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Bush et le 11/09

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hibou ecrit Voilà comment tout a commencé ...

Fahrenheit 9 11

La caméra de Michael Moore filme avec scepticisme le Président George W. Bush et ses propres conseillers. Prenant pour point de départ l'élection controversée de 2000, le réalisateur retrace l'improbable ascension d'un médiocre pétrolier texan devenu maître du monde libre. Puis il ouvre la boîte de Pandore du Président et révèle les liens personnels et financiers qui unissent la famille Bush à celle de Ben Laden. Michael Moore y dénonce également les méfaits du Patriot Act et les souffrances provoquées par la guerre en Irak. 
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Quelques photos

 Source : http://users.skynet.be/roger.romain/une_page_pour_un_boucher.htm
 
 
George W. Bush
   
   
Une page pour un boucher ... Tel père tel fils !       
Citation : Bush : Un jour, j'aurai le pouvoir de définir si un pays est un état voyou...
                      
        
      
    
 
On a retrouvé Georges - Doublevé BUSH 
Il se terrait à 7 mètres sous la maison blanche, 8 mois après l'échec des présidentielles de 2004    (16/12/2003)
   
              


hibou ecrit GEORGE W. BUSH

Torture : faut-il inculper George W.Bush ?

Source :  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/torture-faut-il-inculper-george-w-54719

La maison blanche a pris l’initiative de rendre public les méthodes anti-terroristes de la Central Intelligence Agency (CIA) sous la forme de quatre mémos de l’agence flanqués d’une inscription "top-secrets", et qui rassemblent l’ensemble des tortures infligées aux présumés terroristes sous l’ère de George W. Bush. Barack Obama a accompagné cette publication d’un communiqué, affirmant que ces carnets témoignaient d’un chapitre noir et douloureuxde l’histoire des Etats-Unis et ont miné notre autorité morale et n’ont pas amélioré notre sécurité. Le président américain a cependant exclu toute poursuite judiciaire à l’encontre des agents ayant pratiqué ce genre de châtiments, justifiant que les agents ont fait leur devoir en se basant avec bonne foi sur les conseils légaux du département de la justice, assurant par la suite que le moment est venu de la réflexion, pas du châtiment. Parmi les méthodes retranscrites dans les mémos, un rituel dit de base qui consiste à dévêtir le prisonnier, puis à l’enchaîner, tout en l’empêchant de dormir étant donné que les seuls murs contre lesquels le détenu a la possibilité de s’adosser sont flexibles. La perturbation de l’appareil digestif, la simulation de noyade ainsi que l’incarcération dans des cellules en compagnie d’insectes hostiles sont aussi évoqués. La publication de ces mémos intervient quelques jours après la publication d’un rapport du Comité international de la Croix-Rouge qui fait état d’actes cruels, inhumains et dégradants vis à vis des présumés terroristes, et qui emploie pour la première fois le mot torture à l’égard des prisons anti-terroristes de la CIA. La Croix-Rouge s’est basée sur des entretiens individuels avec 14 anciens prisonniers de Guantanomo, qui ont tous décrit des procédés similaires. J’avais un collier attaché au cou qui servait à me projeter contre les murs de la salle d’interrogatoire assure ainsi un ancien détenu saoudien, dans la lignée d’autres anciens prisonniers qui ont fait état de coups, d’aspergement d’eau extrêmement froide sur le corps ou encore plusieurs atteintes à la dignité de la personne comme l’obligation de se dévêtir ou le port de couche-culotte. Si la publication des mémos de la CIA a été unanimement saluée, la décision du président américain de n’engager aucune poursuite judiciaire a elle été contestée, l’Union Américaine pour les Libertés Civiles, dont la procédure qu’elle avait initiée avait contraint Barack Obama de publier les mémos de la CIA, a ainsi regretté l’absence de procédure estimant que ces mémos fournissent la preuve irréfutable que des responsables de l’administration Bush ont autorisé et donné leur bénédiction légale à des actes de torture qui violent les lois internationales et nationales. La décision de ne pas poursuivre les agents de la CIA ayant pratiqué des actes de torture peut être acceptable car ne punir qu’eux ne constituerait pas une solution étant donné qu’elle ne s’attaquerait pas aux géniteurs mais aux maillons de cette chaîne peu conventionnelle qu’ont été les pratiques de tortures de la CIA sous le mandat de George W.Bush. A l’inverse, ce dernier, qui a donné son aval, voire, qui a impulsé la mise en place de telles pratiques dans les prisons anti-terroristes de la CIA devrait être inculpé pour ces actes. Tel un symbole, une poursuite judiciaire contre George W.Bush permettrait de légitimer l’interventionnisme de l’Administration Américaine, prête à condamner tel ou tel acte d’un président étranger, impulsant la condamnation à mort de Saddam Hussein, sans que cela ne s’applique à ces propres dirigeants. Car ce que les Etats-Unis n’ont toujours pas compris, c’est qu’il est impossible de demander l’application de telle ou telle règle à un pays, sans s’appliquer cette même règle à soi-même. Comment les Etats-Unis ainsi que les puissances nucléaires peuvent-elles ainsi prier les pays étrangers de cesser toute prolifération nucléaire sans que ces mêmes puissances nucléaires ne renoncent à leur potentiel atomique ? Les éternelles règles de conduite américaines qu’ils appliquent à tous sauf à eux doivent cesser. L’avenir de George W.Bush doit par conséquent se tenir...derrière les barreaux.
    hibou ecrit Articles

Tortures - Bush avoue les tortures

  http://www.lepoint.fr/monde/george-w-bush-avoue-avoir-approuve-la-torture-par-noyade-04-11-2010-1258230_24.php
Le Point.fr - Publié le 04/11/2010 à 14:05 - Modifié le 04/11/2010 à 16:04
L'ancien président américain avoue dans ses mémoires avoir autorisé des techniques d'interrogatoire controversées © Evan Vucci/AP/SipaL'ancien président américain avoue dans ses mémoires avoir autorisé des techniques d'interrogatoire controversées © Evan Vucci/AP/SipaL'ancien président américain George W. Bush avoue dans ses mémoires avoir personnellement donné son aval aux agents de la CIA pour soumettre le cerveau des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, à la simulation de noyade, révèle jeudi leWashington Post. "Oh que oui", répond George Bush, interrogé par des agents de la CIA pour savoir s'ils peuvent utiliser cette technique d'interrogatoire sur le Pakistanais, indique le journal, qui cite une personne non identifiée ayant lu l'ouvrage. Intitulé Decision Points - "Instants décisifs", selon la traduction française -, le livre doit paraître la semaine prochaine. George W. Bush y indique qu'il croyait que le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 possédait des informations vitales sur des complots terroristes en préparation aux États-Unis, et qu'il reprendrait la même décision concernant l'utilisation de la simulation de noyade sur des détenus si cela pouvait sauver des vies américaines, ajoute le journal. Torture Peu après son arrivée à la Maison-Blanche, en janvier 2009, son successeur Barack Obama et le nouveau ministre de la Justice Eric Holder avaient qualifié cette méthode, mise en place par l'administration Bush lors de sa "guerre contre le terrorisme", d'acte de torture. La simulation de noyade consiste à déverser de l'eau sur les voies respiratoires d'un individu immobilisé la tête en bas sous une serviette imbibée, afin de provoquer une sensation de suffocation. Des experts en droits de l'homme ont indiqué au journal que les aveux de George Bush pouvaient, en théorie, le conduire devant la justice, même si cela était plutôt peu probable. En 2009, Barack Obama avait indiqué que les agents de l'agence de renseignement américaine qui avaient conduit des interrogatoires de détenus en utilisant la simulation de noyade ne pourraient pas être poursuivis en justice, car ils avaient obéi aux ordres de leurs supérieurs.  
      hibou ecrit Articles

La présidence Bush et la torture : destin contrarié d'un docu choc

Augustin Scalbert | Journaliste Rue89
 Source : http://www.rue89.com/tele89/2010/03/25/la-presidence-bush-et-la-torture-destin-contrarie-dun-docu-choc-144481
26/03/2010 à 11h56
Oubliez l’excuse des « brebis galeuses » responsables de la torture de détenus à Abou Ghraib et Guantanamo. Dans son film « Torture Made in USA », la journaliste Marie-Monique Robin (qui a déjà signé l’enquête « Le Monde selon Monsanto ») démontre comment cette pratique a bien été encouragée par l’équipe Bush-Cheney. Le film a reçu le prix Olivier Quemener-Reporters sans frontières au Figra, le 17e Festival international du grand reportage d’actualité, dont Rue89 était partenaire. Tourné au moment de la dernière campagne présidentielle américaine, ce film coup de poing n’a jamais été diffusé à la télévision. Canal+ l’avait programmé en mars 2009 mais, après avoir accepté d’en prolonger la durée de 52 à 85 minutes, la chaîne a refusé de payer les 30 000 euros d’archives télé nécessaires. Après bien des péripéties, le site Mediapart a obtenu, grâce à 20 000 euros avancés par un mécène, le droit de le diffuser pendant deux mois sur Internet, cet automne. Le même mécène pourrait financer son édition en DVD.

Les rouages de l’administration Bush ont légitimé la torture

En attendant, il fallait être au Touquet-Paris Plage (Pas-de-Calais) ce jeudi matin pour découvrir ce film, qui décrit comment quelques hiérarques de l’administration Bush (au premier rang desquels le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et l’Attorney general John Ashcroft) ont décidé de s’affranchir des conventions de Genève de 1949 et de la loi américaine, tout en affirmant le contraire au grand public. Dans une édifiante vidéo amateur, tournée par un participant à une réunion à Camp David le 15 septembre 2001, tout juste après les attaques contre le World Trade Center, on peut pressentir ce qui va suivre. (Voir la vidéo)
Après cette réunion, les services juridiques des différentes administrations concernées s’emploient à étayer le fait que les combattants d’Al Qaeda ne sont pas de « vrais » combattants. De ces échanges de mémos, émergera le terme de « combattants illégaux », auquel George W. Bush et ses ministres auront beaucoup recours. Seul Colin Powell, au département d’Etat, était contre le recours à la torture, mais son ministère a été écarté de ces débats dès février 2002. Marie-Monique Robin, qui prend comme fil rouge les auditions des responsables devant le Congrès, a réussi à interviewer de nombreux témoins de l’époque, tous déchargés depuis de leurs fonctions.

« Je reconnais très clairement que nous avons torturé »

Parmi eux, le général Ricardo Sanchez, qui a commandé la force multinationale en Irak en 2003 et 2004. Dans le film de la journaliste française, il passe aux aveux, sans détours :
« Je reconnais très clairement que nous avons torturé, que nous avons maltraité des gens. Cela restera à jamais une défaite stratégique pour notre pays, et il sera très difficile pour nous de retrouver l’autorité morale que nous avions avant de nous être éloigné des conventions de Genève. »
Dans un entretien à Mediapart, Marie-Monique Robin explique comment elle a obtenu cette interview, au bout de six mois d’acharnement. Sinon, Dick Cheney (qui s’est inspiré des méthodes de torture employées en Egypte par le régime Moubarak contre les Frères musulmans) n’a pas répondu à son e-mail. Donald Rumsfeld lui a fait dire qu’il était trop occupé. Et si elle a joint au téléphone Alberto Gonzales, qui coordonnait à la Maison Blanche l’aspect juridique du recours à la torture (avant de devenir Attorney general), c’est pour essuyer un refus. (Voir la vidéo)
Selon Marie-Monique Robin, les tortionnaires en chef Dick Cheney, Donald Rumsfeld et leurs amis ne risquent pas d’être jugés un jour pour avoir violé les lois internationales et américaines. Pour une raison simple :
« Les démocrates sont désormais à la présidence avec Obama, mais sous l’ère Bush, ils avaient le pouvoir de s’opposer au Congrès. Or, ils ont fait preuve d’inertie et n’ont donc pas intérêt à ce que des poursuites soient lancées. »
L’administration Obama s’est d’ailleurs prononcée contre. Mais l’un des protagonistes du film de la journaliste française, John Yoo, qui travaillait sous les ordres d’Ashcroft, est poursuivi.
A LA UNE14/06/2009 à 19h43

Etats-Unis : John Yoo, poursuivi pour avoir légalisé la torture

Malgré les hésitations d’Obama, l’étau judicaire se resserre sur ceux qui ont autorisé la torture dans la « guerre contre le terrorisme ».


 John Yoo, juriste américain poursuivi pour avoir légitimé l’usage de la torture (Colin Brale/Reuters)
Jon Yoo est un tortionnaire. Il n’a pas plongé lui même la tête de suspects dans une baignoire, ou lâché des chiens sur eux après les avoir privé de sommeil, mais c’est pire. C’est un juriste distingué qui, lorsqu’il travaillait au département de la Justice sous l’administration Bush, a signé des documents autorisant ce type de pratiques. En janvier 2008, un condamné, José Padilla, a porté plainte contre lui. Alors que l’administration Obama s’est prononcé contre l’ouverture de poursuites, pour faits de torture, à l’endroit des agents de la CIA dans le cadre de la lutte antiterroriste, un juge fédéral de San Francisco, Jeffrey White, a non sans courage, vendredi, jugé recevable la plainte de José Padilla. Difficile de lui prêter des arrières-pensées politiques : il a été nommé par l’administration Bush.

José Padilla, condamné pour avoir tenté de monter une cellule d’Al Qaeda

C’est une première, et elle sera à suivre de près : derrière les juristes qui ont rédigé les circulaires pro-torture se trouvent d’autres « tortionnaires » plus importants encore. Le site Salon.com avait recensé treize noms, parmi lesquels ceux de George W. Bush et Dick Cheney... José Padilla, vous vous en souvenez peut-être, est cet américain né à Brooklyn, converti à l’islam, qui avait été arrêté dans l’aéroport O’Hare de Chicago. Il était alors soupçonné de préparer une « bombe sale » radioactive. Il a ensuite été interné pendant quatre ans sur une base de la Navy, dont deux en isolement complet. Il affirme qu’il y a été torturépar privation de sommeil, notamment. En 2007, il a finalement été jugé et condamné pour appartenance à une organisation terroriste : il était suspecté de chercher à monter un réseau d’Al Qaeda à Miami. Plus rien à voir avec la « bombe sale ». Si José Padilla a subi des mauvais traitements, ils étaient alors « couverts » par le pouvoir. Notamment par les circulaires, rédigées entre 2001 et 2003 par John Yoo. Ce dernier travaillait au Bureau du conseil juridique (« Office of Legal Counsel ») auprès de l’« attorney general » (le ministre de la Justice) John Ashcroft. Dans le petit confort de son bureau de Washington, penché sur ses documents juridiques, il a défini la torture « interdite », en lui donnant un sens très restreint :
« La victime doit subir une peine intense ou une souffrance comparable à celle qui résulte d’une blessure physique si sévère qu’elle entrainerait probablement la mort, la perte d’un organe, ou un dommage permanent résultant de la perte d’une fonction corporelle importante. »
Yoo a évidemment aussi prévu l’immunité pour les auteurs de toutes les autres pratiques, autorisées par défaut.

Selon le juge, « les juristes sont responsables des conséquences de leur conduite »

Il y a un peu plus d’un an, José Padilla a introduit une poursuite au civil contre Yoo pour « privation de ses droits constitutionnels ». Il ne réclame qu’un dollar de dommages et intérêt, mais aussi une déclaration formelle du gouvernement américain selon laquelle sa détention s’est faite en violation des principes de la constitution. Dans son arrêt, le juge White déclare recevable sa plainte :
« Comme tous les fonctionnaires, les juristes au service du gouvernement sont responsables des conséquences prévisibles de leurs conduite. »
John Yoo, aujourd’hui professeur de droit à l’université de Berkeley, s’était défendu l’an dernier des accusations dans une tribune publiée par le Wall Street Journal. Selon lui, des actes décidés dans le cadre d’une « guerre » ne peuvent être poursuivis devant des tribunaux de droit commun :
« En novembre 2002, selon la presse, un drone Predator a tué deux leaders d’Al Qaeda qui roulaient sur une route dans le désert du Yémen. L’un d’eux était un Américain, Kamal Derwish, suspecté de diriger une cellule terroriste à Buffalo. Si la poursuite de Padilla devait aboutir, la famille de Derwish pourrait alors poursuivre en dommages et intérêts toutes les personnes de la chaîne de commandement, depuis l’agent qui a appuyé sur le bouton ».

L’administration Obama hésitante sur la conduite à tenir

L’affaire s’inscrit dans un bras de fer beaucoup plus vaste, qui oppose l’ancienne administration à ceux qui souhaitent faire toute la lumière sur ce qui s’est passé en matière de torture pendant les années Bush. Mais Barack Barack Obama, soumis à des pressions contradictoires, donne aujourd’hui l’impression de tanguer. D’un côté, il condamne fermement la torture (il s’est même excusé au nom du peuple américain) ; il a interdit certaines pratiques comme le « waterboarding » (simulacre de noyade) ; il a accepté de rendre publics, en mars dernier, neuf documents jusque-là secrets concernant l’usage de la torture. De l’autre, le département de la Justice fait tout pour que les anciens agents soupçonnés de torture ne soient pas poursuivis ; Obama a avalisé le fait que des suspects puissent être détenus indéfiniment sans être inculpés et jugés, et le Pentagone continue de renforcer le « Guantanamo afghan », prison bâtie sur la base aérienne de Bagram... Et selon certains journalistes américains, si le « waterboarding » a disparu, d’autres techniques d’interrogatoires dégradantes subsitent, comme la privation de sommeil.
      hibou ecrit Voilà comment tout a commencé ... http://veritance.populus.org/rub/58 4 MARS 2000

  LES MAGOUILLES DE W. Comment George W. Bush s'est enrichi 

 Selon sa déclaration de revenus personnels pour 1998, le gouverneur George W. Bush a gagné cette année-là la somme impressionnante de 18,4 millions de dollars, ce qui représente une augmentation véritablement stupéfiante par rapport aux 271 920 dollars qu'il avait déclarés en 1997. D'où vient la différence? D'une part, la vente de sa participation dans l'équipe de baseball Texas Rangers lui a rapporté 14,9 millions de dollars et, d'autre part, il a reçu environ trois millions du fonds qui gère ses investissements -- bien que ce dernier n'ait lui-même déclaré que 200 000 dollars de revenus l'année précédente. Si toute la lumière était faite sur l'origine de la richesse de George W. Bush, sa carrière serait fortement compromise. Selon un analyste financier bien informé de New York, plusieurs scandales financiers impliquant le gouverneur du Texas seraient sur le point d'éclater et, dans ce cadre, le nom de «Rainwater» sera bientôt aussi connu que «Whitewater». En effet, c'est Richard Rainwater, un milliardaire du Texas, qui a fait du jeune Bush un multimillonnaire; ayant emprunté 106 000 dollars pour les investir dans les Texas Rangers, Bush allait en tirer 14,9 millions en revendant ses parts en 1998, peu avant le lancement officiel de sa campagne présidentielle. Bien que la famille Bush soit depuis longtemps à la tête d'une grosse fortune, George W. n'avait pas eu beaucoup du succès sur le plan personnel avant que Richard Rainwater et surtout ses associés à la Texas Rangers ne s'intéressent à lui. Ils lui ont en effet attribué gracieusement des actions supplémentaires dans l'équipe à hauteur de 10 %, simplement parce que c'était un «Bush», portant ainsi sa participation de 1,8 % (achetés) à 11,8 %. Déjà à l'époque, Rainwater avait un passé plutôt douteux. En 1984, il s'était associé à Michael Milken, trader condamné pour délits d'initié et inventeur des obligations-poubelles, dans différentes affaires dont celle du Bass Investment Limited Partnership, qui s'est rapidement transformée en société au capital de 1,2 milliard de dollars. Aujourd'hui encore, des années après la condamnation pour escroquerie de Milken puis sa libération sur parole, ce fonds est toujours en cours de liquidation. Rainwater se trouvait aussi au centre de l'affaire de Harken Energy. Celle-ci avait été renflouée par le spéculateur George Soros et diverses personnes liées à la Banque de crédit et de commerce international (BCCI), qui joua un rôle important dans les opérations Iran-Contra de trafic de drogue contre armes, supervisées par George Bush père. Harken Energy, une petite compagnie pétrolière dont George W. Bush détenait une importante quantité d'actions, était connue pour ses déboires financiers, avant d'obtenir, comme par miracle, des contrats dans l'émirat du Bahrëin, malgré la concurrence de compagnies beaucoup plus grosses. Le 22 juin 1990, alors que Bush père était Président des Etats-Unis, le jeune George a cédé 212 140 actions dans Harken pour près de 850 000 dollars. On peut supposer qu'il l'ait fait sur la base d'informations secrètes provenant du gouvernement qui orchestrait à l'époque les événements devant mener, en août 1990, à l'invasion du Koweit par l'Irak, puis à l'opération Tempête du désert. Quelques semaines plus tard, les actions de Harken s'effondraient. Bush s'en était débarrassé à temps et de manière pas tout à fait légale puisque, comme le notait le Wall Street Journal en avril 1991, Bush n'en a informé les autorités de la SEC que huit mois après le dernier délai légal. Plus récemment, Bush a été impliqué dans une autre affaire douteuse portant sur des centres de soins psychiatriques où l'on retrouve, une fois encore, Richard Rainwater. Le 16 février, Charter Behavioral Health Systems, la plus grande chaîne d'hôpitaux psychiatriques des Etats-Unis, était placé en redressement judiciaire. Le rôle décisif dans cette faillite revenait à la société immobilière de Rainwater, Crescent Real Estate Equities (CREE), dont le gouverneur Bush détenait, jusqu'en 1998, à hauteur d'un million de dollars d'actions. Fondé en 1969, Charter Behavioral Health Systems a acquis des unités de soins à travers le pays. Au début des années 1990, il appartenait à Magellan Health Services, Inc. En 1995, Rainwater et sa femme, Darla Moore, achetèrent 12,3 % de Magellan pour 69,3 millions de dollars. Deux ans plus tard, à travers la CREE, Rainwater rachetait à Magellan une part de 50 % dans Charter, participation qu'il proposa ensuite de mettre à la disposition de... Magellan, moyennant un «loyer» de 41, 5 millions de dollars par an. Fin 1999, ces arrangements financiers avaient conduit Charter à la faillite. Selon le plan de redressement judiciaire adopté le 16 février, les actifs des 37 unités en service de Charter sont vendus pour la maigre somme de 24,5 millions de dollars à Crescent Operating/COPI Health Care, Inc. -- une filiale de la CREE de Rainwater ! Cette filiale sera affranchie de tous les passifs et dettes précédents. En outre, Crescent Operating/COPI Health Care recevra de Charter, à titre de droits, 20,3 millions de dollars par an -- soit presque son prix d'achat ! Le 27 janvier 2000, Charter annonçait la fermeture et la consolidation financière de 33 centres psychiatriques, ainsi que le licenciement de 4800 personnes, alors qu'il y a seulement trois ans, en 1997, elle gérait encore 90 centres répartis dans 27 Etats. Par ailleurs, Columbia/HCA, la plus grande chaîne d'hôpitaux privés des Etats-Unis fondée par Rainwater, a été placée sous enquêtes fédérales et d'Etat pour fausses factures en particulier à l'encontre de patients couverts par Medicare, l'assurance médicale pour les personnes âgées. SOURCES : http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_87.html _________________________________________________ 20 JANVIER 2000 Douteux arrangements entre le gouverneur Bush et son ancien employeur George W. Bush risque d'être éclaboussé par une affaire de graves irrégularités financières, remontant à la période suivant de près son élection au poste de gouverneur du Texas en 1995. Dans un article à paraître dans le numéro de février de la revue new-yorkaise Harper's Magazine, Joe Conason accuse Bush d'avoir arrangé l'investissement de 10 millions de dollars de fonds publics alloués à l'université de Texas, dans une banque de Washington, le Carlyle Group, pour laquelle Bush Jr. travaillait jusqu'à son élection au poste de gouverneur. Aujourd'hui, son père, George Bush Sr., est consultant (bien rémunéré) chargé de l'Asie pour ce même Carlyle Group. Ce groupe n'est pas une banque ordinaire. Sa liste de cadres supérieurs se lit comme un who's who de l'ancienne administration Bush. Au conseil d'administration, on trouve l'ancien secrétaire d'Etat James Baker III, l'ancien secrétaire à la Défense de Reagan, Frank Carlucci, et l'ancien directeur du Budget de Bush, Richard Darman. Même si l'investissement en question n'est pas illégal, il soulève de sérieuses questions sur un éventuel abus d'influence. SOURCES : http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_56.html


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Scandales financiers - D'autres révélations incriminantes pour Bush

Source : http://www.ledevoir.com/non-classe/5366/scandales-financiers-d-autres-revelations-incriminantes-pour-bush

Le président aurait eu vent des problèmes de Harken Energy avant de vendre ses actions en 1990

15 juillet 2002
Le président Bush: les démocrates le trouvent «hypocrite».
Photo : Agence Reuters
Le président Bush: les démocrates le trouvent «hypocrite».
Washington — Le gouvernement de George W. Bush est de plus en plus handicapé dans sa lutte contre la corruption par plusieurs affaires impliquant le président, son vice-président Dick Cheney et même le patron de la nouvelle super-brigade financière créée pour traquer les patrons fautifs.L'agenda de l'administration devrait continuer à souffrir de cette situation cette semaine. M. Bush tentera à nouveau aujourd'hui, lors d'un discours dans l'Alabama, de rassurer les investisseurs.Hier, le secrétaire au Commerce Donald Evans s'est montré «optimiste» sur la chaîne de télévision Fox, prédisant que les marchés boursiers américains allaient «bientôt» se redresser.Chaque jour ou presque amène cependant de nouvelles révélations sur les affaires, qui pourraient contrecarrer cette vision positive. Selon le quotidien Washington Post, M. Bush avait eu vent en 1990 des problèmes financiers de l'entreprise pétrolière Harken Energy Corporation avant de vendre — pour près d'un million de dollars américains — ses actions dans cette société. De grosses pertes financières avaient été annoncées par l'entreprise peu après, faisant plonger le cours de ses actions. M. Bush était à l'époque membre du conseil d'administration et consultant de Harken. Il a toujours expliqué avoir vendu ses actions uniquement pour rembourser des prêts, et démenti avoir profité d'informations privilégiées pour opérer une bonne affaire en bourse. Le gendarme américain de la Bourse (SEC) avait ouvert une enquête sur cette vente mais conclu qu'il n'existait pas assez d'éléments pour ouvrir une procédure pour délit d'initié. L'opposition démocrate a réclamé, jusqu'ici sans succès, que la Maison-Blanche demande à la SEC de publier les résultats de son enquête sur M. Bush. Dans l'affaire Harken, le président a reconnu avoir reçu de cette société des prêts très avantageux. Cette pratique n'est pas illégale mais M. Bush a proposé, dans son discours anticorruption la semaine dernière à Wall Street, que les prêts aux administrateurs soient désormais interdits. Selon les démocrates, M. Bush montre son «hypocrisie» dans cette histoire de prêts en affirmant aux Américains: «Faites ce que je dis et non ce que j'ai fait.» Les critiques démocrates et les révélations de la presse ont été rejetées en bloc par Donald Evans. «Il n'y a rien» contre M. Bush dans l'affaire Harken, sinon des attaques relevant de «la pourriture politique dont le peuple américain est fatigué», a-t-il fait valoir. Autre coup dur pour le gouvernement, la presse a révélé samedi que le chef de la brigade financière anticorruption créée par M. Bush, le secrétaire adjoint à la Justice Larry Thompson, a été administrateur d'une société de cartes de crédit impliquée dans des fraudes. Cette entreprise, Providian Financial, a accepté de payer 400 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites engagées pour escroquerie de ses clients et avoir gonflé ses résultats financiers. Les fraudes ont été commises durant la période où M. Thompson était membre du conseil d'administration de Providian (juin 1997-mai 2001). Ces révélations viennent s'ajouter au cas de Dick Cheney, qui serait impliqué dans de présumées manipulations comptables dans l'entreprise Halliburton, à l'époque où l'actuel vice-président en était le p.-d.g. (1995-2000). Mercredi, un groupe conservateur a intenté une action en justice contre M. Cheney. Mis en cause pour sa «mollesse» à lutter contre les scandales financiers, le président de la SEC Harvey Pitt a rejeté toute idée de démission, avancée à nouveau hier par l'influent sénateur républicain John McCain. «Je suis la bonne personne pour le travail», a dit Harvey Pitt à la chaîne de télévision NBC, alors que John McCain soulignait sur CNN que son départ permettrait de «restaurer la confiance».
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  Une biographie sur George W. Bush fait scandale http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/nouvelles/200409/15/003-bush-bio-scandale.shtml
Mise à jour le mercredi 15 septembre 2004 à 11 h 00

Le président américain, George W. Bush et son épouse, Laura (Archives)
Alors que démocrates et républicains tentent de s'attirer les faveurs d'un électorat plus divisé que jamais, une biographie non autorisée du président sortant George W. Bush, qui soutient que ce dernier a consommé de la cocaïne à Camp David, fait scandale depuis sa sortie, mardi. Le livre sulfureux de la biographe Ketty Kelley, intitulé Les Bush, la véritable histoire d'une dynastie, rassemble les résultats de trois années de recherches et d'entrevues et se veut, comme l'écrit Mme Kelley dans sa préface, une tentative pour « aller au-delà de l'image publique » de « la dynastie politique la plus puissante du pays ». 
Si Ketty Kelley soutient n'avoir relaté que le fruit de ses recherches et de milliers d'entrevues, il n'en demeure pas moins que le clan Bush et le Parti républicain n'ont pas tardé à orchestrer une vigoureuse riposte. 
« Ce livre est plein d'ordures qui ont été écartées, désavouées et rejetées voilà des années », a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McLellan. 
Selon la biographe, qui a aussi, par le passé, fait scandale avec ses biographies de Nancy Reagan et Frank Sinatra, George W. Bush et l'un de ses frères auraient pris de la cocaïne à plusieurs reprises alors qu'ils se trouvaient à Camp David, sous la présidence de leur père. 
Elle affirme aussi que la femme de George W. Bush, Laura, avait la réputation de « la fille à connaître » pour se procurer de la marijuana lorsqu'elle était au collège. 
Citant Sharon Bush, l'ex-femme d'un des frères du président, la famille Bush « est une famille d'alcooliques, de drogués et de schizophrènes ». Sharon Bush s'est depuis rétractée et affirme n'avoir jamais tenu de tels propos. 
L'avocat principal de George W. Bush a déclaré qu'il envisageait actuellement toutes les options.
hibou ecrit Voilà comment tout a commencé ...

  La torture sous Bush : la liste des « treize tortionnaires »
Il y avait déjà les « sept mercenaires », les « douze salopards », voici les « treize tortionnaires ». Il ne s’agit pas d’un film, mais de la liste, diffusée par le site américain Salon.com, des treize officiels américains responsables du recours à la torture dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». Un élément de plus dans la formidable polémique entourant les dossiers noirs de l’ère Bush qui empoisonnent les débuts de Barack Obama. A l’image de la France, qui a été hantée pendant des décennies par la question de la torture en Algérie, les Etats-Unis n’en sont qu’au début d’un long calvaire provoqué par cet héritage empoisonné légué par l’administration Bush. L’échange acrimonieux cette semaine, entre Barack Obama et l’ancien vice-président Dick Cheney, autour des prisonniers de Guantanamo, ainsi que le refus des sénateurs démocrates de voter les fonds nécessaires pour fermer l’indigne camp de prisonniers situé sur l’île cubaine, montre l’ampleur des dégats. Cette liste est intéressante, car, à côté des noms les plus connus -Bush, Cheney, Rumsfeld, Tenet...-, on trouve les petites mains obscures nécessaires dans toutes dérive totalitaire : celle des juristes qui rédigent les actes nécessaires dans ce qui se veut toujours un Etat de droit, des psychologues qui déterminent quelles tortures sont acceptables et d’autres pas... Sans eux, la façade démocratique ne tiendrait pas. Voici, dans l’ordre donné par Marcy Wheeler sur Salon.com, ces douze hommes et une femme qui portent cette lourde responsabilité, et qui échappent, pour l’instant, à toute action en justice.
  • Dick Cheney, vice-président de George W. Bush

Vice-Président des Etats-Unis pendant les deux mandats de George W. Bush (2001-2009). Avec son conseiller David Addington (lire ci-dessous), il a déterminé au lendemain du 11-Septembre que les lois internationales ne pouvaient pas empêcher les Etats-Unis de pratiquer la torture dans le cadre de leur guerre contre le terrorisme. Cheney est soupçonné d’avir ordonné lui-même des actes de torture sur des prisonniers.
  • David Addington, conseiller de Dick Cheney

Conseiller (2001-2005), puis chef de cabinet (2005-2009) du vice-président Dick Cheney. Addington a pris la tête de la croisade pour justifier le fait que le président des Etats-Unis ne pouvait pas être limité par la loi, pas même celle qui interdit la torture. Il a créé un « Conseil de guerre » avec Jim Haynes, John Yoo, John Rizzo et Alberto Gonzales (lire ci-dessous), chargé de faire le travail légal pour permettre la torture.
  • Alberto Gonzales, conseiller juridique puis ministre de la Justice

Conseiller juridique de la Maison-Blanche (2001-2005) puis Attorney General (l’équivalent du ministre de la Justice) des Etats-Unis (2005-2008), Gonzales a incarné l’« opinion légale » du Président. A ce titre, en 2002, il a exempté des prisonniers membres d’Al Qaeda du cadre légal des Conventions de Genève, estimant que la guerre contre le terrorisme était « une autre forme de guerre ».
  • James Mitchell, psychologue militaire

Psychologue militaire à la retraite, un des artisans du programme Sere(acronyme pour « Survival, Evasion, Resistance and Escape ») de l’armée américaine qui a servi de base à certaines méthodes d’interrogatoire musclé. Avant même le feu vert légal, Mitchell a personnellement supervisé l’interrogatoire d’un membre d’Al Qaeda avec des méthodes « borderline torture » (à la limite de la torture), et a pratiqué la méthode de la simulation de noyade au-delà de ce qui était légalement prescrit.
  • George Tenet, directeur de la CIA

Dirceteur de la CIA (1997 à 2004), Tenet a eu la responsabilité suprême pour le programme de capture, de détention et d’interrogatoire des membres présumés d’Al Qaeda, et devait en rendre compte personnellement au sommet de l’Exécutif. C’est sous sa responsabiité que le programme Sere a été inversé pour servir de technique d’interrogatoire.
  • Condoleeza Rice, conseillère à la Sécurité nationale puis secrétaire d’Etat

Conseillère à la Sécurité nationale (2001-2005), puis secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères) de 2005 à 2009, Rice a approuvé (elle dit aujourd’hui qu’elle a « transmis l’approbation ») le premier recours à la torture contre le membre présumé d’Al Qaeda, le Saoudien d’origine palestinienne Abu Zubaydahen 2002. Ce feu vert a conduit à un usage accru de la torture contre ce prisonnier.
  • John Yoo (justice)

Vice-Attorney General adjoint (2001-2003), Yoo a rédigé les premiers mémorandums établissant les règles de la torture, et déterminant les pouvoirs illimités du Président en temps de guerre. Il a aussi rédigé les textes garantissant l’impunité pour les auteurs de ces actes.
  • Jay Bybee (justice)

Attorney General adjoint (2001-2003), ByBee a donné son nom à deux mémorandums sur la torture préparés par son adjoint John Yoo (voir ci-dessus). A été promu juge après avoir signé les deux documents désirés ardemment par la Maison Blanche.
  • William « Jim » Haynes (Pentagone)

Conseiller juridique du département de la Défense (2001-2008), il a supervisé les bases légales des techniques d’interrogatoire des prisonniers détenus par l’armée. Il a en particulier servi d’intermédiaire entre les spécialistes du programme Sere et la CIA, qui, dès la fin 2001, s’est posé la question des interrogatoires de prisonniers d’Al Qaeda. Haynes a délibérément ignoré les avis provenant de l’intérieur de l’institution militaire, estimant que ces techniques violaient les règles sur la torture et du traitement « humain ».
  • Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense

Secrétaire à la défense (2001-2006), Rumsfeld a approuvé les méthodes d’interrogatoire des militaires dans les prisons d’Abu Ghraib (Irak), de Bagram(Afghanistan), et de Guantanamo (Cuba). Son feu vert a déplacé le recours à la torture de la CIA à l’armée. Un récent rapport bipartisan du Sénat américain lui attribue la responsabilité directe de l’usage de ces méthodes d’interrogatoire à Guantanamo, y compris le recours à des chiens ou à la nudité.
  • John Rizzo (CIA)

Vice-Conseiller juridique de la CIA (2002-2004), puis conseiller juridique encore en poste (2004 à aujourd’hui), son nom apparait sur bon nombre de documents controversés relatifs à la torture, et même s’il a qualifié certaines méthodes d’inefficaces, il les a approuvées et a recommandé à la CIA de demander l’autorisation de les utiliser.
  • Steven Bradbury (justice)

Premier Vice Attorney General adjoint (2004), puis Attorney General Adjoint (2005-2009), il a été chargé en 2005 de contrer un rapport de l’inspecteur général de la CIA estimant que les méthodes d’interrogatoire pourraient violer la Convention internationale contre la torture. Dans ses mémorandums, il pèse le pour et le contre, mais considère ces methodes comme « nécessaires dans les cas de grave menace ».
  • George W. Bush, président des Etats-Unis

Last but not least... The President of the United States himself ! George W. BUsh a initialement gardé ses distances avec les questions liées à la torture, et, selon Cheney, s’est contenté de les autoriser... Mais il en est devenu le premier défenseur et avocat, défendant, notamment en 2006 à propos du cas d’Abu Zubaydah, leur efficacité et leur nécessité. Et, selon la logique de ses principaux partisans, s’il ne s’y est pas opposé, c’est que ce n’était pas de la torture. CQFD. On comprend mieux pourquoi Dick Cheney, cette semaine, est monté au créneau pour s’opposer à Barack Obama, dans un échange de discours assez extraordinaire et assez exemplaires de valeurs opposées : celles de la sécurité nationale par dessus tout pour l’ancien Vice-Président, contre celles d’Obama qui défend l’idée que la sécurité des Etats-Unis n’est pas incompatible avec le maintien de ses valeurs, et en particulier celles des droits de l’homme. Là où ça se complique, c’est lorsque les démocrates cèdent aux sirènes sécuritaires, et ne trouvent pas grand intérêt à aider Obama à tenir sa première promesse de son mandat : fermer Guantanamo. Ou quand on apprend queNancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des Représentant, avait été informée dès 2002-2003 des techiques d’interrogatoire de la CIA, et n’avait rien dit... Ce débat est passionnant pour le monde entier, car il est évident qu’aucune démocratie n’est à l’abri d’un tel dérapage, surtout après un événement aussi traumatisant que les attentats du 11 septembre. On lira également avec intérêt, pour alimenter ce débat, la traduction française des mémorandums sur la torture rendus publics en avril par l’administration Obama. Ils viennent d’être publiés sous le titre « Techniques d’interrogatoire à l’usage de la CIA », aux éditions des Equateurs, avec une préface de Jean-Pierre Perrin dont on extraiera la phrase suivante :
« Le combat pour découvrir l’étendue de ce continent de l’ombre ne fait d’ailleurs que commencer. Il ne sera pas facile. La publication des quatre mémorandums a d’ores et déjà suscité une violente polémique au sein de l’administration américaine. De hauts responsables de la CIA craignaient que cette décision ne suscite un dangeureux précédent. Si Obama est passé outre, il est à craindre que la poursuite de l’enquête, au fur et à mesure qu’elle approchera les hauts responsables ayant permis à cette part d’ombre de prospérer au sein du pouvoir, se heurte à des obstacles de plus en plus élevés. (...) Que celle-ci puisse aboutir est une nécessité absolue. Pour la démocratie bien sûr. Mais aussi, si l’on opte pour la version cynique des choses, parce que l’exigence de vérité fait partie de la guerre contre les forces obscures. »

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Un président illégitime ?

Source : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/un-president-illegitime-28099  par  moricemardi 21 août 2007 On ne vous apprend rien, ça sent le roussi pour G.W. Bush et son équipe gouvernementale. Le récent départ de Karl Rove n’est rien de moins qu’opportun : l’individu était en ligne de mire pour pas mal de malversations, choses dont il a coutume depuis des lustres, la dernière en date étant la disparition bien venue pour lui d’échanges de mails au sein de l’équipe dirigeante, en particulier ceux évoquant l’implication directe du gouvernement dans le limogeage de juges fédéraux. Aujourd’hui, c’est pire encore, puisqu’on apprend par la bande la triste réalité : celle du vol manifeste des deux élections ayant menées Georges W. Bush à la victoire en 2000 et 2004. Pour lire la suite ...

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Jimmy Carter déclare qu’Albert Gore a été élu président des États-Unis en 2000







RÉSEAU VOLTAIRE 
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Intervenant le 20 septembre 2005 à l’American University de Washington, l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter a déclaré en réponse à une question d’un étudiant que, selon lui, Albert Gore avait gagné l’élection présidentielle de 2000 aussi bien en voix à l’échelle fédérale que pour le seul État de Floride. M. Carter a évoqué un dysfonctionnement des institutions et une décision partisane de la Cour suprême. Ce commentaire de M. Carter intervient presque cinq ans après les faits. MM. Carter et Baker ont récemment remis un rapport d’évaluation du sytème électoral états-unien dans lequel ils préconisent une série de réformes pour garantir la sincérité des scrutins.

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Le vote électronique dans le scrutin présidentiel américain

SOURCE: http://www.rdti.be/editorial/edit20.html
  • Séverine DUSOLLIER, Cécile DE TERWANGNE, Axel LEFEBVRE, Jean-François HENROTTE.
En 2003, nous publiions un article relatif au vote électronique. À l'heure de mettre sous presse le présent numéro de la Revue du droit des technologies de l'information, l'actualité souligne l'importance de cette question. À quelques jours des élections américaines, le vote électronique s'invite dans la campagne en accusant des lacunes pour le moins préoccupantes. Les élections américaines de 2000 s'étaient terminées, on s'en souvient, par un imbroglio juridico-politique qui ridiculisait la démocratie américaine. Le décompte des voix s'était révélé incertain au point que le résultat des élections fut finalement confié au pouvoir judiciaire. Cette situation provenait, d'une part, de la quasi égalité des résultats des deux candidats et, d'autre part, des problèmes techniques liés au vote automatisé lui-même. Le vainqueur de cette pantalonnade ne vit sa légitimité politique assise qu'à la faveur des attentats du 11 septembre qui rassemblèrent la nation autour d'une figure paternelle, le président, quelles que furent les conditions de son élection. En 2002, espérant tirer les leçons de ce fiasco électoral, le Congrès américain adopta la loi HAVA (Help America Vote Act). Cette disposition imposait aux États de remplacer les systèmes de vote automatisés mécaniques (bulletins de vote poinçonnés) par des dispositifs électroniques. C'est pourquoi, les élections présidentielles de 2004 verront près de 10 millions d'américains voter au moyen de machines électroniques à écran tactile. Cette évolution devait prémunir la démocratie américaine contre les difficultés des élections de 2000. Il est bien entendu encore trop tôt pour tirer des conclusions sur le déroulement des élections 2004. Mais déjà, le vote électronique révèle ses faiblesses et est largement contesté. Le 28 septembre 2004, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (O.S.C.E.) a publié un rapport relatif aux processus électoral des élections américaines 2004. Ce rapport stigmatise l'introduction de ces machines à voter électroniques en estimant qu'elles ont « le potentiel pour créer de sérieuses controverses ». L'O.S.C.E. s'inquiète du fait que la grande majorité de ces machines « ne fournissent pas de traces des votes sur papier, ce qui est pourtant prévu dans de nombreuses lois nationales et absolument nécessaire pour un nouveau décompte en cas de résultats très serrés. » En l'occurrence, si l'on en croit les derniers sondages, les deux candidats sont aussi proches que ne l'étaient ceux des élections de 2000. Le risque existe même que les deux candidats parviennent à une stricte égalité de grands électeurs. Le scénario n'est pas vraiment absurde dans la mesure où, par rapport aux élections de 2000, il suffirait que le New Hampshire et le Nevada, ou la Virginie-Occidentale, républicains en 2000, passent aux démocrates, pour que les deux candidats obtiennent chacun 269 voies de grands électeurs. Dans ce cas, le président serait alors désigné par la Chambre des représentants et le vice-président par le Sénat. Au-delà de l'incongruité des tandems Bush-Edwards ou Kerry-Cheney que cette situation pourrait générer, on ne doute pas que la bataille se déplacerait alors devant les tribunaux en d'innombrables recours destinés à arracher les quelques voix susceptibles de faire la différence. Mais les contestations portant sur ce scrutin ne se limiteront pas à cette hypothèse d'égalité stricte. Dès avant le 2 novembre, de nombreux avocats préparent en effet des procédures judiciaires à l'encontre des conditions du processus électoral. Il est vrai que les contestations s'élèvent contre le système des grand électeurs (il est la négation du vote populaire : Bush a obtenu en 2000 moins de voix populaires que Gore), la privation massive du droit de vote pour les citoyens ayant subi une peine criminelle, certaines accusations de destruction de listes électorales démocrates dans l'Oregon et le Nevada ou encore la « proposition 36 » qui changerait le système des grands électeurs dans le Colorado. Mais, plus fondamentalement encore, c'est le vote électronique qui est au cœur de la controverse. Alors que certains États ont ouverts leurs premiers bureaux de vote dès le 18 octobre, la procédure électronique a déjà commencé à faire parler d'elle puisque les premières déficiences ont déjà été constatées. Dans l'Indiana, le système électronique a comptabilisé 144 000 votes pour 19 000 inscrits ! De plus, certains experts ont stigmatisés les failles de sécurité des plateformes électroniques. Les sociétés privées qui fournissent les systèmes ont alors réagi en concevant des modules de sécurité spécifiques… que tous les États n'ont pas achetés. Les fournisseurs des systèmes électroniques ne sont eux-mêmes pas exempts de suspicions. Walden O'Dell, le patron de Diebold Election Systems, un des deux fournisseurs des élections 2004, a explicitement adopté une position partiale en écrivant au parti républicain un courrier daté du 14 août 2004 dans lequel il « s'engageait à aider l'Ohio à donner ses voix au président Bush ». Difficile dans ces conditions de ne pas mettre en cause la validité du vote électronique américain, lorsque l'on sait en outre que les logiciels utilisés n'ont pas pu être examinés par des experts indépendants, ce qui « soulève de nombreuses interrogations, insiste l'O.S.C.E. dans son rapport de septembre dernier, au sujet de la fiabilité des équipements et de leur protection contre les interférences non autorisées ». Ces diverses suspicions sont d'autant plus marquées que le vote électronique américain n'offre aucune possibilité de recomptage manuel. L'opacité du système ne permet donc pas de réel contrôle citoyen permettant de lever la méfiance de l'électorat. Nous verrons dans quelques jours si le désastre de 2 000 se répètera en 2004. Quoi qu'il en soit, le mal est fait. La légitimité démocratique d'un élu se fonde sur la confiance que peuvent avoir les électeurs dans la procédure de vote. Le vote électronique accuse sans conteste un déficit de confiance qu'aucune mesure technique ne peut combler. Le système de cryptographie le plus sophistiqué ou les contrôles croisés des experts les plus pointus peuvent augmenter les probabilités d'un scrutin valide, ils sont par contre incapables de rétablir la confiance du citoyen face à une « boîte noire » dans laquelle il introduit une « carte blanche ». C'est pourquoi il ne faut pas considérer les élections américaines comme un cas d'école dont on peut sourire depuis notre calme Europe. Alors que la France, la Belgique, les Pays-Bas ont entamé l'introduction du vote électronique, il faut prendre conscience que, à l'image des États-Unis, aucune démocratie n'est à l'abri de voir la légitimité des élus entachée par les suspicions relatives au processus électoral. À l'heure du dénigrement des politiques, nous ne pouvons nous permettre de fragiliser notre système électoral. Le danger du vote électronique ne porte pas vraiment sur la validité des procédures de vote, il porte bien plus sur la confiance du citoyen, ce qui est plus grave. Les maigres avantages logistiques du vote électronique ne nous autorisent sans doute pas à prendre ce type de risque.
      hibou ecrit Articles

BUSH N'A PAS ETE ELU PAR LE PEUPLE

ELECTION 2000 ELECTIONS TRUQUEES.

SOURCE : http://veritance.populus.org/rub/92   

Le coup d'Etat du 9 décembre 2000 lundi 17 novembre 2003 Il y a près de trois ans l'administration Bush arrivait au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat entériné par la Cour Suprême des Etats-Unis. La complexité juridique de la situation, la puissance médiatique de médias aux mains du clan conservateur et l'apathie des Démocrates, ont eu raison d'une opinion publique lasse des querelles politiciennes et prête à s'abandonner au premier candidat qui se déclarerait vainqueur. Les méthodes utilisées pour réaliser ce coup d'Etat semblent bien rodées pour le scrutin présidentiel de 2004 et font donc craindre le pire. On sait que le système électoral américain permet qu'un candidat, ayant remporté moins de voix que son adversaire au niveau national, remporte néanmoins les élections (le candidat obtenant le plus grand nombre de voix dans un Etat, reçoit la totalité des voix des Grands électeurs de cet Etat ; le nombre des Grands électeurs de chaque Etat est fonction du nombre d'élus de cet Etat au Congrès : soit deux sénateurs et un nombre de députés proportionnel à la population de l'Etat). Ainsi, il n'y aurait rien eu d'irrégulier à ce que Gore, bien qu'ayant totalisé 539 898 voix de plus que son adversaire, perde néanmoins les élections, s'il n'avait pas obtenu plus de voix que George Bush dans l'Etat de Floride. Ayant perdu l'Etat de Floride, il n'aurait pu que regretter les défauts du système électoral américain et se résigner avec sagesse à sa défaite électorale. Cependant, il semble ne plus faire de doute aujourd'hui, que le candidat Démocrate soit largement arrivé en tête dans l'Etat de Floride et qu'il ait ainsi remporté l'élection dans suffisamment d'Etats américains pour obtenir plus de Grands électeurs que son adversaire, ce qui aurait dû faire de lui le nouveau Président des Etats-Unis d'Amérique. S'il a été privé de sa victoire dans l'Etat de Floride, c'est en raison d'une fraude à grande échelle organisé par le clan Bush. Les deux principaux protagonistes de cette fraude sont Jeb Bush, gouverneur de l'Etat de Floride et propre frère de George Bush et Katherine Harris, à la fois codirectrice de la campagne électorale de George Bush et en charge de l'organisation des élections dans l'Etat de Floride (imaginez le magistrat chargé de contrôler une élection présidentielle dirigeant la campagne électorale d'un des candidats !). Cette dernière, juge et partie dans l'élection, avait confié à une société privée, ChoicePoint Database Technologies, le soin de revoir les listes électorales de l'Etat de Floride avant les élections. Le résultat de ce travail fut l'élimination des listes électorales de plus de 50 000 personnes, au prétexte qu'elles n'avaient pas le droit de voter dans l'Etat de Floride en raison de la commission d'infractions diverses. Il se trouve que 90 es personnes radiées des listes, étaient inscrites en tant que Démocrates et, que pour l'essentiel, elles appartenaient à la communauté noire. Il s'est aussi avéré que les infractions qui leur étaient reprochées n'étaient pas fondées ou pas suffisantes pour les empêcher légalement de voter. Les personnes éliminées des listes n'ont pas été prévenues et l'ont appris le jour de l'élection. Aucun recours ne leur a été accordé. L'Etat de Floride n'a pas jugé utile de contrôler les méthodes utilisées par ChoicePoint Database Technologies et lui a conservé sa confiance pour les prochaines élections. Le travail d'élimination des votes Démocrates ayant porté ses fruits dans l'Etat de Floride, l'administration Bush a eu l'heureuse idée d'étendre le système de vérification des votes, mis au point par ChoicePoint Database Technologies, à l'ensemble des Etats-Unis, pour les prochaines élections présidentielles américaines (Voir la loi "Help America Vote Act Of 2002", Public Law 107-252). Cette fraude s'est couplée à un décompte frauduleux des voix facilité par un système électoral vétuste et complexe permettant toutes les manipulations. Devant l'incertitude du premier décompte des voix dans l'Etat de Floride, il a été décidé de procéder à un second décompte. Au fur et à mesure que le second décompte avançait, l'écart entre les deux candidats se resserrait de plus en plus en défaveur du Républicain. Sentant que la partie allait être perdue, le clan Bush décide de faire pression sur la Cour Suprême des Etats-Unis pour qu'elle interrompt ce second décompte avant son terme et déclare George Bush Président. A 14 h 45, le 9 décembre 2000, la Cour Suprême, acquise aux Républicains, décide de mettre un terme au décompte des voix (il ne restait plus que quelques dizaines de voix d'écart au moment de l'interruption opportune du processus de recomptage des votes). Cette décision représente bel et bien un 'coup d'Etat' dont tout laisse penser qu'il restera impuni. Le plus inquiétant est que l'administration Bush dispose, aujourd'hui, de pouvoirs encore plus vastes pour réaliser une fraude électorale à l'échelle des Etats-Unis et pour réaliser un second coup d'Etat, qui, si l'opinion publique américaine est maintenue habillement dans un état de peur permanent, demeurera, lui aussi sans coupable, mais avec pour victime la démocratie américaine. Références : 'All the President's Votes ?' Par Andrew Gumbel dans The Independent, le 14 octobre 2003 dans L'Idiot ; 'Do African-Americans still have the right to vote in the US ? de Martin Luther King III et Greg Palast dans The Baltimore Sun, le vendredi 9 mai 2003 dans L'Idiot ; 'Visualize a Fair Election in 2004', YES ! Magazine, Friday, August 22, 2003, by Greg Palast and Ina Howard. 'Winning the Election - The Republican Way : Racism, Theft and Fraud in Florida', The Weekly Dig, Boston, MA, Tuesday, April 22, 2003, by Liam Scheff ; File Sharing Pits Copyright Against Free Speech, NYT, November 3, 2003 By JOHN SCHWARTZ 'Michael Moore contre-attaque' de Michael Moore, La Découverte, 2001 ; voir le chapitre d'introduction intitulé 'Un Putsch à l'américaine' ; 'The Best Democracy Money Can By' de Greg Palast, Pluto Press, 2002. Sources : Lien vers http://www.lidiotduvillage.com/imprimersansb.php3?id_breve=35> CHRONIQUE D'UNE FRAUDE ELECTORALE Ce récit édifiant nous plonge dans l'incroyable bataille pour la présidence qui a ébranlé la démocratie aux Etats-Unis, en 2000. Le jour du scrutin, on décèle de nombreuses irrégularités, notamment dans l'Etat gouverné par Jeb Bush, le frère de George W. Bush : la Floride. La complexité des bulletins de vote, quand ils n'ont pas tout simplement disparu, a entraîné un taux d'erreur important. Autre problème : un important nombre de bulletins n'ayant pas été enregistrés par les machines à dépouiller, il a fallu tout recompter manuellement. Mais plus grave, en Floride, des milliers d'Afro-américains se voient refuser l'accès aux urnes car leur nom ne figure pas sur les listes électorales ou ils sont à tort inscrits sur la liste des personnes qui ont un casier judiciaire et donc déchus du droit de vote dans cet Etat. Or, dans ces élections où la victoire s'est jouée à une centaine de votes près ("une poignée de petits papiers"), ces bulletins auraient changé le résultat puisque 90es Afro-américains étaient en faveur d'Al Gore. Comme on le sait, un bras de fer juridique va s'engager entre les deux candidats, auquel la Cour Suprême des Etats-Unis mettra fin en proclamant George W. Bush président. Une décision historique injuste si l'on considère qu'Al Gore, n'a certes pas obtenu la majorité des voix des grands électeurs mais a réuni un plus grand nombre de suffrages sur l'ensemble du territoire.Electeurs furieux, avocats, écrivains et journalistes témoignent de cette inacceptable violation des droits civils, qui s'est inscrite dans le cadre d'une fraude électorale orchestrée par les Républicains de Floride, dénoncée par ce passionnant film d'investigation. Celui-ci met en lumière l'implication, dans ces fraudes électorales, de la secrétaire d'Etat de la Floride, Katherine Harris ainsi que du Directeur de la Division des Elections de la Floride, Clayton Roberts et de Jeb Bush. Dans une scène mémorable, les réalisateurs identifient, parmi les protagonistes d'une manifestation virulente, qui a interrompu le décomptage dans un bureau de vote, des membres du parti républicain. Sources : Lien vers http://www.planete.tm.fr/detail_prog.html?id_prog=15223> Bush à la Maison-Blanche Fraude et continuité Le "bruit et la fureur" provoqués par la polémique électorale Gore-Bush ont rapidement laissé la place au partenariat quotidien entre républicains et démocrates lorsque Georges W. Bush a commencé ses séances photo pour donner à son rival l'assurance que peu de choses allaient changer avec sa prise de pouvoir. Comme l'administration Clinton, l'équipe Bush comprend des représentants de l'élite patronale: le secrétaire du Trésor, Paul O'Neil, est l'ancien PDG d'Alcoa Corporation; le secrétaire au Commerce est Donald Evans, de l'industrie pétrolière, etc. Les "républicrates" Le sénateur John Ashcroft, un républicain du Missouri anti-avortement, a été nommé ministre de la Justice. La rhétorique conservatrice en moins, ses prédécesseurs démocrates avaient largement éliminé toutes les mesures de discrimination positive et d'accès à l'IVG. Sous Clinton, 87es comtés étaient privés de moyens concernant l'IVG. De manière plus médiatique, Bush a ouvert sa présidence par un décret supprimant toute subvention fédérale pour le personnel américain à l'étranger. C'est Colin Powell, ancien chef d'état-major adjoint au Pentagone qui a dirigé la guerre génocidaire contre l'Irak, qui devient secrétaire d'Etat. Sous le règne militaire de Powell, 250000 Irakiens quasiment sans défense ont été massacrés; à son tour, l'administration Clinton a assassiné un autre million d'Irakiens par des bombardements et des sanctions criminelles toujours en vigueur à ce jour. Powell n'a pas perdu de temps et a annoncé, lors d'une conférence de presse au Texas, que l'administration Bush allait développer le prétendu "bouclier de défense antimissiles" qui est en réalité un projet d'un coût de plusieurs milliards de dollars, conçu pour doter les Etats-Unis d'une capacité nucléaire de "première frappe". Mais les experts militaires de Clinton avaient déjà commencé le travail avec une version plus modeste du projet, d'inspiration keynésienne et conçue à la fois pour restaurer les taux de profit déclinants des entreprises américaines et pour concurrencer les ventes d'armes massives réalisées par les fabricants européens ou japonais. Gore a beaucoup déçu ses partisans progressistes en renonçant aux nombreux recours juridiques rendus possibles par la fraude électorale mise en oeuvre par la campagne de Bush. La présidente de la campagne de Bush en Floride, Katherine Harris - également secrétaire de l'Etat de Floride -, a diffusé dans les 67 comtés une liste de 700000 criminels présumés pour qu'ils soient rayés des listes électorales en vertu d'une loi de 1868, dont le but originel était d'interdire le droit de vote aux anciens esclaves. On sait maintenant que cette liste a été fournie par une organisation basée au Texas et liée à Bush. Il a été prouvé que la liste contenait des milliers de gens qui étaient de simples contrevenants et pas des criminels. Ils ont quand même été rayés des registres électoraux. Grâce à cette procédure, 31es hommes noirs de Floride ont été privés du droit de vote. La loi raciste s'applique même si les ex-criminels ont purgé leur peine et "payé leur dette à la société". Au niveau national, plus de 4 millions de citoyens sont ainsi privés du droit de vote. Dans certaines localités, l'administration républicaine a autorisé ses partisans à remplir incomplètement leurs bulletins de vote par correspondance et les a validés, sans contrôle, alors que les bulletins démocrates incomplets ont été invalidés. L'équipe Gore s'est limitée à demander un nouveau dépouillement dans quatre comtés à large majorité démocrate, sans exiger un recomptage au niveau de l'Etat. L'argumentation de Gore reposait sur l'utilisation de machines à voter obsolètes et tombant souvent en panne. En réalité, la fraude électorale, qu'elle soit d'origine raciste ou non, est la règle dans l'Amérique capitaliste. Elle est régulièrement pratiquée par les deux partis, en fonction de leurs intérêts. La fraude est aussi la règle grâce au système du "collège électoral". Ce système a été mis en place, à l'origine, pour surreprésenter les Etats esclavagistes du Sud où les Noirs n'avaient pas le droit de vote mais étaient néanmoins pris en compte partiellement pour déterminer le collège électoral. Alors que Gore a remporté le vote populaire d'un demi-million de voix, il a perdu le vote décisif dans le collège électoral. Dans 12 petits Etats où Bush a gagné, il a engrangé 73 représentants au collège électoral. Dans le seul Etat de Californie, où Gore a recueilli plus de votes populaires que le total cumulé des votes pour Bush dans les douze petits Etats, il n'a engrangé que 54 représentants au collège électoral. Elections truquées d'avance Mais ce qui fait de la "démocratie américaine" une gigantesque fraude, ce n'est pas seulement le système antidémocratique du collège électoral, ou encore les pratiques électorales truquées et même racistes. Les élections aux Etats-Unis sont la propriété des classes riches, dominantes, qui possèdent et contrôlent chaque institution-clé de l'Etat capitaliste. L'utilisation de milliards de dollars versés par les entreprises pour promouvoir leurs candidats, la propriété directe d'une partie importante des médias, les lois réactionnaires qui excluent les partis d'opposition ouvrière de la compétition électorale constituent autant de facteurs qui transforment les élections en un jeu de société qui se joue au sein d'une élite, dont les membres se succèdent au pouvoir dans le seul but de défendre les intérêts des grandes entreprises, au détriment de l'immense majorité. En vérité, la grande masse des électeurs n'a aucun moyen, dans le système électoral, de s'exprimer sur les grandes décisions qui affectent leur existence. Les travailleurs n'ont le choix qu'entre leurs exploiteurs et leurs oppresseurs. Tous les droits (généralisation du droit de vote, droit syndical, droits civiques, fin de la ségrégation légale) ont été conquis lorsque le monde du travail a rompu avec la politique des partis de la classe dominante et pris la rue pour obtenir en pratique ce que la loi et les partis institutionnels lui refusaient. Jeff Mackler Sources : Pour se mettre en appétît, un éditorial de Courrier International concocté par Philippe Thureau-Dangin - 9 Janvier 2003 MAIN BASSE SUR L'AMERIQUE La contestation s'amplifie, y compris aux Etats-Unis. Un an après le choc du 11 Septembre, les intellectuels américains se réveillent. La stratégie de la peur utilisée par George Bush ne parvient plus à détourner l'attention de la façon dont une caste est en train d'accaparer toutes les richesses, créant un décallage dangeureux pour la démocratie entre une super-élite et le reste de la population. Imaginez un pays où le futur candidat à la présidence aurait été choisi par de riches magnats du pétrole; où d'autres industriels de la finance, du tabac ou de la pharmacie auraient financé sa campagne électorale et sa victoire à l'arraché. Imaginez maintenant que, dans ce même pays, les 100 plus importants PDG gagnent 1000 fois plus que leurs salariés "ordinaires"; où une infime partie des habitants - disons 0,1 e la population - verrait ses revenus croître à une vitesse jamais vue depuis soixante-dix ans; où le président en question, pour combattre la crise économique, ne trouverait rien de mieux que des allégements fiscaux profitant à ces mêmes privilégiés... Imaginez aussi que ce pays soit la première puissance militaire et économique du monde et qu'il veuille régenter la planète. Imaginez que ce président et ses mandants souhaitent imposer, de gré ou plutôt de force, un nouvel ordre pétrolier, où rien ne viendrait plus les contrecarrer... Tout cela n'est pas de la fiction. Les Etats-Unis mènent aujourd'hui une politique intérieure et étrangère dictée par les intérêts d'une petite élite de plus en plus héréditaire. (...) Qu'il s'agisse de tiers-monde, d'environnement, de commerce, de géopolitique en Irak ou au Venezuela, toutes les décisions de Washington sont marquées du même sceau: un mépris affiché pour le bien commun. Certes, on le sait depuis Bernard de Mandeville et sa Fable des abeilles, écrite en 1714, les vices privés et les dépenses somptuaires des très fortunés peuvent apporter la "félicité" ou du moins du travail au grand nombre. Paul Krugman [professeur d'économie à l'université de Princeton] a donc évidemment raison d'évoquer l'Ancien Régime pour le retour au premier plan de cette élite cynique. Mais voulons-nous vraiment d'une pareille ruche, où, comme le dit Mandeville, règnent "la fraude, le luxe et la vanité"? __________________________________________________ MAIN BASSE SUR L'AMERIQUE (suite) Editorial de Paul Krugman dans le New York Times Magazine - extraits publié et traduit par Courrier International du 9 Janvier 2003 L'Amérique dans laquelle j'ai grandi - l'Amérique des années 50 et 60 - était une société de classes moyennes, tant dans les faits que dans les apparences. Les immenses écarts de revenus et de richesses de l'âge d'or avaient disparu. (...) La réalité quotidienne confirmait l'impression d'une société plutôt égalitaire. Les personnes qui avaient fait de longues études et exerçaient un bon métier (cadres moyens, professeurs d'université, voire avocats) prétendaient souvent gagner moins que les ouvriers syndiqués. Les familles considérées comme aisées vivaient dans des maisons à deux niveaux, avaient une femme de ménage qui venait une fois par semaine et passaient leurs vacances d'été en Europe. Mais, comme tout le monde, ces gens mettaient leurs enfants à l'école publique et prenaient eux-mêmes le volant pour se rendre au travail. Mais c'était il y a longtemps. L'Amérique des classes moyennes de ma jeunesse était un autre pays. Nous connaissons actuellement un nouvel âge d'or, aussi extravagant que l'était l'original. Les palais sont de retour. En 1999, The New York Times Magazine a publié un portrait de Thierry Despont, "le pape des excès", un architecte spécialisé dans les maisons pour richissimes. Ses créations affichent couramment une superficie de 2000 à 6000 mètres carrés; les plus grandes sont à peine plus petites que la Maison-Blanche. Inutile de dire que les armées de domestiques sont également de retour. Les yachts aussi. (...) Un bref coup de projecteur sur le mode de vie des riches dépourvus de goût ne donne pas une idée précise des bouleversements qui sont intervenus dans la distribution des revenus et des richesses dans ce pays. A mon avis, rares sont ceux qui se rendent compte à quel point le fossé s'est creusé entre les très riches et les autres, sur une période relativement courte. De fait, il suffit d'évoquer le sujet pour être accusé d'appeler à la "lutte des classes", à la "politique de l'envie" et ainsi de suite. Aussi, très rares sont ceux qui sont disposés à parler des profondes répercussions - économiques, sociales et politiques - de cet écart grandissant. Et pourtant, on ne peut comprendre ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis sans saisir la portée, les causes et les conséquences de la très forte aggravation des inégalités qui a lieu depuis trente ans, et en particulier l'incroyable concentration des revenus et des richesses entre quelques mains. Pour comprendre l'actuelle vague de scandales financiers, il faut savoir comment l'homme en costume de flanelle grise a été remplacé par le PDG au pouvoir régalien. Le divorce conflictuel de Jack Welch, le légendaire ancien président de General Electric (GE), a eu le mérite inattendu de soulever un coin du voile sur les privilèges dont bénéficient les grands patrons. On a ainsi appris qu'au moment de partir à la retraite, M. Welch s'était vu accorder l'usage à vie d'un appartement à Manhattan (repas, vins et blanchissage inclus), l'accès aux avions de l'entreprise et de multiples autres avantages en nature, d'une valeur d'au moins 2 millions de dollars par an. Ces cadeaux sont révélateurs: ils illustrent l'étendue des attentes des patrons, qui escomptent un traitement digne de l' Ancien Régime*. En termes monétaires, cependant, ces faveurs ne devaient pas signifier grand-chose pour M. Welch. En l'an 2000, sa dernière année complète à la tête de GE, il a gagné 123 millions de dollars, principalement sous forme d'actions et de stock-options. Mais les salaires mirifiques des présidents des grandes entreprises constituent-ils une nouveauté? Eh bien, oui. Ces patrons ont toujours été bien payés par rapport au salarié moyen, mais il n'y a aucune comparaison possible entre ce qu'ils gagnaient il y a seulement une trentaine d'années et leurs salaires d'aujourd'hui. Durant ce laps de temps, la plupart d'entre nous n'avons obtenu que de modestes augmentations: le salaire moyen annuel aux Etats-Unis, exprimé en dollars de 1998 (c'est-à-dire hors inflation), est passé de 32 522 dollars en 1970 à 35 864 dollars en 1999 - soit une hausse d'environ 10n vingt-neuf ans. C'est un progrès, certes, mais modeste. En revanche, d'après la revue Fortune, la rémunération annuelle des 100 PDG les mieux payés est passée, durant la même période, de 1,3 million de dollars (soit 39 fois le salaire du salarié lambda) à 37,5 millions de dollars par an, mille fois ce que touchent les salariés ordinaires, soit une augmentation de 2884n vingt-neuf ans. L'explosion des rémunérations des patrons est un phénomène en lui-même stupéfiant et important. Mais il ne s'agit là que de la manifestation la plus spectaculaire d'un mouvement plus vaste, à savoir la nouvelle concentration des richesses aux Etats-Unis. Les riches ont toujours été différents des gens comme vous et moi, selon l'expression de Scott Fitzgerald dans "Gatsby le Magnifique" en 1925. Mais ils le sont bien plus maintenant - de fait, ils le sont autant qu'à l'époque où l'écrivain a fait ce célèbre commentaire. C'est une affirmation controversée, pourtant elle ne devrait pas l'être. Les données du recensement montrent incontestablement qu'une part croissante des revenus est accaparée par 20 es ménages et, à l'intérieur de ces 20 par 5 Néanmoins, nier cette évidence est devenu une activité en soi, fort bien financée. Les groupes de réflexion conservateurs ont produit d'innombrables études qui tentent de discréditer les informations, la méthodologie et, pis, les motivations de ceux qui rapportent l'évidence. Ces études reçoivent le soutien de personnalités influentes dans les pages éditoriales des journaux et sont abondamment citées par des responsables de droite. (...) Par leur simple existence, tous ces efforts concertés sont symptomatiques de l'influence grandissante de notre ploutocratie. Mais, derrière cet écran de fumée, créé à des fins politiques, l'élargissement du fossé ne fait aucun doute. En fait, les chiffres issus du recensement ne montrent pas la véritable ampleur des inégalités parce que, pour des raisons techniques, ils tendent à sous-estimer les très hauts revenus. Or d'autres indices montrent que non seulement les inégalités s'accroissent, mais que le phénomène s'accentue à mesure qu'on s'approche du sommet. Ainsi, ce ne sont pas simplement les 20 es ménages en haut de l'échelle qui ont vu leurs revenus s'accroître plus vite que ceux des classes moyennes: les 5 u sommet ont fait mieux que les 15 uivants, le 1 out en haut mieux que les 4 uivants, et ainsi de suite jusqu'à Bill Gates [le président fondateur de Microsoft est l'homme le plus riche du monde, selon le classement du magazine américain Forbes]. Des résultats encore plus saisissants nous viennent d'une enquête menée par les économistes français Thomas Piketty et Emmanuel Saez. En se fondant sur les déclarations fiscales, ils ont estimé les revenus des personnes aisées, riches et très très riches depuis 1913. Il en ressort avant tout que l'Amérique des classes moyennes de ma jeunesse ne correspond pas à l'état normal de notre société, mais à un intermède entre deux âges d'or. L'Amérique d'avant 1930 était une société dans laquelle un petit nombre d'individus immensément fortunés contrôlaient une grande part de la richesse du pays. Nous ne sommes devenus une société de classes moyennes qu'après le recul brutal de la concentration des revenus durant le New Deal [politique menée par Roosevelt à partir de 1933], et surtout durant la Seconde Guerre mondiale. Les revenus sont ensuite restés assez équitablement partagés jusque dans les années 70: la forte progression des revenus durant les trente années qui ont suivi 1945 a été largement répartie au sein de la population. Mais, depuis, le fossé s'est rapidement creusé. MM. Piketty et Saez confirment ce que j'avais pressenti: nous sommes revenus au temps de Gatsby le Magnifique. Après trente années durant lesquelles les parts des plus gros contribuables étaient bien inférieures à leurs niveaux des années 20, l'ordre antérieur a été rétabli. Et les grands gagnants sont les très très riches. Un stratagème souvent employé pour minimiser l'aggravation des inégalités consiste à recourir à une ventilation statistique assez grossière, en divisant la population en 5 quintiles comprenant chacun 20 es ménages ou, au maximum, en 10 déciles. Le discours de M. Greenspan à Jackson Hole se fondait par exemple sur des données par déciles. De là à nier l'existence des riches, il n'y a qu'un pas. Ainsi, un commentateur conservateur pourrait concéder que la part du revenu national accaparée par 10 es contribuables a quelque peu augmenté, avant de souligner qu'il suffit de gagner plus de 81 000 dollars par an pour faire partie de cette catégorie. Il ne s'agirait donc que d'un simple transfert au sein de la classe moyenne. Mais pas du tout: ces 10 omprennent certes un grand nombre d'individus faisant partie de la classe moyenne, mais ce ne sont pas eux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. L'essentiel de l'augmentation de la part de cette catégorie sur ces trente dernières années a été le fait du 1 e plus riche (au-dessus de 230 000 dollars de revenus annuels en 1998) et non des 9 uivants. De plus, 60 e l'augmentation réalisée par ce 1 ont allés à 0,1 es contribuables, ceux dont les revenus annuels sont supérieurs à 790 000 dollars. Et, pour finir, près de la moitié de ces gains est allée à 13 000 foyers seulement (0,01 es contribuables) qui disposent d'un revenu annuel de 17 millions de dollars en moyenne. Alors, il n'est nullement exagéré de dire que nous sommes entrés dans un second âge d'or. A l'époque de l'Amérique des classes moyennes, la caste des bâtisseurs de palais et des propriétaires de yachts avait plus ou moins disparu. Selon MM. Piketty et Saez, en 1970, 0,01 es contribuables disposaient de 0,7 u revenu total: ils ne gagnaient "que" 70 fois la moyenne, pas de quoi acheter ou entretenir une mégarésidence. Mais, en 1998, ces 0,01 nt perçu plus de 3 e l'ensemble des revenus. Cela signifie que les 13 000 familles les plus fortunées des Etats-Unis disposaient, à elles seules, d'un revenu presque égal à celui des 20 millions de ménages les plus modestes - ou 300 fois supérieur à celui d'un ménage moyen. (...) On en a une première illustration avec les rémunérations des cadres supérieurs. Dans les années 60, les grandes entreprises américaines se sont comportées davantage comme des républiques socialistes que comme de féroces firmes capitalistes, et leurs dirigeants ressemblaient plus à des bureaucrates du service public qu'à des capitaines d'industrie. Je n'exagère pas. Il suffit de se reporter à la description du comportement du chef d'entreprise faite par John Kenneth Galbraith dans Le Nouvel Etat industrie [Ed. Gallimard, 1968]. Selon l'économiste, une gestion saine exige de la retenue. Certes, le pouvoir de décision donne l'occasion de gagner de l'argent, mais si chacun cherchait à le faire, l'entreprise serait emportée par la cupidité. Un homme d'entreprise qui se respecte s'abstient de faire ce genre de choses; un code efficace interdit ce type de conduite. En outre, la prise de décision collective fait en sorte que les agissements, voire les pensées de chacun, sont connus de tous. Tout ceci, selon Galbraith, plaçait la barre très haut en matière d'honnêteté personnelle. Trente-cinq ans après, un article en couverture de Fortune s'intitulait "Vous avez acheté. Ils ont vendu". "Dans toutes les entreprises américaines, est écrit en sous-titre, les dirigeants ont vendu leurs actions avant que leurs sociétés ne sombrent. Et qui se retrouve avec un paquet d'actions sans valeur? Vous." Je vous l'ai dit, notre pays a changé. Laissons un instant de côté les malversations actuelles, et demandons-nous plutôt pourquoi les salaires relativement modestes des patrons d'il y a trente ans ont atteint leur niveau astronomique d'aujourd'hui. On a avancé deux explications, qui ont en commun de mettre l'accent sur l'évolution des normes et non sur des facteurs purement économiques. La plus optimiste trouve une analogie entre l'explosion des rémunérations des PDG et celle des joueurs de base-ball. Les patrons qui coûtent cher valent leur pesant d'or, parce que, pour une entreprise, avoir l'homme qu'il faut représente un énorme avantage par rapport à la concurrence. Dans la version plus pessimiste - la plus plausible, selon moi - la compétition pour attirer les talents joue un rôle mineur. Certes, un grand patron peut faire la différence - mais ces énormes rémunérations sont trop souvent accordées à des dirigeants dont les prestations sont au mieux médiocres. La principale raison pour laquelle le chef d'entreprise gagne autant aujourd'hui est qu'il nomme les membres du conseil d'administration, lequel fixe sa rémunération et décide des nombreux avantages accordés aux administrateurs. Aussi, ce n'est pas "la main invisible du marché" qui décide des revenus astronomiques des cadres dirigeants, c'est "la poignée de main invisible" échangée dans la salle du conseil d'administration. Mais pourquoi ces patrons n'étaient-ils pas aussi grassement payés il y a trente ans? Là encore, il s'agit de culture d'entreprise. Pour toute une génération, après la Seconde Guerre mondiale, la peur du scandale a imposé une certaine retenue. De nos jours, personne ne s'offusque plus. En d'autres termes, l'explosion des salaires des patrons traduit un changement social plutôt que la loi purement économique de l'offre et de la demande. Il ne faut pas la considérer comme une tendance du marché, mais comme quelque chose d'analogue à la révolution sexuelle des années 60 - un relâchement d'anciennes contraintes, une nouvelle permissivité. (...) Les économistes ont également contribué à légitimer des niveaux de rémunération autrefois impensables. Dans les années 80 et 90, d'innombrables articles écrits par des universitaires - popularisés dans les revues économiques et intégrées par les consultants dans leurs recommandations - donnaient raison à Gordon Gekko [financier incarné par Michael Douglas dans le film "Wall Street" , réalisé par Oliver Stone en 1987]: la cupidité est une bonne chose, et elle marche. Pour obtenir le meilleur des dirigeants d'entreprise, prétendaient ces articles, il est nécessaire d'aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires. Et pour ce faire, il faut leur attribuer généreusement des actions ou des stock-options. Loin de moi toute insinuation sur la corruption personnelle des économistes et des théoriciens du management. Il s'agirait plutôt d'un processus inconscient et subtil: les idées reprises par les écoles de commerce et qui rapportaient de coquets honoraires de consultant ou de conférencier, allaient dans le sens d'une tendance existante et donc lui apportaient leur caution. (...) A l'heure actuelle, 1 es ménages touchent environ 16 u revenu total brut, et environ 14 u revenu net. Cette part a pratiquement doublé en trente ans, et elle est désormais comparable à celle des 40 e la population les moins favorisés. Le transfert en faveur des privilégiés est donc important. (...). Le revenu moyen des ménages, hors inflation, a crû de 28 ntre 1979 et 1997. Mais le revenu médian - celui d'une famille au milieu de l'échelle de distribution, qui constitue un meilleur indicateur de la situation des familles américaines - n'a augmenté que de 10 Quant au revenu du cinquième de la population situé au bas de l'échelle, il a même légèrement baissé. Nous nous enorgueillissons, à juste titre, de notre croissance économique sans précédent. Mais depuis quelques dizaines d'années, il est frappant de voir à quel point cette croissance a peu profité aux familles ordinaires. Le revenu médian ne s'est accru que d'environ 0,5 ar an - et ce gain était probablement imputable pour l'essentiel à la durée plus longue du temps de travail des femmes. En outre, les chiffres ne reflètent pas la précarité grandissante dont souffre le salarié moyen. A l'époque où le constructeur automobile General Motors était surnommé en interne "Généreux Motors", nombre de ses salariés pensaient jouir de la sécurité de l'emploi - l'entreprise ne les licencierait que si elle n'avait vraiment plus le choix. Nombreux étaient ceux dont le contrat de travail prévoyait une assurance maladie même après un licenciement. Ils bénéficiaient d'un régime de retraite qui ne dépendait pas de la Bourse. De nos jours, les entreprises bien établies procèdent couramment à des dégraissages massifs. Perdre son emploi, c'est perdre sa couverture médicale, et comme des millions de personnes l'ont appris à leurs dépens, un plan d'épargne d'entreprise ne garantit en aucune manière une retraite confortable.(...) L'inégalité aux Etats-Unis a atteint un niveau tel qu'elle est devenue contre-productive. Jusqu'à une date récente, il était pratiquement admis que, quoiqu'on en dise, les nouveaux patrons "impériaux" avaient obtenu des résultats qui faisaient paraître négligeable le coût de leurs rémunérations. Mais maintenant que la bulle boursière a éclaté, il apparaît de plus en plus clairement que la facture était trop lourde. Le prix payé par les actionnaires et la société dans son ensemble pourrait être beaucoup plus élevé que le montant effectivement versé aux PDG. Les détails des scandales financiers ont de quoi laisser perplexe: emprunts d'initiés, stock-options, structures ad hoc, évaluation au prix du marché (mark-to-market), et autres dettes achetées avec décote et revendues à leur valeur nominale (round-tripping). Une telle complexité s'explique aisément. Toutes ces pratiques étaient destinées à favoriser les initiés, à gonfler la rémunération du PDG et de ses proches. Mais si l'on ne fait plus preuve d'aucune retenue au sein de l'entreprise américaine, le monde extérieur (y compris les actionnaires) se montre en revanche toujours aussi pudibond et n'accepte pas encore que des cadres supérieurs se livrent ouvertement au pillage. Aussi faut-il camoufler les malversations, au travers de techniques complexes que l'on peut présenter à l'extérieur comme d'astucieuses stratégies d'entreprise. Les patrons qui consacrent leur temps à imaginer des manières innovantes de détourner l'argent de l'actionnaire pour leur profit personnel ne s'occupent probablement pas très bien des vraies affaires de l'entreprise (pour preuve, les cas d'Enron, Worldcom, Tyco, Global Crossing, Adelphia, entre autres). Les investissements choisis parce qu'ils donnent l'illusion de la rentabilité, pendant que les initiés lèvent leurs options d'achat d'actions, représentent un gaspillage de précieuses ressources. Et lorsque prêteurs et actionnaires rechignent à mettre la main au portefeuille parce qu'ils n'ont plus confiance, c'est l'ensemble de l'économie qui en pâtit. Les partisans d'un système dans lequel certains s'enrichissent énormément se sont toujours appuyés sur l'argument suivant: l'attrait de la richesse constitue une grande motivation. Motivation, d'accord, mais pour quoi faire? Plus on apprend ce qui se passe dans les entreprises américaines, moins on est convaincu que ces mesures incitatives ont effectivement encouragé les patrons à travailler dans notre intérêt à tous. (...) Les importantes réductions d'impôts des vingt-cinq dernières années - celles décidées par Ronald Reagan dans les années 80 et celles de George W. Bush - ont toutes joué fortement en faveur des très riches. (Malgré la confusion savamment entretenue, plus de la moitié des allégements fiscaux de Bush profiteront en fin de compte à 1 es ménages, les plus fortunés bien sûr). La principale augmentation d'impôts durant cette période, à savoir l'alourdissement de l'imposition des revenus du travail dans les années 80, a frappé avant tout la classe ouvrière. L'exemple le plus frappant de l'évolution de la politique au bénéfice des riches est le mouvement en faveur d'une suppression des droits de succession. Ces droits représentent avant tout un impôt sur la fortune. En 1999, seules 2 es successions, les plus grosses, les ont supportés, et la moitié de cet impôt a été payée par 3 300 successions seulement, soit 0,16 u total. Un quart des recettes proviennait de 467 successions seulement. (...) A mesure que le fossé entre les riches et les autres se creuse, la politique économique défend toujours plus les intérêts de l'élite, pendant que les services publics destinés à l'ensemble de la population, notamment l'école publique, manquent cruellement de moyens. Alors que la politique gouvernementale favorise les riches et néglige les besoins de la population, les disparités de revenus ne cessent d'augmenter. Les Etats-Unis des années 20 ne constituaient pas une société féodale. Néanmoins, c'était un pays dans lequel d'immenses privilèges, souvent hérités, formaient un contraste frappant avec une misère noire. C'était également un pays dans lequel l'Etat, plus souvent que de raison, se mettait au service des privilégiés tout en faisant fi des aspirations de l'homme de la rue. Cette époque est, dit-on, révolue. Mais qu'en est-il réellement? Les inégalités dans l'Amérique d'aujourd'hui ont retrouvé leurs niveaux des années 20. Les gros héritages ne jouent plus un grand rôle dans notre société, mais avec le temps - et l'abrogation des droits de succession - nous permettrons la formation d'une élite héréditaire tout aussi éloignée des préoccupations de l'Américain moyen. A l'instar de l'ancienne élite, la nouvelle exercera une énorme influence politique. Dans son livre Wealth and Democracy [Richesse et Démocratie] , Kevin Phillips émet cette sombre mise en garde en guise de conclusion: "Soit la démocratie se renouvelle, avec une renaissance de la vie politique, soit la fortune servira de ciment à un nouveau régime moins démocratique: une ploutocratie, pour l'appeler par son nom." C'est un point de vue extrême, mais nous vivons à l'heure des extrêmes. Même si les apparences de la démocratie demeurent, elles risquent de se vider de leur sens. Il est par trop facile de deviner le pays que nous pourrions devenir, un pays dans lequel de grands privilèges seront réservés aux individus qui ont le bras long; un pays dans lequel l'homme de la rue voit son horizon bouché; un pays dans lequel l'engagement politique semble inutile, parce qu'au bout du compte seule l'élite voit ses intérêts défendus. Paul Krugman UN PARFUM DE COUP D'ETAT Pendant sa campagne électorale, Al Gore avait promis qu'il "travaillerait dans l'intérêt du peuple","s'attaquerait aux puissants", dénonçant "les grands pollueurs" et les "grandes entreprises pharmaceutiques". Pour lui barrer la route et faire élire "leur" candidat Georges W. Bush, les maitres du monde ont organisé ce qui ressemble beaucoup à un coup d'état... Al Gore a obtenu un demi-million de voix d'avance au niveau national, mais c'est Georges W. Bush qui est aujourd'hui installé à la Maison Blanche, grâce aux élections truquées de Floride, un état dirigé par le frère de Georges W. Bush. Comme Ronald Reagan, Georges W. Bush est un président fantoche, sans vision politique, ce qui assure les Maitres du Monde d'avoir les mains libres pour diriger la planète. C'est pourquoi ils ont généreusement financé la campagne électorale de Bush, la plus chère de l'histoire. De plus, Georges Bush Junior est le fils de l'un des plus grands maitres du monde: Georges Bush-père, ancien président, ancien directeur de la CIA, et fondateur de la compagnie pétrolière Zapata Oil. Grâce à cette "élection", les Maitres du Monde vont pouvoir accélérer la réalisation de leurs grands projets: - imposer les OGM, le clonage, les brevets sur les espèces vivantes et sur l'homme, la marchandisation du vivant afin de transformer le corps humain en ressource exploitable - déréglementation du commerce mondial, accords multilatéraux visant à anéantir le pouvoir des états - déclenchement d'une nouvelle "crise économique" afin de justifier une nouvelle vague de restructuration de l'économie, faire diminuer les salaires, précariser les emplois, obtenir plus de "flexibilité" des salariés, et opérer de nouveaux licenciements. La nouvelle crise économique à venir sera un "investissement" pour une nouvelle ère de croissance des marges de profit des entreprises. Une Amérique sous le contrôle des multinationales Plus que jamais, les grands lobbies industriels et les multinationales exercent une influence directe sur la politique américaine. L'Administration Bush compte plus de dirigeants d'entreprises qu'aucune autre Administration précédente. 80es membres du gouvernement sont des anciens dirigeants de l'industrie pétrolière ou militaire. Andrew Card, chef de cabinet de Bush, a été vice-président de General Motors. Paul O'Neil, Secretaire au Trésor, fut président d'Alcoa. Le Secretaire au Commerce est directeur général de Tom Brown Inc, compagnie pétrolière. La conseillère de la Sécurité Nationale, Condoleeza Rice est membre du CA de Chevron (un tanker de la société porte même son nom). Charles Schwab est membre du Conseil international à la banque d'affaires J.P.Morgan. Donald Rumsfeld, à la tête du Pentagone, a été directeur général de deux grosses sociétés des industries militaires (General Instruments) et biotechnologiques (Searle). George W.Bush et son vice-président Dick Cheney (ami et proche conseiller de Georges Bush-père) viennent tous les deux de l'industrie pétrolière. Le Ministère de l'Energie est presque entièrement entre les mains de gens en relation avec l'industrie pétrolière ou électrique parmi lesquels Phillips Petroleum, l'Institut d'Energie Nucléaire, et Southern California Edison (l'une des deux entreprises responsables de la faillite du réseau électrique californien). George W. Bush avait déjà déclaré pendant sa campagne qu'il "ne croyait pas du tout à l'effet de serre". Dès les premières semaines de sa présidence, il a annoncé une série de mesures directement inspirées par les intérêts du lobby pétrolier et énergétique: 1 - les Etats Unis n'appliqueront pas les accords de Kyoto sur la réduction des émissions de CO2 2 - la prospection pétrolière sera autorisée dans le Refuge national de la faune de l'Arctique en Alaska, ce qui saccagerait irréversiblement un site naturel exceptionnel (en raison de la pollution à grande échelle causée par les rejets des eaux de forage). 3 - le budget consacré à la recherche et au développement des énergies renouvelables (solaire, éoliennes, etc) sera réduit d'un tiers. Réduction d'un tiers également du budget consacré aux économies d'énergie. 4 - Les centrales électriques américaines au pétrole et au charbon qui avaient été fermées pour cause de pollution excessive seront réouvertes et à nouveau exploitées. La loi sur la qualité de l'air sera modifiée, en augmentant les niveaux de pollution autorisés. Au Ministère de la Santé, les industries pharmaceutiques, biotechnologiques, hospitalières et les assurances ont toute leur place. On y trouve les représentants de Merck (le 2è groupe pharmaceutique américain), Ernst and Young, et l'Association Nationale des Assureurs médicaux. SOURCES : http://perso.wanadoo.fr/metasystems/ElectionsUS.html Article du 14 novembre 2000 Les élections américaines déclenchent une crise politique dans l'establishment La crise politique qui a éclaté autour de l'élection présidentielle américaine ne va pas être résolue dans le court terme. La conjugaison de l'effondrement monétaire et financier global et de cette crise politique crée une nouvelle dynamique, qui pourrait se traduire par des appels de plus en pressants à un leadership fort, du type de celui de Franklin Roosevelt. Comme aucun des candidats actuels ne saurait remplir cette condition, le rôle de Lyndon LaRouche, aux Etats-Unis et sur le plan international, va devenir décisif. En ce qui concerne le processus électoral, le décompte des voix dans l'Etat de Floride ne sera pas terminé avant le 14 novembre. L'écart entre George W. Bush et Al Gore est infime. La date limite des votes par correspondance d'électeurs de Floride vivant à l'étranger est le 17 novembre. Mise à part cette procédure de pointage, différentes plaintes ont été déposées concernant la présentation peu claire des bulletins utilisés dans le comté de Palm Beach ainsi que de nombreuses irrégularités -- urnes « égarées », actes d'intimidation dans certains bureaux de vote, pénurie de bulletins dans des quartiers afro-américains, etc. Le directeur de la campagne de Gore, William Daley, a annoncé le 9 novembre que son comité allait demander un recompte des bulletins dans le comté de Palm Beach, ainsi que dans ceux de Volusia, Dade et Broward, et qu'il soutiendrait les actions en justice intentées par des électeurs qui ont trouvé les bulletins de vote trop complexes (ils seraient quelque 20 000). Ailleurs dans l'Etat, la campagne de Gore a rassemblé d'autres constats d'irrégularités qui pourraient, selon Daley, faire l'objet d'une action en justice. Le 21 novembre, un juge fédéral de Floride devra examiner une plainte qui vise à suspendre la confirmation des résultats électoraux. Même une fois les pointages achevés -- et la campagne de Bush pourrait en réclamer dans d'autres Etats comme l'Iowa, le Wisconsin et le Nouveau Mexique -- rien ne sera décidé. C'est le Collège électoral, qui se réunit le 18 décembre, qui représente l'étape suivante dans le processus de sélection et si rien n'est décidé à ce moment-là, la Chambre des représentants devra trancher. La meilleure chose qui puisse arriver, pour les Etats-Unis et le reste du monde, serait que le Collège électoral tombe dans une impasse avec ces deux candidats et que des alternatives soient proposées. Le Collège électoral est en effet habilité à choisir des candidats autres que Bush et Gore et, à ce sujet, l'on mentionne déjà les candidats à la vice-présidence, le démocrate David Lieberman et le républicain Richard Cheney. Le Collège électoral, qui se réunit dans chaque Etat le 18 décembre, vote séparément pour le Président et le vice-Président. La loi fédérale n'oblige pas les grands électeurs à voter selon le vote populaire de leurs Etats, bien que certains Etats le requièrent. Le 27 décembre, le Collège électoral doit présenter ses votes au président du Sénat. Le 6 janvier, le Congrès se réunit pour compter les voix des grands électeurs. S'il y a impasse, la procédure passe à la Chambre des représentants, qui vote à la majorité entre les trois ayant reçu le plus de voix de grands électeurs. Pendant ce temps, le président Clinton restera de toute façon au pouvoir jusqu'au jour de l'entrée en fonctions du nouveau Président, le 20 janvier -- à condition que ce dernier ait été sélectionné entre-temps. Clinton, qui a été renforcé par la victoire électorale de sa femme Hillary au poste de sénateur de l'Etat de New York, est resté au-dessus de cette mêlée électorale. La crise financière et monétaire internationale frappera sans doute en janvier, ce qui signifie que la conduite des affaires devra être assumée soit par Clinton, soit par un nouveau Président capable de faire face à la situation, qualité qui manque aussi bien à Bush qu'à Gore. L'odeur de fraude et de manipulation émanant de ce processus électoral est un symptôme de la décadence de tout l'establishment américain, dont l'ineptie et la corruption évidentes dans cette élection sont désormais objet de ridicule et de mépris à l'étranger. Plus profondément, le fait même que l'oligarchie financière basée à Wall Street a pensé pouvoir manipuler l'élection entre un « coincé » pompeux et vide de substance, et un « crétin » avéré, révèle la décadence de l'establishment. Comme les électeurs américains, du moins ceux qui prennent encore la peine de se rendre aux urnes, sont divisés à égalité entre deux candidats sans caractère et sans grande différence, le vainqueur éventuel n'aura pas d'autorité. Tous deux sont discrédités par la corruption. Et tous deux sont des perdants, comme l'ont fait remarquer de nombreux observateurs. Les tentatives de leurs comités de limiter les dégâts ou de gérer la crise ont échoué. Les deux camps sont maintenant engagés dans une lutte féroce pour le pouvoir, que l'on peut qualifier de cannibalisme. Plus ils se combattront, plus ils se discréditeront aux yeux des Américains. Bien sûr, la corruption et la fraude électorale n'ont pas commencé le 7 novembre et ne sont pas limitées à la Floride. LaRouche le décrit, métaphoriquement, de la manière suivante : l'oeuf était déjà pourri et c'est le scandale de la Floride qui l'a cassé. L'odeur nauséabonde s'est répandue et l'on ne pourra plus jamais la remettre dans sa coquille. La manière dont la classe politique a réduit au silence toute opposition aux « favoris » au cours des primaires, témoigne de sa volonté de contrôle dictatorial. Les campagnes de Bill Bradley et de John McCain ont été l'objet de pressions massives, jusqu'à ce qu'ils se retirent. Ralph Nader et Pat Buchanan, candidats de partis tiers, ont été exclus des débats, etc. Encore plus révélateur est le traitement scandaleux infligé par le Comité national démocrate (DNC) à Lyndon LaRouche qui, suivant les normes de la Commission fédérale des élections (FEC), s'était qualifié comme candidat majeur. Le DNC a refusé de reconnaître LaRouche comme démocrate et a interdit à ses délégués dûment élus de siéger à la convention démocrate d'août dernier. Dans l'Etat de l'Arkansas où LaRouche avait reçu plus de 50 000 voix, tous ses délégués ont été donnés à Gore. Lors de l'élection primaire du Michigan, les voix pour LaRouche ont été mises à la poubelle. A l'époque, LaRouche avait déclaré que cette folie du DNC coûterait aux démocrates la majorité à la Chambre et au Sénat. Aujourd'hui, le type de fraude électorale et d'intimidations utilisées contre LaRouche pendant les primaires éclate au grand jour en Floride (et dans d'autres Etats). Le processus était illégitime depuis le départ. Par ailleurs les candidats associés à LaRouche ont obtenu, malgré un harcèlement massif, de bons scores dans des élections fédérales. Dans le Wyoming, Mel Logan, secrétaire général de l'union locale du United Mine Workers et lui-même mineur, qui jouissait du soutien de l'AFL-CIO, a obtenu 22 ace au sortant républicain, le sénateur Craig Thomas. En Louisiane, Roger Beall, ancien agriculteur et dirigeant du American Agricultural Movement de l'Etat, a obtenu 24 ace au sortant John Cooksey pour un siège de député. En somme, la crise politique que vit actuellement l'oligarchie financière de Wall Street, et sa lutte interne pour le pouvoir, sont une bonne chose pour l'Amérique impériale et décadente. Il est temps que ces forces, qui prétendent dicter leur loi au reste du monde, soient humiliées et rappelées à plus de modestie. Le 14 novembre, lors d'un forum à Washington, LaRouche parlera de « ce qui vient après ». (Vous pouvez le suivre sur le net à www.Larouchespeaks.org, à 19h heure européenne.) SOURCES : http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_222.html __________________________________________________ 23 NOVEMBRE 2000 Le 14 novembre, à Washington, Lyndon LaRouche a prononcé un discours par téléconférence devant une salle comble, simultanément retransmis sur son site Internet (www.larouchespeaks.com) et suivi par un auditoire international. Intitulé « Voici venir les conséquences », son discours traitait principalement de la crise américaine au lendemain de l'élection présidentielle du 7 novembre, ainsi que des crises politique et financière globale. Les questions soulevées pendant la discussion concernaient aussi bien l'Afrique, l'Asie, le Proche-Orient que la Russie. LaRouche a déclaré : « La crise électorale qui vient d'éclater aux Etats-Unis peut sans doute être interprétée comme un acte de la Providence, en ce sens qu'elle force la nation, ses principales institutions, y compris le Collège électoral, et ses citoyens à se saisir de cette occasion pour réexaminer les preuves de fraude et autres violations exercées à l'encontre de l'esprit de la Constitution américaine, et qui ont plongé le processus de l'élection présidentielle dans cet état de corruption profonde et systémique qui s'est manifesté le 7 novembre. « L'élection elle-même était irrégulière, mais ce n'est que la conséquence d'une campagne électorale corrompue et vide de sens. Ce qui s'est passé le 7 novembre n'est pas pire que ce qui s'est passé au cours des dix mois précédents. Cette campagne électorale était, dès le début, surtout depuis février de cette année, l'une des plus corrompues que nous ayons connues aux Etats-Unis, du moins pour ce qui est des campagnes nationales. » LaRouche mentionna le fait que la grande presse européenne avait décrit les deux candidats « favoris » -- George W. Bush et Al Gore -- « en des termes qui étaient d'habitude réservés à un dictateur d'opérette d'une quelconque république bananière. Le monde est horrifié, non pas par les résultats de l'élection mais par les candidats en présence. (...) » En outre, pendant cette campagne, on a soigneusement évité d'aborder les problèmes auxquels le monde, et les Etats-Unis en particulier, doivent faire face dès maintenant, et plus encore d'ici un mois ou deux. Elle était donc « corrompue à tous les niveaux, que ce soit par les voix dérobées, le racket, les sommes records dépensées ou encore l'attitude des médias nationaux. Il n'y avait rien de réel. Cela ressemblait plutôt à un grand rassemblement de style Nuremberg, sans substance mais avec beaucoup de faste, beaucoup d'argent et pas grand-chose venant des orateurs. (...) Il n'y avait rien de valable pour quoi l'on puisse voter. » En conséquence, LaRouche estime qu'il faut suivre la procédure constitutionnelle habituelle, dont la prochaine étape est le Collège électoral qui doit se réunir le 18 décembre et décider qui sera élu. Si le Collège électoral ne peut pas trancher, alors la décision reviendra au Congrès à partir des 5 et 6 janvier. Si rien n'est décidé au 20 janvier, jour prévu pour la passation de pouvoirs, « nous aurons alors un problème constitutionnel et il faudra le résoudre ». Le problème plus profond, dit LaRouche, réside dans le fait que les Etats-Unis et le monde sont menacés par un fascisme américain, et cela au moment-même où s'aggrave la situation économique et financière internationale. Ce danger vient de la mise en oeuvre par les républicains de la stratégie sudiste, qui a permis l'élection de Richard Nixon à la présidence en 1968, et qui a été adoptée plus tard par les démocrates, avec comme résultat l'élection de Jimmy Carter en 1976. Il s'agit de l'héritage de la Confédération du XIXème siècle, une combinaison de « shareholder et de slaveholder value »-- le profit aux actionnaires aujourd'hui, comme le profit aux propriétaires d'esclaves autrefois. Elle avait été conceptualisée au milieu des années 60 afin d'exploiter le ressentiment des Blancs à l'encontre des Afro-Américains qui bénéficiaient de progrès sociaux, ainsi que du président démocrate Johnson qui avait fait adopter la Loi sur le droit de vote de 1965. « Le monde en général et, au premier chef, les Etats-Unis sont hantés par le spectre qui menaçait l'Allemagne en janvier 1933. Au cours de ce mois-là, le président élu des Etats-Unis, Franklin Roosevelt, et, de l'autre côté de l'Atlantique, un cercle regroupé autour de la Société Friedrich List en Allemagne, s'efforçaient de mettre en oeuvre des politiques destinées à juguler les effets de la Grande dépression mondiale de 1929-1933. A cette époque comme aujourd'hui, les adversaires de la politique de Roosevelt voulaient défendre le pouvoir démesuré des intérêts financiers anglo-américains, eux-mêmes responsables de la dépression par la mise en oeuvre de mesures d'austérité reposant sur le pillage des populations, ainsi que de mesures politiques brutales destinées à détruire tout moyen de résistance des populations à de telles déprédations. Ces mesures sont, dans la forme et l'esprit , similaires à la démagogie des récentes propositions des campagnes de Bush et Gore. Les adversaires de la tradition de Franklin Roosevelt font ainsi écho, sous cette forme et dans cette mesure, aux intérêts financiers qui obtinrent alors le renversement du gouvernement du chancelier von Schleicher pour amener Hitler au pouvoir. » Comme cette crise mena inévitablement à la Deuxième Guerre mondiale, aujourd'hui « nous faisons face à une menace tout aussi effrayante aux Etats-Unis mêmes et à l'échelle mondiale ». LaRouche situe cette crise politique dans le contexte de la « plus grave crise financière qu'ait récemment connue l'Europe », et dont la seule solution réside dans un retour à la politique que Franklin Roosevelt voulait poursuivre. « Il nous faut une politique que j'appellerais « Partenariat avec l'Amérique », au nom de laquelle les Etats-Unis coopéreraient dans une cause commune non seulement avec les nations d'Europe occidentale, mais aussi avec la Russie, la Chine, le Japon, la Corée et d'autres nations du groupe ASEAN-plus-trois. » Cela signifie répudier la politique du Fonds monétaire international et réaliser une croissance rapide grâce au développement. Il faudrait profiter du krach pour « redéfendre » les principes que Roosevelt avait défendus lors de la dépression, en mobilisant la nation et en lui donnant « un Président et un Congrès qui fonctionnent ». Cela signifie entrer « en partenariat, plutôt qu'en adversité, avec nos amis d'Europe, du Japon, d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale. Coopérer, bâtir des échanges commerciaux, arrêter ce pillage. » L'objectif d'un tel « nouveau partenariat global » doit être « la promotion du bien commun pour tous ». SOURCES : ARTICLE COMPLET http://solidariteetprogres.online.fr/News/Etats-Unis/breve_226.html

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Le mythe de la démocratie américaine (2) Elections truquées aux Etats-Unis : comment les riches mènent leur lutte des classes

Source : http://www.gauchemip.org/spip.php?article7594 dimanche 19 octobre 2008.
Chris Pepus : Les grands médias US ont enfin commencé à parler des illégalités de l’administration Bush. Cependant, le trucage des élections est encore largement ignoré. Au cours des dernières années, le Parti Républicain a eu recours à tout un éventail de tactiques pour éliminer les votes en faveur de leurs opposants. On y trouve l’envoi de machines à voter défectueuses dans des circonscriptions démocrates ainsi que la suppression des listes électorales des électeurs à revenus modestes ou membres de minorités ethniques. Le journaliste Greg Palast enquête sur ce sujet depuis l’année 2000, lorsqu’il révéla comment les officiels de la Floride ont assuré l’élection de George W. Bush en rayant de manière illégale les électeurs afro-américains et démocrates des listes électorales. (voir article ici ). (...) PRECISION : L’article en question peut être difficile à comprendre avec le terme américain "vote caging". Ce terme est en fait utilisé lorsque les minorités, qui ont tendance à voter pour les Démocrates, n’ont pas répondu aux lettres envoyées à une adresse où ils ne vivaient pas (partis dans un autre Etat, à la guerre ...etc) pour s’enregistrer sur les listes électorales. C’est une pratique courante aux USA, trop inconnue médiatiquement. La seule personne qui a travaillé sur ce sujet est le célèbre journaliste Greg Palast qui travaille à la BBC. L’instigateur de ces pratiques illégales s’appelle Tim Griffin, bras droit de Karl Rove, et vient de démissionner au moment même où la BBC vient de publier certains documents qui le compromettraient. (...). (extrait édité par LGS et trouvé surhttp://politiquesusa.blogspot.com/2... )
PALAST Greg CHRIS PEPUS : vos articles sur la suppression d’électeurs ont provoqué une enquête du Congrès et la démission de Tim Griffin, un des procureurs du Président Bush. Pouvez-vous nous décrire comment l’administration Bush a violé le droit de vote en 2004 ? GREG PALAST : la première chose que nous avons découverte s’appelle le caging. Il y avait des courriers électroniques rédigés par un responsable du Comité National Républicain, un personnage nommé Tim Griffin, un protégé de Karl Rove. Il envoyait des listes de caging qui sont des listes d’électeurs qu’on cherche à éliminer des listes électorales. Le système marche comme ça : ils envoient un courrier d’inscription sur les listes électoraux aux électeurs et lorsque ces derniers sont absents - sur l’enveloppe, ils prennent soin de préciser « ne pas faire suivre » - leur inscription est contestée. La liste que nous avons reçue comportait principalement des électeurs de la base aérienne navale de Jacksonville (Floride). Il y de bonnes raisons pour qu’une personne domiciliée dans une base militaire soit absente. Par exemple, parce qu’elle est partie faire une guerre à l’étranger, contrairement à Bush pendant la guerre du Vietnam. Les Républicains ont aussi envoyé des courriers à des universités à majorité noire en plein mois d’août, sachant que les étudiants seraient absents. Ils ont illégalement contesté ces électeurs. En 2004, les Républicains ont procédé ainsi avec 3 million d’électeurs, ce qui est absolument incroyable et n’est jamais mentionné. Tous les faits étaient là, dans les archives de la Commission d’Assistance Electorale du gouvernement fédéral. Ces électeurs ont reçu des bulletins de vote provisoires et un million de ces bulletins ont été jetés à la poubelle. Ca, c’est une de leurs astuces. Il y en a d’autres et ils sont en train d’affuter leurs méthodes en vue des élections de 2008. CHRIS : Mais Griffin a affirmé qu’il ne savait pas ce qu’était le caging avant de lire votre articles. « Il faut que je regarde ça », a-t-il dit. GREG : En fait, j’ai découvert qu’il avait raison. Il a envoyé un courrier électronique qui disait « voici une liste de caging ». Comme il l’a dit, il faut être un spécialiste en techniques de marketing direct pour comprendre la technique de caging. Ce qui veut dire que quelqu’un d’autre lui a dit d’envoyer ces listes, quelqu’un dont il ne discutait pas les instructions, même lorsqu’il ne les comprenait pas. Qui connaissant les techniques de marketing direct et qui pouvait donner de telles instructions à Tim Griffin ? Eh bien, avant de travailler pour George W. Bush, Karl Rove dirigeait Rove & Company, une société de marketing direct. Rove est donc un expert en caging. Le professeur de droit Bobby Kennedy Jr, qui enquête sur cette affaire avec moi, affirme qu’il s’agissait d’un acte illégal. Alors qui a ordonné cet acte illégal ? M. Rove ? CHRIS : comment avez-vous obtenu ces courriers électroniques ? GREG : Griffin n’est pas un gars, disons, très futé. Alors il a envoyé ces courriers non pas à l’adresse GeorgeWBush.com, qui était l’adresse interne de l’organisation de campagne, mais à GeorgeWBush.org, qui est un site satirique. Le responsable du site, John Wooden, me connait. Il a immédiatement transféré ces courriers à mon équipe. Il ne savait pas de quoi il s’agissait et franchement, au début, nous non plus. Il a fallu beaucoup de travail pour comprendre de quoi il retournait. CHRIS : y’a-t-il eu du nouveau dans cette affaire, à part le refus de Karl Rove de témoigner devant la Commission Judiciaire de la Chambre des Représentants ?GREG : Je reviens tout juste d’une réunion avec David Iglesias, un procureur de l’état du Nouveau Mexique qui a été démis de ses fonctions. Les techniques de caging et autres expliquent sa destitution ainsi que celles d’autres procureurs US. Les grands médias US, comme toujours, ont tout faux dans cette affaire. La destitution des procureurs US n’a rien à voir avec leurs opinions politiques ou leur gestion. C’est plutôt une tentative destinée à contraindre les procureurs à participer à un plan visant à faire arrêter des électeurs sous prétexte qu’ils auraient violé la loi électorale et créer une hystérie pour justifier leur retrait des listes électorales. Je n’arrêtais pas de demander à des Républicains, « s’il y a autant d’électeurs délinquants, pourquoi n’ont-ils pas été arrêtés ? Pourquoi n’ont-ils pas été inculpés ? » Ils me répondaient, « Oh, mais ça va venir. Parlez-en à David Iglesias. » Je l’ai appelé, ainsi que d’autres procureurs, et j’ai eu droit à tout le baratin. D’un côté on me dit qu’Iglesias est sur le point d’engager des poursuites et lui me répond, « je ne crois pas, non ». Pour moi, il est clair qu’Iglesias résistait aux pressions exercées sur lui pour l’obliger à engager des poursuites bidons. Il cherchait partout des électeurs fraudeurs mais n’en trouvait aucun. Certains étaient dans l’armée, et donc absents de leur adresse de domiciliation. Je viens de vérifier certains de ces soi-disant fraudeurs qu’Iglesias refuse de poursuivre. Ce sont des dirigeants Républicains eux-mêmes qui m’ont donné les noms. Il y avait une dame, une serveuse, qui s’était enregistrée deux fois avec deux différentes signatures en face du nom. Alors je suis allé parler à cette « fraudeuse » et je lui ai demandé si elle s’était fait inscrire deux fois. Elle m’a répondu « oui ». Elle m’expliqua que, selon la loi, si on ne reçoit pas un accusé de réception de son inscription, on peut et on doit s’inscrire de nouveau. Ils ne mettent pas votre nom deux fois sur la liste. Je lui ai demandé pourquoi les deux signatures différentes et s’il y avait quelque chose de frauduleux là dedans. Elle m’a répondu « non. La première fois j’ai signé sur une table. La deuxième, j’ai signé en tenant le papier à la main. » Le cas de cette femme figurait parmi les soi-disant six cas les plus graves de fraude dans tout l’état du Nouveau Mexique. Le Gouverneur Bill Richardson a signé des lois qui rendent l’inscription sur les listes électorales plus difficile, à cause de ces soi-disant fraudes. Ces lois sont tellement sévères que Richardson, un Démocrate d’origine hispanique, a fait l’objet d’une plainte déposée par le Centre Brennan pour la Justice pour obstruction illégale des électeurs hispaniques. CHRIS : ce qui est remarquable, c’est le nombre de groupes visés. Je me souviens d’avoir lu quelque chose sur les machines à voter défectueuses dans (le livre de Greg Palast) Armed Madhouse. Vous écrivez qu’en 2004, la circonscription du Nouveau Mexique où le plus de voix ont disparu est une circonscription ouvrière à majorité blanche. GREG : Oui. J’appelle ce vol de voix une « lutte de classes par d’autres moyens ». Les circonscriptions à majorité amérindienne, noire, ou mexicaine sont souvent les plus visées. Mais, statistiquement, nous avons découvert que c’était plus le niveau de revenus que l’origine ethnique qui déterminait la prise en compte ou non du vote. Je peux vous indiquer avec quelle probabilité votre vote sera prise en compte si vous me dites quels sont vos revenus. Au fait, le secrétaire d’état Républicain du Colorado, Mike Coffman, vient de m’attaquer. J’ai raconté qu’il avait éliminé tous ces électeurs. Il a dit, « Palast ne cherche qu’à récolter des fonds pour son opération », mais il n’a pas dit que j’avais tort. Il a dit qu’il ne faisait que respecter la loi. J’ai déjà entendu tout ça dans la bouche de Katherine Harris. J’avais dit, « devinez la couleur des électeurs rayés ». Il m’a répondu « la race des électeurs n’est pas mentionné dans nos docments ». Ouais, bien sûr. Ils savent. Par le code postal. Ca c’est encore autre chose : s’ils ne savent pas, ils devraient le savoir. Parce que les lois sur les libertés civiques obligent les officiels chargés des élections à prendre des mesures pour éviter que leurs décisions ne soient entachées par des préjugés raciaux. Il est censé savoir, surtout lorsqu’il fait rayer des listes un cinquième des électeurs du Colorado. CHRIS : un autre état où des électeurs sont régulièrement rayés est la Floride. En 2000, vous avez écrit que les Républicains de la Floride ont rayé des listes des dizaines de milliers d’électeurs Démocrates. Avez-vous trouvé quelque chose qui ferait croire à une action similaire cette année ? GREG : Pire même. L’ensemble du pays à été « Floridisé ». George W. Bush a signé une loi en 2002, « Help America Vote Act » et, en 2006, ils ont mené une opération à la Katherine Harris dans tout le pays. Ils ont dit aux secrétaires des états, qui sont des officiels partisans (i.e. « politiques » - ndt) dans chaque état, de rayer des listes tous les « électeurs douteux ». Beaucoup de choses qui étaient illégales, comme la technique du caging, sont désormais inscrites dans la loi. Pour résumer, nous avons désormais une loi fédérale qui couvre les magouilles, au lieu de les interdire. Dans une circonscription du Nouveau Mexique, la moitié des Démocrates qui se sont présentés aux primaires (de 2008) n’ont pas pu voter. Il a des purges basées sur des adresses, sur des identités. Le Centre Brennan a dit qu’environ 85.000 électeurs en Floride sont en train d’être rayés, parce qu’ils se sont fait inscrire lors de campagnes d’inscriptions où leurs identités n’ont pu être vérifiées. Pour l’écrasante majorité, ces électeurs sont noirs, parce que de nombreux noirs se font inscrire lors de campagnes menées à la sortie des églises. Alors, si la Floride respecte désormais les règles du jeu, c’est simplement parce que les régles ont été changées. CHRIS : en quoi la loi Help America Vote facilite-t-elle ces manipulations ? GREG : par exemple, en Floride, lorsqu’ils ont imposé des mesures particulières pour identifier ceux qui se font inscrire lors de campagnes, ils ont fait référence à la loi Help America Vote. Ils ont dit que c’était obligatoire. Cela dit, le fait est que 46 états ne sont pas d’accord sur cette interprétation, mais ça ne les a pas empêchés de le faire. De plus, cette loi oblige chaque état des Etats-Unis à modifier sa loi électorale. Et une fois que vous avez ouvert la boite de Pandore des lois électorales, chaque réforme devient une occasion pour une nouvelle magouille. Cette loi crée une zone obscure dans la législation. Les officiels de la Foride disent, « nous avons fait ça à cause de la nouvelle loi ». Alors les avocats du Centre Brennan demandent, « où ça ? Comment pouvez-vous dire que c’est à cause de la nouvelle loi ? ». Les autres répondent « oh, eh bien, c’est comme ça que nous l’avons compris ». S’agit-il d’une loi fédérale ? D’une loi d’état ? Non, c’est la loi de Bush, la loi de Rove. Ce qu’il y a d’agréable dans les élections pour les tricheurs, c’est qu’il y a une clause « allez vous faire foutre ». Si vous gagnez, c’est vous qui validez les résultats. La police vous appartient. CHRIS : quelles sont les clauses de cette loi les plus souvent invoquées pour lancer des attaques contre les droits des électeurs ? GREG : retournons à 2006. Certaines choses ont fait leur apparition en 2006 relatives au contrôle d’identité des électeurs. C’est la chose la plus louche. La loi exigeait, début 2006, que chaque état tienne une liste informatisée, centralisée, des électeurs. Le premier état à se lancer bille en tête dans la purge d’une base données informatisée, centralisée, fut la Floride. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés en 2000 avec une purge de pseudo-délinquants. Avec la loi Help America Vote, ils ont pris prétexte des incidents en Floride pour soi-disant procéder à une réforme, et la « réforme » a consisté à généraliser à tout le pays les méthodes de la Floride... Mais les gens se disent, « quel mal y a-t-il à vérifier les listes électorales ? » La réponse est que cette nouvelle loi prétend empêcher un délit qu’on ne rencontre pratiquement jamais. Chaque année, aux Etats-Unis, nous avons au maximum cinq condamnations pour fraude sur les listes électorales. Nous pensons qu’avec la nouvelle loi, cinq millions d’électeurs sont rayés chaque année. Vous avez donc littéralement, pour chaque véritable délinquant, un million d’électeurs qui se voient rayés des listes. On n’arrête pas un million de personnes pour attraper un assassin. CHRIS : concernant ces listes centralisées, vous avez écrit que c’est une société appelée Accenture qui gère les listes informatisées pour différents gouvernements d’état. Pouvez-vous nous en parler ? GREG : Accenture s’appelait Arthur Anderson, mais après qu’ils aient été pris la main dans le sac dans les magouilles d’Enron, ils ont tendance à ne plus utiliser ce nom. Arthur Anderson a été coupée en deux : une partie fût liquidée, déclarée en faillite, et l’autre rebaptisée Accenture. Ils n’ont pas changé leurs pratiques. Il y a Accenture ; il y a ES&S (Election Systems & Software). Ces personnages sont les plus louches dans cette affaire. Ils arrivent à combiner à la fois le parti paris, l’incompétence et des tarifs exorbitants. ES&S a été impliquée dans le Nouveau Mexique. C’est une société créée par le sénateur Républicain Chuck Hagel, du Nebraska. Chaque fois que ES&S s’occupe d’une liste électorale, la liste devient étonnamment républicaine. Tout le monde sait que si on applique certaines méthodes, on élimine certains types d’électeurs. C’est pour cela que je mène cette enquête avec Bobby Kennedy. Nous enquêtons sur le vol du scrutin de 2008 avant qu’il ne se produise. Nous examinons ce qui se passe au Colorado, au Nouveau Mexique, en Alabama, en Floride. Nous allons publier un grand article dans un magazine national. Nous ne pouvons pas vous dire lequel. CHRIS : ce sera publié quand ? GREG : En septembre. Il y aura aussi un film qui sera diffusé à la télévision sur la chaine BBC et sur un réseau national aux Etats-Unis. Pour la première fois, nous allons briser le mur du silence médiatique aux Etats-Unis. CHRIS : j’ai lu que vous récoltez des fonds pour cette émission. Ca se passe comment ? GREG : Eh bien, c’est ça le problème. (La chaine de télévision) a finalement accepté notre proposition, mais a dit « évidemment, nous n’allons pas la financer ». D’accord, je vais dire à ceux de mon équipe qu’ils seront réduits à manger de la nourriture pour chiens. Ils sont assez doués pour survivre avec le minimum. Ils étaient ici la nuit dernière, jusqu’à deux heurs du matin. Zach Roberts, je tiens à lui rendre cet hommage, était censé s’arrêter de travailler avec nous il y a sept semaines. On travaille non-stop, mais il faut trouver ne serait-ce qu’un minimum d’argent. Nous voulons toucher les organisations militgantes et leur fournir du matériel. Nous allons publier un guide de l’électeur, Retrouvez Votre Voix, que je suis en train de rédiger avec Kennedy. Une bonne partie sera sous forme de bandes-dessinées, conçues par Top Shelf. Une personne qui s’occupe de récolter des fonds s’est plaint du fait que nous donnions trop de choses – mes livres, des DVD. Mais c’est notre façon de faire : faire sortir l’information et bâtir une base de connaissances. Maintenant, et ça va vous donner un indice sur mon âge, les protestations contre la guerre au Vietnam ont commencé par de grands cours magistraux d’information, genre « voici une carte, et voici où se trouve le Vietnam. » Il faut apprendre les enjeux. Les gens sont désarmés. C’est-à-dire que les gens savent qu’ils se font avoir, mais ils ne savent pas exactement comment.
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Le Wall Street Journal et la crise électorale aux États-Unis

Par Barry Grey Le 11 novembre 2000 SOURCE: http://www.wsws.org/francais/News/2000/nov00/11nov00_walselec.shtml Il n'y a pas de réfutation plus dévastatrice des prétentions légales et constitutionnelles du candidat républicain à la présidence George W. Bush que l'éditorial publié le 10 novembre dernier par son supporter le plus agressif, le Wall Street Journal. Dans un article hardiment intitulé « A Gore Coup d'Etat ? » (Un coup d'État par Gore ?), le quotidien réussit à inverser totalement la réalité en accusant le clan Gore de tenter de voler l'élection. Cet éditorial vient en réponse à l'annonce faite par les porte-paroles démocrates qui ont annoncé leur intention de contester devant les tribunaux les résultats des élections en Floride, dont les 25 votes au collège électoral décideront de l'issue finale. Le Wall Street Journal soutient que l'élection nationale devrait être décidée par un recomptage rapide des voix en Floride et par le décompte des votes d'outremer, un processus qui devrait se terminer avant le 17 novembre. Pour le Wall Street Journal, nul besoin de prêter attention au fait que suite à un second examen des machines à voter, la marge de victoire de Bush en Floride est passée ­ sur 6 millions de voix ­ de 1 725 à 327, que plusieurs milliers d'électeurs dans le comté traditionnellement démocrate de Palm Beach ont voté par erreur pour Buchanan, un candidat d'extrême-droite, et enfin que 19 000 bulletins de vote ont été éliminés dans ce même comté parce que leur agencement trompeur a fait en sorte que de nombreux électeurs ont voté accidentellement pour deux candidats à la fois. Il ne faudrait pas non plus faire attention aux dires d'électeurs issus des minorités raciales qui affirment ailleurs dans l'État que les autorités policières et électorales ont cherché à les intimider, ou encore aux nombreux incidents où des boîtes remplies de bulletins de votes ont été égarées pendant plusieurs heures (le tout dans un État qui a une longue tradition de fraude électorale et dirigé par nul autre que le frère de Bush).  Le Wall Street Journal dénonce notamment Gore qui selon lui emploie des « escouades d'avocats politiques » pour « entraîner le peuple de ce pays dans une crise politique sans précédents ». Tout cela provient d'un journal qui a participé à une campagne continue et employant les moyens les plus sordides et provocateurs pour déstabiliser l'administration Clinton afin de le chasser de son poste par un coup pseudo-constitutionnel. Dans sa façon de faire, le Wall Street Journal n'a pas hésité à utiliser les calomnies et la diffamation. Dès les premiers mois de la première administration Clinton il s'en était pris à un ami proche des Clinton qui travaillait au département de la justice. La chasse aux sorcières menée par le Wall Street Journal est l'un des facteurs qui a poussé Foster au suicide, mais cela n'a pas empêché les éditeurs du quotidien de publier plusieurs articles où ils suggéraient que les Clinton avaient quelque chose à voir dans la mort de Foster. L'accusation portée contre les démocrates par le Wall Street Journal de faire appel aux avocats et aux tribunaux pour entraîner le pays dans une crise politique résume bien leur propre rôle en fait. Ce journal a en effet soutenu toute une petite armée d'avocats de droite lors de nombreuses provocations légales, dont la plus célèbre est sans doute le procès Paula Jones. Ce quotidien a également servi de principal porte-parole et de conseiller en coulisse pour toute une cabale de réactionnaires qui se sont tous unis finalement lors du scandale de l'affaire Monica Lewinsky, de l'enquête menée par Kenneth Starr, puis lors de la procédure de destitution menée par les républicains. Le Wall Street Journal qui considère sans importance le fait que Bush, son favori, ait perdu le vote populaire mardi dernier, a pendant huit ans justifié ses actions séditieuses en disant que l'administration Clinton était illégitime, puisque les majorités électorales de Clinton n'avaient jamais franchi la barre des 50 p. 100. Peut-on imaginer comment le Wall Street Journal et la plupart des médias réagiraient aujourd'hui si les républicains avaient remporté le vote populaire mais que Gore prétendrait à la présidence sur la base d'un avantage de 327 votes en Floride ? Nul doute qu'ils exigeraient à hauts cris des réunions au Congrès, la nomination d'enquêteurs spéciaux et la tenue de convocations pour bloquer une tentative illégitime de prise du pouvoir. Voir aussi:
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De la tentative de destitution aux élections suspectes : les atteintes contre les droits démocratiques se poursuivent aux États-Unis

SOURCE : http://www.wsws.org/francais/News/2000/nov00/10nov00_destielec.shtml

Par le comité de rédaction

Le 10 novembre 2000 La tentative éhontée des organisateurs de la campagne Bush de clamer victoire aux élections présidentielles en dépit de l'avalanche de preuves que de nombreuses irrégularités sont survenues aux urnes en Floride, État sur lequel dépend le résultat final des élections, constitue un mépris total des droits démocratiques du peuple américain. En 1998-1999, le Parti républicain contrôlé par l'extrême-droite avait déjà tenté de renverser le résultat de deux élections en menaçant le président Clinton de destitution et de procès. Ce parti tente maintenant de détourner les élections présidentielles par des moyens crûment antidémocratiques en utilisant le contrôle qu'il exerce sur le gouvernement de l'État de Floride dirigé par le frère du candidat républicain à la présidence. L'enjeu va au-delà du fait que Gore ait obtenu plus de votes populaires car, selon la procédure archaïque et antidémocratique du collège électoral enchâssée dans la constitution des États-Unis, il peut toujours perdre la présidence. En fait, son rival traîne actuellement de l'arrière tant pour ce qui est du nombre de votes populaires obtenus que du nombre de voix au collège électoral. Les chances que Bush l'emporte au collège électoral ­ avec 271 voix contre 267 pour Gore ­ dépendent entièrement des résultats suspects du vote en Floride. Plusieurs faits démontrent clairement et sans ambiguïté que des milliers d'électeurs soutenant Gore n'ont pas pu exercer leurs droits démocratiques. C'est ainsi qu'environ 19 000 votes ont été rejetés dans le comté de Palm Beach à cause d'un bulletin de vote mal conçu qui a entraîné de nombreux électeurs à poinçonner accidentellement deux lignes au lieu d'une. Ce faisant, ils ont voté pour deux candidats à la présidence. Des milliers d'autres voix dans le même comté ont également été attribuées accidentellement au candidat d'extrême-droite Patrick Buchanan, toujours à cause du même bulletin de vote ambigu. Par ailleurs, dans le comté de Volusia, des « erreurs de fonctionnement » des ordinateurs ont entraîné une chute soudaine du nombre total de voix pour Gore. Enfin, de nombreux électeurs noirs ont été intimidés et privés de leurs droit de vote dans plusieurs bureaux de scrutin de Miami et dans les régions rurales du nord de l'État. Deux jours seulement après l'élection, le dégoût suscité par ces fraudes électorales entraînait déjà des protestations politiques. Des centaines d'étudiants, en majorité Noirs, de l'université Florida A&M ont manifesté à Tallahassee, la capitale de l'État. Pareillement, des centaines d'électeurs âgés juifs ont manifesté dans le comté de Palm Beach pour dénoncer ce simulacre d'élection. Beaucoup d'entre eux exprimaient leur colère de voir leur vote accordé à l'antisémite Buchanan et ont réclamé que l'on leur permette de revoter. Les résultats de Palm Beach apparaissent tellement inéquitables qu'un juge local a ordonné que les votes du comté soient recomptés manuellement plutôt que de procéder à un simple réexamen superficiel des ordinateurs et des machines à voter des 67 comtés de l'État comme le suggérait le gouverneur l'État. Avant que le secrétaire d'État républicain de la Floride n'y mette fin jeudi soir, un bref examen avait déjà réduit l'avantage de Bush à seulement 225 votes sur un total de 6 millions de voix en Floride. Le nombre croissant d'irrégularités évidentes et de manifestations publiques a obligé le clan de Gore à revenir sur sa position de retenue de mercredi et à annoncer une pleine remise en question légale du vote en Floride. Nommé par Gore pour représenter ses intérêts lors du recomptage du vote en Floride, l'ancien secrétaire d'État Warren Christopher, a qualifié « d'illégal » le bulletin de vote utilisé à Palm Beach. William Daley, directeur de la campagne Gore qui avait refusé d'annoncer une victoire démocrate dans l'État, a annoncé en conférence de presse jeudi que Gore avait gagné le vote populaire tant en Floride qu'au niveau national. « Si la volonté du peuple est respectée, Al Gore doit se voir accorder la victoire en Floride et être notre prochain président », a-t-il déclaré, ajoutant ensuite que « l'invalidation de milliers de vote en Floride » représentait « une injustice sans précédents dans notre histoire ». La réaction initiale des organisateurs de la campagne Bush et du Parti républicain a été de crier victoire sans même chercher à présenter de preuves. Les aides de camp de Bush s'apprêtaient même à célébrer la victoire jeudi soir à Austin, camp de base de la campagne républicaine, immédiatement après publication des résultats de l'élection en Floride. Ils ont également annoncé que le gouverneur du Texas s'affairait déjà à mettre sur pied une équipe de transition et à décider qui se verrait attribuer certains postes gouvernementaux. Plusieurs officiels de la campagne Bush, notamment Don Evans, Karl Rove et Karen Hughes, ont clairement démontré leur mépris des droits démocratiques de la façon dont ils ont répondu aux questions qui leur étaient adressées à propos des rapports d'irrégularités électorales relevées dans le comté de Palm Beach. Enfin, ce n'est que tard jeudi soir, alors que l'avantage de Bush en Floride était presque réduit à zéro lors d'un recomptage à la grandeur de l'État, qu'une retraite partielle fut annoncée et que les célébrations ont été annulées. L'ancien secrétaire d'État James Baker, représentant désigné par George Bush pour surveiller le nouveau calcul des votes en Floride, a déclaré que le résultat des élections ne serait pas connu avant le 17 novembre, date limite pour l'arrivée des votes d'outremer à Tallahassee, capitale de la Floride. « L'élection présidentielle est suspendue », a-t-il avoué. Une question de droits démocratiques Le Parti de l'égalité socialiste n'a pas soutenu la campagne d'Al Gore car nous avons en effet des positions politiques irréconciliables avec celles du Parti démocrate. Toutefois, les résultats des élections 2000 touchent à des enjeux fondamentaux relatifs aux droits démocratiques. La classe ouvrière ne doit pas rester passive et permettre aux éléments d'extrême-droite du camp Bush de voler ces élections. Ces enjeux sont essentiellement les mêmes que ceux qui furent menacés par la crise de destitution de Clinton. Nous assistons à une tentative, par des méthodes conspiratrices, de renverser une décision démocratique du peuple américain. Lors de la crise de destitution, l'extrême-droite a monter de pseudo-procès et fait appel à des conseillers indépendants nommés par des membres extrémistes du Parti républicain siégeant au Congrès pour enquêter et porter des accusations factices contre un président élu. Contrôlée par les républicains, la Chambre des représentants avait voté pour la destitution du président peu après les élections au Congrès de 1998. Ces élections avaient révélé l'hostilité populaire profonde à la campagne contre Clinton. Mais cela n'a pas empêché l'extrême-droite de faire fi de l'opinion publique en poursuivant son assaut politique contre la Maison-Blanche. Bush et ses alliés républicains au Congrès représentent une couche de l'élite dirigeante qui ne prête plus aucune importance aux droits démocratiques. Ils veulent contrôler toutes les formes de pouvoir étatique pour écraser ces droits et imposer des politiques sociales des plus réactionnaires : l'abolition de tout impôt sur la richesse et les revenus, l'élimination de tout pouvoir régulateur du gouvernement vis-à-vis des affaires commerciales, la destruction des programmes de sécurité sociale et d'assurance-maladie, et de tout ce qui reste de programmes sociaux aux États-Unis. La destitution de Clinton a échoué à cause de l'opposition populaire. Mais une importante confusion sur l'importance politique de cette campagne d'extrême-droite règne toujours du fait de la couardise des démocrates et du torrent sensationnaliste des médias qui se sont bornés à ne parler que d'un « scandale sexuel » à la Maison-Blanche. Dans la lutte actuelle pour s'emparer des élections présidentielles, l'alignement politique apparaît de façon plus nette et évidente à l'opinion publique. Les réponses hargneuses données par les organisateurs de la campagne républicaine aux questions qui leur sont adressées sur les irrégularités électorales en Floride prouvent l'hypocrisie des prétentions du clan Bush de « mettre fin aux petites querelles à Washington ». Loin de mettre fin aux luttes partisanes, Bush en fait plutôt une escalade en annonçant une victoire qui ne serait due qu'à la privation du droit de vote de dizaines de milliers d'électeurs démocrates. L'entrée de Bush à la Maison-Blanch après un tel vote frauduleux équivaudrait à imposer un gouvernement au peuple américain contre sa volonté. La seule façon de résoudre de façon démocratique toute cette parodie d'élection en Floride est d'exiger la tenue d'un nouveau suffrage dans toutes les comtés contestés. Quant aux démocrates, personne ne devrait se fier à Gore et compagnie pour défendre les droits démocratiques. Les démocrates ont en effet à peine combattu la destitution de Clinton, en plus d'oublier sciemment toute l'affaire pendant la campagne présidentielle. Ils ont ainsi contribué directement à cette extraordinaire faiblesse des marges de victoire aux élections et donné une nouvelle occasion à l'extrême-droite de saisir le pouvoir. Enfin, les aspirations les plus profondes des Clinton, Gore, et autres leaders démocrates sont d'en arriver à un compromis répugnant avec les républicains dans le dos du peuple. Même si les résultats électoraux se concluent par l'intronisation de Gore à la présidence, il est à peu près certain que ce compromis aura été obtenu au prix de conditions qui nuiront gravement aux droits démocratiques et aux intérêts sociaux de la classe ouvrière. Mais avant tout, il faut comprendre que la crise actuelle exprime en dernière analyse l'état fragile de la démocratie américaine. L'effondrement des normes démocratiques traditionnelles ­ exprimées d'abord lors de la crise de destitution et maintenant avec ces élections contestées ­ reflète les divisions et les tensions énormes que vit la société américaine. S'il est capital pour les travailleurs de s'opposer aux efforts actuels des républicains qui tentent de voler l'élection, les travailleurs doivent également comprendre que les menaces contre leurs droits démocratiques proviennent de la crise que vit la société capitaliste. Dans un pays où la structure sociale est définie par un niveau d'inégalités sociales colossal et sans précédent et où la moitié de la richesse est concentrée entre les mains des 2 p. 100 les plus riches de la population, les formes démocratiques de gouvernement ne peuvent survivre. Ces événements soulignent le besoin urgent de développer un mouvement vraiment indépendant de la classe ouvrière, basé sur un programme démocratique et socialiste. Voir aussi:

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