espérait beaucoup que la "feuille de route" soutenue par les Etats-Unis pour les Israéliens et les Palestiniens, soit une voie vers la paix, et, en ce jour d'hiver, la discussion portait sur les pays qui pourraient fournir des forces de paix dans la région. Le problème, et chacun en était d'accord, c'était qu'un certain nombre de pays européens, comme la France et l'Allemagne, avaient des armées auxquelles ni les Israéliens ni les Palestiniens ne faisaient confiance. Un membre du Congrès - Tom Lantos, natif de Hongrie, un démocrate de Californie et seul survivant de l'Holocauste au Congrès - signala que les pays scandinaves étaient considérés de façon plus positive. Lantos exposa au président comment l'armée suédoise pouvait être la candidate idéale pour ancrer une petite force de paix en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. La Suède a une force de 25 000 hommes bien entraînée. Plusieurs personnes présentes se souviennent que le président le regardait en semblant l'évaluer.
"Je ne sais pas pourquoi vous parlez des Suédois, a dit Bush. Ils sont neutres. Ils n'ont pas d'armée".
Lantos se tut, un peu étonné, et fit une réponse de gentleman : "Monsieur le Président, vous avez dû penser que je parlais des Suisses. Ce sont eux qui sont historiquement neutres et sans armée." Puis Lantos signala, en aparté, que les Suisses avaient une forte garde nationale pour protéger le pays en cas d'invasion.
Bush maintint ce qu'il avait dit : "Non, non, c'est la Suède qui n'a pas d'armée."
Le silence se fit dans la pièce, jusqu'à ce que quelqu'un change de sujet.
Quelques semaines plus tard, des membres du Congrès et leurs épouses se retrouvèrent à la Maison Blanche avec des responsables de l'administration et d'autres dignitaires pour Noël. Le président aperçut Lantos et lui saisit l'épaule. "Vous aviez raison, dit-il d'un ton bonhomme. La Suède a effectivement une armée."
C'est Joe Biden, un des sénateurs présents dans le bureau Ovale ce jour de décembre, qui m'a raconté l'histoire. Lantos, un démocrate libéral, n'a fait aucun commentaire. En général, les gens qui ont rencontré Bush n'en parlent pas.
Il y a un trait caractéristique de cette présidence fondée sur la foi : le dialogue ouvert, fondé sur des faits, n'est pas considéré comme quelque chose qui possède une valeur inhérente. Cela peut, en fait, créer le doute, qui sape la foi. Cela peut aboutir à un manque de confiance dans celui qui prend la décision et, ce qui est encore plus important, chez celui qui prend la décision. Rien ne peut être plus vital, qu'il s'agisse d'un message aux électeurs, aux terroristes ou à un membre du Congrès de Californie dans une réunion sur un des problèmes les plus inquiétants du monde. Comme Bush l'a dit lui-même un très grand nombre de fois au cours de la campagne, "c'est en restant résolu, ferme et fort, que ce monde retrouvera la paix".
Il ne parle pas toujours ainsi. Un regard précieux sur Bush alors qu'il s'apprêtait à prendre la présidence, est celui de Jim Wallis, un homme qui a l'avantage supplémentaire de posséder une grande acuité sur la lutte entre les faits et la foi. Wallis, un pasteur évangélique qui depuis trente ans dirige les Sojourners - une organisation progressiste d'avocats pour la justice sociale - a été sollicité pendant la transition pour réunir différents groupes de membres du clergé afin de parler de la foi et de la pauvreté avec le nouveau président élu.
En décembre 2000, dans une salle de classe de l'église baptiste d'Austin, Texas, Bush qui était en compagnie de trente membres du clergé demanda : "Comment dois-je parler à l'âme de la nation ?" Il écouta chaque membre exprimer sa vision de ce qu'il convenait de faire. L'après-midi passa. Personne ne voulait s'en aller. Les gens quittèrent leurs chaises et s'égayèrent dans la pièce, en se réunissant par petits groupes pour parler avec passion. Dans l'un d'eux, Bush et Wallis parlaient de leurs voyages.
Wallis se souvient que Bush a dit : "Je n'ai jamais vécu près de gens pauvres. Je ne sais pas ce qu'ils pensent. Je ne le sais vraiment pas. Je suis un républicain blanc qui n'y comprend rien. Comment comprendre ?"
Wallis se souvient avoir répondu : "Vous devez écouter les pauvres et ceux qui vivent et travaillent avec les pauvres."
Bush a appelé Michael Gerson, l'homme chargé de lui écrire ses discours, et lui a dit : "Je veux que vous écoutiez ça." Un mois plus tard, une phrase presque identique - "beaucoup dans notre pays ne connaissent pas la douleur de la pauvreté, mais nous pouvons écouter ceux qui la connaissent" - terminait son discours inaugural.
C'était le Bush d'avant, quelqu'un de plus ouvert et plus au courant, qui alliait à son côté impulsif une attitude dynamique et un engagement apparemment sans peur avec différents groupes. Le président a tout un ensemble de dons pour les relations personnelles qui s'accordent bien avec son côté intrépide - un fonceur sans mélange, à l'aise parmi différentes sortes de gens, toujours à la recherche de ce qui deviendra des principes.
Cependant, cette forte qualité, ce don pour l'improvisation, a depuis longtemps été en conflit avec son "lobe gauche" - une lutte de trente années avec les qualités de critique et d'analyse si prisées parmi les professionnels en Amérique. En termes de facultés intellectuelles, cela a été un long combat pour cet homme talentueux, visible pendant les années peu brillantes de Yale et les cinq années perdues entre vingt et trente ans - une époque pendant laquelle ses pairs s'occupaient à se créer des références dans les domaines du droit, des affaires ou de la médecine.
Biden, qui a été rapidement déçu par la façon dont Bush abordait les problèmes de politique étrangère et compte parmi les plus proches amis de John Kerry au Sénat, a passé beaucoup de temps à jauger le président. "La plupart des gens qui réussissent sont capables d'identifier très tôt leurs forces et leurs faiblesses, et de se connaître eux-mêmes , m'a-t-il dit il n'y a pas longtemps. Pour la plupart d'entre nous qui sommes dans la moyenne, cela signifiait que nous devions nous appuyer sur nos forces mais que nous devions remédier à nos faiblesses - les élever au niveau de certaines compétences - sinon elles pouvaient nous faire chuter. Je ne pense pas que le président ait dû vraiment en faire autant, parce qu'il y avait toujours quelqu'un - sa famille ou des amis - pour l'aider à s'en sortir. Je ne crois pas, en contrepartie, que cela l'a beaucoup servi pour sa situation actuelle en tant que président. Il ne semble pas avoir tenté de remédier à ses faiblesses."
Bush a été appelé le président PDG, mais ce n'est qu'un slogan accrocheur - il n'a jamais dirigé quelque chose d'important dans le secteur privé. Le président MBA aurait été plus juste : après tout, il est diplômé de l'Harvard Business School (HBS). Et certains qui ont travaillé sous ses ordres à la Maison Blanche et qui connaissent la gestion, ont remarqué un étrange décalage. C'est comme si un diplômé de HBS de 1975 - quelqu'un qui avait peu de chances de confronter la théorie et la pratique au cours de dernières décennies de transformation des entreprises américaines - était tout simplement parachuté dans le poste de direction le plus difficile du monde.
Un des aspects de la méthode de HBS, avec l'importance accordée aux entreprises actuelles, est parfois appelée le case cracker. Les études de cas sont statiques, en général un instantané d'une société qui pose des problèmes, figée dans le temps ; les différentes solutions présentées par les étudiants et ensuite défendues en classe contre des questions difficiles, tendent à avoir des vies très brèves. Elles mettent en avant la rigidité, la sûreté inappropriée. C'est quelque chose que les diplômés de HBS, dont la plupart atterrissent dans des sociétés importantes ou moyennes, apprennent au cours de leurs toutes premières années d'activité. Ils découvrent, souvent à leur plus grande surprise, que le monde est dynamique, qu'il coule et change, souvent sans bonne raison. La clef est la flexibilité, plutôt que de s'accrocher à ses armes dans un débat, et un réexamen constant de réalités changeantes. En bref, une seconde évaluation réfléchie.
George W. Bush, qui a quitté le Texas pour devenir spéculateur sur le pétrole, n'a jamais eu l'occasion d'étudier ces leçons sur le pouvoir de l'analyse nuancée basée sur des faits. Les petites sociétés pétrolières qu'il a dirigées ont perdu de l'argent ; l'essentiel de leur valeur étaient des échappatoires fiscales. (Les investisseurs étaient souvent des amis de son père.) Plus tard, avec l'équipe de base-ball des Texas Rangers, il s'est comporté comme un présentateur capable jamais comme un vrai patron.
Au cours de ces années agitées, au lieu d'apprendre les limites de sa formation à Havard, George W. Bush a reçu des leçons sur la foi et sa particulière efficacité. C'est en 1985, à l'époque de son 39e anniversaire, dit George W. Bush, que sa vie a pris un virage vers le salut. A ce moment-là il buvait, son mariage battait de l'aile, sa carrière était apathique. Plusieurs récits de personnes proches de Bush font état cette année-là d'une sorte d'"intervention" de la foi dans la propriété familiale de Kennebunkport. Les détails varient mais voici l'essentiel de ce qui, d'après moi, est arrivé. George W. Bush qui s'était saoulé dans une soirée, a gravement insulté un ami de sa mère. George, le père, et Barbara se sont mis en colère. On a dit qu'il fallait faire quelque chose. George, le père, alors vice-président, a téléphoné à son ami Billy Graham - prédicateur évangélique -, qui est venu à la propriété et a passé plusieurs jours avec George W. Il y a eu des échanges profonds lors de promenades sur la plage. George W. a vécu une renaissance. Il s'est arrêté de boire, il a assisté à des classes d'étude de la Bible et a pris à bras-le-corps des questions de foi fervente. Un homme qui était perdu fut sauvé. (...)
Lors de la première réunion du premier conseil national de sécurité de l'administration Bush, le président a demandé si quelqu'un avait déjà rencontré Ariel Sharon. Certains se demandaient s'il s'agissait d'une plaisanterie. Ça ne l'était pas. Bush se lança dans une digression sur sa brève rencontre avec Sharon deux ans plus tôt, en disant qu'il ne s'arrêterait pas "aux réputations passées quand il s'agit de Sharon... Je vais le prendre au pied de la lettre", et que les Etats-Unis devaient se retirer du conflit arabo-israélien parce que "je ne vois pas bien ce que nous pouvons faire là-bas en ce moment". Colin Powell par exemple resta stupéfait. C'était un renversement de trente ans de politique - depuis l'administration Nixon - d'engagement américain. Powell répliqua que cela reviendrait à laisser les mains libres à Sharon et à déchirer le délicat tissu du Moyen-Orient d'une façon qui pourrait se révéler irréparable. Bush balaya les inquiétudes de Powell d'un revers de main. "Parfois une démonstration de force par l'une des parties peut clarifier les choses." De tels défis - venant soit de Powell, soit de son opposé le haut responsable de la politique intérieure, Paul O'Neill - étaient des épreuves que Bush eut de moins en moins la patience de supporter au fur et à mesure que les mois passaient. Bush le fit comprendre clairement à ses lieutenants. Graduellement, Bush perdit ce que Richard Perle, (qui plus tard dirigerait un groupe largement privé sous Bush, appelé le Defense Policy Board Advisory Committee), avait décrit comme son attitude ouverte pendant les travaux de politique étrangère avant la campagne de 2000. ("Il avait suffisamment confiance pour poser des questions qui révélaient qu'il ne connaissait pas grand-chose", dit Perle.) Au milieu de 2001, un rythme de travail a été établi. Les réunions, grandes et petites, ont commencé à devenir écrites d'avance. Même comme ça, le cercle autour de Bush se réduisait. On disait souvent aux hauts responsables, depuis les membres du gouvernement, quand ils parlaient en présence de Bush, combien de temps ils devaient le faire et quels sujets ils devaient aborder. Le président écoutait sans laisser paraître la moindre réaction. Parfois il y avait des discussions - Powell et Rumsfeld, par exemple, qui se débarrassaient rapidement d'un problème - mais le président poussait rarement quelqu'un avec des questions informées.
Un ensemble de caractéristiques particulièrement nettes formaient la Maison Blanche de George W. Bush à l'été 2001 : un mépris de la méditation ou de la délibération, une préférence pour la décision catégorique, un éloignement de l'empirisme, parfois une impatience brutale avec les gens qui doutent et même parfois avec ceux qui posent des questions amicales. Bush disait déjà : "Ayez confiance en moi et en mes décisions, et vous serez récompensés." Dans toute la Maison Blanche, des gens canalisaient le patron. Il ne se posait aucune question sur lui-même ; pourquoi l'aurait-il fait ?
Si l'on considère les épreuves qui allaient bientôt s'abattre, il est facile de voir à quel point cela a dû être difficile pour George W. Bush. Pendant près de trente ans, il s'était assis dans des salles de classe, puis devant des tables en acajou dans les bureaux de différentes sociétés, avec pas grand-chose à faire. Puis, en tant que gouverneur du Texas, il avait bénéficié d'un corps législatif bipartite très malléable et c'est dans le corps législatif que s'accomplit le véritable travail d'un gouvernement d'état. La tension qui existait dans le corps législatif du Texas, offrait la structure du point et du contrepoint, que Bush pouvait manœuvrer avec efficacité grâce à ses fortes capacités d'improvisation.
Mais les tables d'acajou étaient maintenant dans la situation room et dans la grande salle de conférences adjacente au bureau Ovale. Il dirigeait un parti au pouvoir. Chaque question qui pénétrait dans ce sanctuaire exigeait une décision complexe, une mise au point, une grande minutie et une puissance d'analyse.
Pour le président, comme l'a dit Biden, avoir conscience de ses faiblesses - et s'inquiéter de révéler ses incertitudes, ses besoins ou sa confusion, même à ses principaux collaborateurs - aurait présenté quelque chose d'intenable. Vers la fin de l'été de cette première année, le vice-président Dick Cheney avait cessé de parler dans les réunions auxquelles il assistait avec Bush. Ils s'entretenaient en privé ou lors de leur déjeuner hebdomadaire. Le président passait beaucoup de temps hors de la Maison Blanche, souvent dans son ranch, avec ses seules personnes de confiance. Le cercle qui entoure Bush est le plus étroit qui ait entouré un président à l'époque moderne, et "il est exclusif et on en est exclu", m'a dit Christopher DeMuth, président de l'American Enterprise Institute, le groupe politique néo-conservateur. "C'est un processus de prise de décision trop étroit. Quand ils prennent des décisions, un très petit nombre de gens sont dans la pièce, et cela a un effet réducteur sur l'éventail de possibilités offertes".
Le 11 septembre 2001, le pays attendait avec impatience pour savoir si et comment Bush allait prendre la direction de la situation. Après quelques jours pendant lesquels il a semblé ébranlé et incertain, il s'est repris, et au moment où il a commencé à prendre les choses en main - debout dans les décombres du World Trade Center avec un porte-voix - pour beaucoup d'Américains, les doutes qui restaient ont disparu. Personne ne pouvait avoir de doutes, pas à ce moment-là. Les gens voulaient de l'action, et George W. Bush était prêt, n'ayant jamais ressenti les hésitations raisonnables qui ralentissent les hommes les plus déterminés, et de nombreux présidents, y compris son père.
Quelques jours seulement après les attentats, Bush décidait l'invasion de l'Afghanistan et hurlait ses ordres. Son discours devant le Congrès le 20 septembre sera sans aucun doute le plus grand moment de sa présidence. Il pria pour obtenir l'aide de Dieu. Et beaucoup d'Américains, de toutes fois, prièrent avec lui - ou pour lui. Tout était simple et non confessionnel : une prière pour laquelle il s'était préparé jusqu'à cet instant, et par conséquent il - et, par extension, nous en tant que pays - triompherait en ces heures sombres.
C'est ici que la présidence fondée sur la foi prend vraiment sa dimension. La foi, qui pendant des mois avait coloré le processus de prise de décision, et une foule de tactiques politiques - commença à guider les événements. C'était l'ascension la plus naturelle : George W. Bush se tournant vers la foi dans son moment le plus sombre et découvrant une source de pouvoir et de confiance.
Quand on se penche sur les mois qui ont suivi immédiatement le 11-Septembre, presque chaque analyste militaire important semble croire que plutôt que d'utiliser des intermédiaires afghans, nous aurions dû déployer plus rapidement un plus grand nombre de soldats américains, afin de poursuivre Ben Laden dans les montagnes de Tora Bora. Beaucoup ont aussi critiqué la façon dont le président a manœuvré avec l'Arabie Saoudite, pays d'origine de 15 des 19 terroristes ; malgré les buts fixés par Bush dans la prétendue "guerre financière contre le terrorisme", les Saoudiens n'ont pas vraiment coopéré avec les autorités américaines dans la chasse aux sources financières du terrorisme. Cependant la nation voulait une action audacieuse et elle fut ravie de l'avoir. Le taux d'approbation de la politique de Bush atteignait presque 90 %. Pendant ce temps, l'équilibre entre analyse et décision, entre réflexion et action, était détruit par une foi rigoureuse.
Ce fut pendant la conférence de presse du 16 septembre, en réponse à une question sur les efforts accomplis pour la sécurité du pays qui empiétaient sur les droits civils que Bush utilisa pour la première fois en public le terme révélateur de "croisade". "C'est une nouvelle espèce - une nouvelle espèce de mal, a-t-il dit. Et nous comprenons. Et le peuple américain commence à comprendre. Cette croisade, cette guerre contre le terrorisme, va durer un certain temps."
Les musulmans du monde entier étaient en fureur. Deux jours plus tard, Ari Fleischer - porte-parole de la Maison Blanche jusqu'en 2003 -, tenta de limiter les dégâts. "Je pense que ce qu'a dit le président n'impliquait aucune conséquence pour personne, ni les musulmans ni personne d'autre, il disait simplement qu'il s'agit d'une grande cause, et il appelait l'Amérique et les nations du monde entier à la rejoindre." Quant "aux connotations qui pourraient blesser un de nos partenaires ou n'importe qui d'autre dans le monde, le président regrette si quelque chose de semblable en était tiré."
Quelques mois plus tard, le 1er février 2002, Jim Wallis, des Sojourners, attendait dans la Roosevelt Room d'être présenté à Jim Towey en tant que responsable de l'initiative de la communauté fondée sur la foi du président. John Dilulio, le responsable précédent, avait quitté ses fonctions parce qu'il avait l'impression que l'initiative ne concernait pas un "conservatisme compatissant", comme promis à l'origine, mais plutôt un cadeau fait à la droite chrétienne, une façon de consolider et de donner de l'énergie à cette part de la base.
Quelques instants après la cérémonie, Bush a vu Wallis. Il s'est précipité vers lui et lui a pris les joues, une dans chaque main, et il a serré. "Jim, comment tu vas, comment tu vas !", s'est-il écrié. Wallis est resté interloqué. Mais Bush lui a dit tout excité que son masseur lui avait donné le livre de Wallis, Faith Works (Les Œuvres de la foi). Sa joie de voir Wallis - ce dernier et d'autres s'en souviennent - était palpable. Un président qui se débat avec la foi et son rôle dans un moment de péril, et qui voit cet oiseau rare : un conseiller indépendant. Wallis se souvient aussi d'avoir dit à Bush qu'il allait bien "mais dans le discours sur l'état de l'Union prononcé quelques jours plus tôt, vous avez dit que si nous ne consacrons pas toutes nos énergies, nos préoccupations, nos ressources à cette guerre contre le terrorisme, nous allons la perdre". Wallis a dit : "Monsieur le Président, si nous ne consacrons pas notre énergie, nos préoccupations et notre temps à lutter aussi contre la pauvreté et le désespoir, nous perdrons non seulement la guerre contre la pauvreté mais nous perdrons aussi la guerre contre le terrorisme."
Bush a répondu que c'était pour cela que l'Amérique avait besoin de la direction de Wallis et des autres membres du clergé."Non, monsieur le président, a dit Wallis à Bush, nous avons besoin de votre direction sur cette question, et tous, nous vous soutiendrons. Si nous n'asséchons pas les marécages de l'injustice dans lesquels naissent les moustiques du terrorisme, nous ne vaincrons jamais la menace du terrorisme." Bush a regardé le prêtre d'un air narquois, se souvient Wallis. Ils ne se sont plus jamais parlé par la suite. (...)
Presque chaque mois, un rapport, qui utilise un langage remarquablement messianique, apparaît sur le bureau du président, mais il est repoussé par la Maison Blanche. Il y a trois mois par exemple, dans une réunion privée avec des fermiers Amish dans le comté de Lancaster, Pennsylvanie, Bush aurait dit : "Je suis sûr que Dieu parle à travers moi." Dans ce jeu habituel des clins d'œil et des hochements de tête, un porte-parole de la Maison Blanche a nié que le président ait prononcé ces mots précis, mais il a ajouté que "sa foi l'aide dans son action au service du peuple".
Ron Suskind
Le Monde
Sources
Lien vers http://www.lobservateur.ma/debats.asp>
Lettre de Jésus-Christ à Georges W. Bush.
http://veritance.populus.org/rub/36
LETTRE OUVERTE DE JÉSUS-CHRIST
À GEORGES W.BUSH.
Mon cher Georges, je n’ai pas l’habitude d’écrire ouvertement des lettres comme celle que je m’apprête à t’écrire. Seules des circonstances exceptionnelles expliquent cette initiative. Je te sais très religieux et tu ne manques pas d’occasion pour me prendre à témoin de tes décisions et des paroles que tu dis. Cependant, je t’avouerai que je me sens bien mal à l’aise d’être ainsi mis à contribution pour soutenir et encourager des actions qui vont, plus souvent que moins, à l’encontre des valeurs et du témoignage que j’ai apportés à l’humanité. Je regrette que certains responsables d’églises se fassent aussi discrets, pour ne pas dire complaisants, quand vient le temps de te rappeler certaines vérités fondamentales des Évangiles.
En tout premier lieu, je tiens à te rappeler que
mon Royaume n’est pas de ce monde (Jn. 18,36), car s’il l’était il y a belle lurette que mon Père m’aurait envoyé des légions d’anges ( Mt.26,53) pour vaincre mes ennemis.
Le monde que tu cherches à bâtir avec tes armées n’a donc rien à voir avec mon Royaume. Tu parles
d’un monde de liberté alors que tu sais très bien que la grande majorité des humains de la terre vit sous la domination de forces qui les retiennent dans l’exclusion.
La mortalité infantile, les épidémies de toute sorte, l’analphabétisme, les logements insalubres, le manque de travail sont autant de contraintes à cette liberté que j’ai pourtant prêchée et pour laquelle j’ai témoigné. La liberté du Royaume, mon cher Georges,
ne s’adresse pas seulement à un groupe sélect d’humains, mais à tous les humains de la terre.
Regarde simplement tes dernières mesures prises contre Cuba, ton voisin du sud. Penses-tu qu’elles sont le reflet des valeurs de mon Royaume ? Penses-tu faire ainsi œuvre d’Évangile ? Tu sais bien que non. Il en va de même pour
ta guerre en Irak et ton acharnement contre tout ce qui touche les intérêts de certains groupes puissants de ton peuple. Je ne peux pas, Georges, cautionner une telle approche et la vision d’une telle liberté. Ce n’est pas ce type de Royaume que mon Père m’a envoyé annoncer.
N’oublie pas que tous les humains sont tes frères. Quand tu dis Notre Père pense à tous tes ennemis qui sont tes frères.
En second lieu, je tiens à te mentionner que toute ma vie sur terre j’ai prêché et répété à profusion qu’il ne nous appartenait pas de juger qui que ce soit ni de séparer le bon grain du mauvais (Mt. 13,24).
Ta croisade contre les « voyous », les « terroristes », ceux et celles qui s’élèvent contre tes politiques et que tu identifies aux forces du « mal » va directement à l’encontre de ce que j’ai témoigné. N’ai-je pas dit qu’il y aura bien des surprises au jugement dernier ? Toi qui lis la bible régulièrement, n’as-tu pas lu le récit du jugement dernier que rapporte Mt.25, 31.
Rappelle-toi que les forces du bien se reconnaissent par la recherche de la vérité et non du mensonge, par la promotion de la justice et non de l’exploitation, par la recherche de la paix et non de la domination, par l’humilité et non l’orgueil ou la suffisance.
En troisième et dernier lieu, je te dirai que ceux et celles qui se revendiquent de moi sans tendre à être des serviteurs doux et humbles des laissés pour compte de la terre ne sont que des sépulcres blanchis : « …au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et d’impuretés de toutes sortes. Ainsi de vous : au-dehors vous offrez aux hommes l’apparence de justes, alors qu’au-dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’iniquité… » (Mt.23, 27-28).
Mon cher Georges, réfléchis bien à ta foi et aux actions que tu poses.
Ton zèle t’aveugle et ton orgueil te trompe. Tu as besoin d’une seconde conversion. Il n’est pas trop tard….
Oscar Fortin
740, Ave Désy, Québec (Qué) G1S 2X5 tél 418-527-2168
Source :
Lien vers http://www.cmaq.net/fr/node.php?id=18313>
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