Saga Bush - Chapitre 03/Alliances famille | |
Chapitre III - L'hygiène de la race : trois alliances de la famille Bush
« Le gouvernement doit mettre tous les moyens médicaux modernes au service de cette connaissance. (.) Ceux qui sont maladifs et indignes physiquement et mentalement ne doivent pas perpétuer leur souffrance dans le corps de leurs enfants. (.) La prévention de la faculté et l'opportunité de procréer de la part des gens physiquement dégénérés et mentalement malades, sur une période de 600 ans seulement (.) libérerait l'humanité d'un malheur incommensurable. » « La différence de revenus par tête entre les pays développés et les pays en voie de développement augmente, résultant pour une part importante des taux de naissance plus élevés dans les pays les plus pauvres. (.) La famine en Inde, les bébés non désirés aux Etats-Unis, la pauvreté qui semblait constituer une chaîne impossible à rompre pour des millions de personnes - comment devrions-nous endiguer ces problèmes ? (.) Il est tout à fait évident que l'un des principaux défis des années 1970 (.) sera d'incurver la fécondité du monde. » Ces deux citations sont semblables dans leur étalage moqueur de sollicitude envers la souffrance humaine et dans les remèdes cyniques qu'elles proposent : Big Brother doit empêcher les gens « indignes » et les « non désirés » de vivre. Examinons maintenant d'un peu plus près le contexte familial de notre président, de façon à illustrer comment le second auteur, George Bush (n.1) en est venu à partager le point de vue du premier, Adolf Hitler.(n.2). Nous allons examiner ici les alliances de la famille Bush avec trois autres familles : les Farish, les Draper et les Gray. Les associations privées parmi ces familles ont abouti sur les relations du président avec ses conseillers les plus proches, les plus confidentiels. Leurs alliances ont été forgées dès les débuts du projet de Hitler et la période qui suivit directement. Les comprendre va nous aider à expliquer l' obsession de George Bush à propos de la surpopulation supposée des non - Anglo - Saxons dans le monde et les moyens dangereux qu'il a adoptés pour traiter ce « problème ». Bush et FarishQuand George Bush fut élu vice-président en 1980, le mystérieux Texan William (« Will ») Stamps Farish III reprit la direction de toutes la fortune personnelle de George Bush dans une sorte de « société aveugle ». Connu comme l'un des hommes les plus riches du Texas, Will Farish tient ses affaires dans le secret le plus absolu. Seule la source de son immense richesse est connue, mais pas ce qu'il en fait.(n.3). Will Farish a longtemps été l'ami le plus proche et le confident de Bush. Il est également le seul hôte privé de la reine d'Angleterre, Elisabeth II : il possède et héberge également les étalons qui s'accouplent avec les juments de la reine. C'est la raison publique qu'elle invoque lorsqu'elle se rend en Amérique et qu'elle séjourne chez Farish. C'est un chaînon vital dans l' esprit de notre président anglophile. Le président Bush peut compter sur Will Farish pour ne pas trahir les secrets de violence qui entourent l'argent de la famille Bush. Car la propre fortune familiale de Farish s'est elle aussi réalisée grâce au projet de Hitler, dans un partenariat de cauchemar avec le père de George Bush. Le 25 mars 1942, l'attorney général adjoint des Etats-Unis, Thurman Arnold, annonçait que William Stamps Farish (grand-père du gérant de l'argent du président) avait plaidé « pas de contestation » dans les accusations de conspiration criminelle avec les nazis. Farish était le principal directeur d'un cartel à l'échelle mondiale entre la Standard Oil Co. du New Jersey et le groupe I.G. Farben. L'entreprise fusionnée avait ouvert le camp de travail en esclavage de Auschwitz, le 14 juin 1940, afin de produire du caoutchouc artificiel et de l'essence à partir du charbon. Le gouvernement de Hitler fournissait ses opposants politiques et les Juifs comme esclaves, que l'on faisait travailler à mort avant de les tuer tout simplement. Arnold révéla que la Standard Oil du New Jersey (plus tard, Exxon), dont Farish était le président directeur général, s'était mise d'accord pour cesser de cacher aux Etats-Unis les brevets sur le caoutchouc artificiel que la compagnie avait livrés aux nazis.( n.4) Un comité d'enquête du Sénat, sous la direction du sénateur (plus tard président) Harry Truman, du Missouri, avait appelé Arnold à témoigner lors des auditions concernant la collaboration de sociétés américaines avec les nazis. Les sénateurs exprimèrent leur violente réprobation à la façon dont Farish poursuivait son alliance avec le régime de Hitler qui avait débuté en 1933, lorsque Farish était devenu patron de la Jersey Standard. Ne savait-il dont pas qu'une guerre était en cours ? Le département de la Justice déposa devant le comité une lettre, écrite au président Farish de la Standard par son vice-président, peu de temps après le début de la Seconde Guerre mondiale (1er septembre 1939) en Europe. La lettre avait trait à une reconduite de leurs accords antérieurs avec les nazis : Rapport à propos du voyage en Europe 12 octobre 1939 Monsieur W.S. Farish 30 Rockefeller Plaza Cher Monsieur Farish : (.) Je suis resté en France jusqu'au 17 septembre. (.) En Angleterre, j'ai rencontré, sur rendez - vous, les gens de la Royal Dutch [Shell Oil Co.], de Hollande et (.) un accord général a été conclu sur les changements nécessaires dan nos relations avec l' I.G. [Farben], en vue de l'état de guerre. (.) Le groupe Royal Dutch Shell est essentiellement britannique. (.) J'ai également eu plusieurs réunions avec (.) le ministère de l'Air [britannique] (.). Je demandé de l'aide pour obtenir la permission nécessaire d'aller en Hollande. (.) Après plusieurs discussions avec l'ambassadeur [américain, Joseph Kennedy] (.) la situation s'est complètement clarifiée. (.) Ces messieurs de ministère de l'Air (.) m'ont très gentiment proposé de m'aider [plus tard] à retourner en Angleterre (.). A la suite de ces arrangements, j'ai été à même d'honorer mes rendez-vous en Hollande [je m'y suis rendu à bord d'un bombardier de la Royal Air Force britannique], où j'ai eu trois jours de discussions avec les représentants de l'I.G. Ils m'ont délivré des assignations sur quelque 2.000 brevets étrangers et nous avons fait de notre mieux pour mettre au point les plans d 'un modus vivendi qui pourrait fonctionner tout au long de la durée de la guerre, que les Etats - Unis y participent ou pas (.) [c'est l'auteur de l' ouvrage qui souligne] Très sincèrement vôtre, F[rank] A. Howard. (n.5) Voici certaines réalités toutes froides qui se cachent derrière la tragédie de la Seconde Guerre mondiale et qui aident à comprendre l'alliance familiale Bush-Farish - et le fait qu'ils sont si proches de la reine d' Angleterre : La Shell Oil est surtout la propriété de la famille royale britannique. Le président de Shell, Sir Henri Deterding, a contribué à sponsoriser la montée de Hitler au pouvoir (n.6) par un arrangement avec le gouverneur de la Banque d'Angleterre de la famille royale, Montagu Norman. Leur alliée, la Standard Oil, allait participer au projet de Hitler jusqu'à son terme, tout sanglant et horrible qu'il ait été. Lorsque le grand-père Farish signa le décret de consentement du département de la Justice en mars 1942, le gouvernement avait déjà commencé à se faufiler dans les méandres compliqués des accords monopolistes mondiaux du pétrole et de la chimie entre la Standard Oil et les nazis. De nombreux brevets et d'autres particularités appartenant aux nazis avaient été saisis par l'Office américain de saisie et de garde des biens privés. L'oncle Sam n'allait plus saisir l'Union Banking Corporation avant sept autres mois. L' axe Bush - Farish avait débuté en 1929. Cette année-là, la banque Harriman acheta Dresser Industries, fournisseurs de coupleurs pour pipelines à la Standard et à d'autres compagnies. Prescott Bush devint directeur et patron financier de Dresser, installant son copain de classe Neil Mahlon en tant que président.(n.7) Plus tard, George Bush allait désigner un de ses fils comme directeur à la Dresser. William S. Farish était la principale cheville ouvrière de la Humble Oil Co. du Texas, qu'il fit reprendre par la Standard Oil Company du New Jersey. Ce fut Farish qui construisit l'empire Humble-Standard des pipelines et raffineries au Texas.(n.8). Le marché des valeurs s'effondra juste après que la famille Bush entra dans les affaires du pétrole. La crise financière mondiale conduisit à la fusion de la banque Walker-Harriman avec la Brown Brothers en 1931. L'ancien partenaire de Brown, Montagu Norman, et son protégé Hjalmar Schacht, en effervescence, se rendirent plusieurs fois à New York, cette année et la suivante, pour préparer le nouveau régime hitlérien de l'Allemagne. L'événement politique américain le plus important au cours de ces préparatifs en faveur de Hitler consista dans l'abominable « Troisième congrès international de l'eugénisme », qui se tint à New York, au Musée américain d'Histoire naturelle, du 21 au 23 août 1932, et qui était supervisé par la Fédération internationale des Sociétés eugénistes. (n.9) Cette rencontre traita sans hésiter de la persistance acharnée des Afro-Américains et autres groupes supposés « inférieurs » ou « socialement inadaptés » à vouloir se reproduire, développer leur nombre et s'amalgamer avec d'autres groupes. Il était recommandé que ces «dangers » pour les groupes ethniques « meilleurs » et pour les « gens bien nés » puissent être traités par la stérilisation ou par la « suppression des mauvaises souches » des «inaptes». Le gouvernement fasciste italien envoya un représentant officiel. Mary, la soeur d'Averell Harriman, qui était directrice des « Loisirs et distractions » pour le Congrès, vivait en Virginie, un pays où l'on chasse le renard; son Etat fournit l'orateur chargé de parler de la «pureté raciale », W.A. Plecker, le commissaire virginien des statistiques vitales. On dit que Plecker fascina les délégués avec son compte rendu de la lutte pour faire cesser les mélanges raciaux et les relations sexuelles interraciales en Virginie. Les débats du congrès furent dédiés à la mère d'Averell Harriman; elle avait financé la fondation du mouvement américain des sciences raciales dès 1910, ainsi que la mise en place du Bureau d'Archives sur l'Eugénisme en tant que section du Laboratoire national Galton de Londres. Elle et d'autres Harriman étaient généralement accompagnés aux courses de chevaux par le vieux George Herbert Walker - ils partageaient avec les Bush et les Farish une fascination pour la «reproduction des pur-sang » tant chez les chevaux que chez les hommes.( n.10) Averell Harriman s'arrangea personnellement avec la Hamburg-Amerika Line de Walker et Bush pour transporter les idéologues nazis d'Allemagne à New York, pour cette rencontre. (n.11). Le plus célèbre de ces idéologues amenés au Congrès était le Dr Ernst Ruëdin, psychiatre au Kaiser Wilhelm Institute de Généalogie et de Démographie, à Berlin, où la famille Rockefeller payait pour que le Dr Ruëdin occupe un étage entier avec ses «recherches» eugéniques. Le Dr Ruëdin avait pris la parole à la rencontre de la Fédération internationale, à Munich, en 1928, où il avait parler d' aberration mentale et d'hygiène raciale», alors que d'autres (des Allemands et des Américains) avaient parlé de mélanges de races et de stérilisation des inaptes. Ruëdin avait également dirigé la délégation allemande lors du congrès sur l'hygiène mentale, en 1930, à Washington, D.C. Mors du congrès de New York sur l'eugénisme, organisé par Harriman en 1932, Ernst Ruëdin fut unanimement élu président de la Fédération internationale des Sociétés eugéniques. C'était une reconnaissance de Ruëdin comme fondateur de la Société allemande d'Hygiène raciale, avec son cofondateur, le vice-président de la Fédération eugénique, Alfred Ploëtz. Comme les financiers affolés par la dépression magouillaient à Berlin et à New York, Ruëdin était maintenant le dirigeant officiel du mouvement eugénique mondiale. Les composantes de son mouvement comprenaient des groupes aux directions qui se recoupaient et qui se consacraient à, entre autres, la stérilisation des malades mentaux (« sociétés pour l'hygiène mentale »), l'exécution des fous, des criminels et des gens en phase terminale de maladie (les « sociétés en faveur de l'euthanasie »), et la purification raciale eugénique par la prévention des naissances chez les parents de souches « inférieures » (« sociétés pour la contrôle des naissances »). Avant que le camp de la mort d'Auschwitz ne devienne un mot courant, ces groupes britannico - américano - européens prônaient ouvertement l'élimination des « inaptes » par des moyens comprenant la force et la violence. (n.12) Dix mois plus tard, en juin 1933, le ministre de l'Intérieur de Hitler, Wilhelm Frick, prit la parole au cours d'un meeting sur l'eugénisme. Frick déclara que les Allemands étaient une race « dégénérée », accusant un cinquième des parents de produire des enfants « faibles d'esprit » et déficients ». Le mois suivant, chargé en cela par Frick, le docteur Ernst Ruëdin écrivit la « Loi pour la prevéntion des maladies héréditaires pour la postérité », la loi sur la stérilisation modelées sur d'anciens statuts américains de la Virginie et d'autres Etats. Son instaura bientôt des tribunaux spéciaux pour la stérilisation des malades mentaux allemands, des aveugles, des sourds et des alcooliques. Un quart de million de personnes faisant partie de ces catégories furent stérilisées. Ruëdin, Ploëtz et leurs collègues préparèrent toute une génération de médecins et de psychiatres à se muer en stérilisateurs et en tueurs.Lorsque la guerre éclata, eugénistes, docteurs et autres psychiatres vinrent étoffer les effectifs de la nouvelle agence “ T4 ” qui planifiait et supervisait les tueries de masse : d’abord, dans des “ centres d’euthanasie ”, où les catégories saines qui avaient d’abord été soumises à la stérilisation de masse devaient désormais être éliminées, leurs cerveaux expédiés en lots de 200 à des psychiatres expérimentaux ; ensuite dans des camps d’esclaves tels qu’ Auschwitz ; et, finalement, pour les Juifs et autres vicitmes du racisme, dans des camps d’extermination directe situés en Pologne, comme Treblinka et Belsen. (n.13)
Emil Helfferich et Karl Lindemann furent autorisés à signer des chèques en faveur de Heinrich Himmler, chef des SS natis, sur un compte spécial de la Standard Oil. Ce compte était dirigé par le banquier germano-britannico-américain, Kurt von Schroeder. Selon des documents des services de renseignement américains examinés par l’écrivain Anthony Sutton, Emil Helfferich poursuivit ses paiement aux SS jusqu’en 1944, lorsque les SS supervisaient les meurtres de masse à Auschwitz, filiale de la Standard Oil – IG Farben et dans d’autres camps de la mort. Après la guerre, Helfferich dit aux enquêteurs alliés que ces versements n’étaient en aucun cas ses contributions personnelles, puisqu’il s’agissait des fonds de la société Standard Oil. (n.16)
Après avoir plaidé “ non-contestation des faits ” dans ces accusations de conspiration avec les nazis, William Stamps Farish fut condamné à 5.000 dollars d’amende. (Des amendes similaires furent prononcées contre la Standard Oil : 5.000 dollars chacune pour la société mère et chacune de ses filiales). Ceci, bien sûr, ne posa nullement problèmes aux millions de dollars que les Farish avaient acquis dans ses relations avec le Nouvel Ordre de Hitler, en tant qu’important spéculateur et président directeur général de la Standard Oil. Tout ce que cherchait le gouvernement, c’était l’usage des brevets que sa compagnie avait donnés aux nazis (les brevets d’Auschwitz) et dont elle avait privé l’industrie et l’armée américaine. Mais une guerre était en cours, et si on demandait à des jeunes hommes de donner leur vie pour combattre Hitler (…) il fallait quelque chose de plus. Farish fut traîné devant la Commission du Sénat en quêtant sur le programme américain de défense. Le président de la Commission, le sénateur Harry Truman, déclara aux journalistes avant le témoignage de Farish : “ Je pense qu’on n’est pas loin de la trahison. ” (n.17)
Farish commença à se mettre en colère tout seul, au cours de ces interrogatoires. Il hurla son “ indignation ” aux Sénateurs, et prétendit qu’il n’était pas “ déloyal ”. Après les auditions de mars et avril, davantage de saletés encore jaillirent du département de la Justice et du Congrès à propos de Farish et de la Standard Oil. Farish avait trompé l’US Navy afin de l’empêcher d’acquérir certains brevets, tout en les fournissant à la machine de guerre nazie. En attendant, il fournissait de l’essence et du plomb tétraéthyle aux sous-marins et à l’aviation des nazis. Les communications entre la Standard et IG Farben, à partir du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, furent livrées au Sénat et permirent de constater que l’organisation de Farish s’était arrangée pour tromper le gouvernement américain en passant sur les biens détenus par des nazis : nominalement, ils allaient acheter la part d’IG dans certains brevets parce que “ dans l’éventualité d’une guerre entre nous-mêmes et l’Allemagne (…) il serait certainement peu souhaitable de faire passer ces 20% de Standard-IG dans une garde à vue américaine de biens saisis, laquelle pourrait les revendre à des intérêts hostiles. ” (n.18)
John D. Rockefeller, Jr. (le père de David, de Nelson et de John D. Rockefeller III), propriétaire majoritaire de la Standard Oil, déclara à l’administration Roosevelt qu’il ne savait rien des affaires courantes de sa société, que toutes ces questions étaient traitées par Farish et d’autres directeurs.(19)
En août, Farish fut ramené à la barre pour compléter son témoignage. Désormais, il était fréquemment accusé de mensonge. Farish fut écrasé sous les feux roulants de questions posées en public; il devint de plus en plus morose et blême. Alors que Prescott Bush échappa à toute publicité lorsque le gouvernement saisit son organisation bancaire nazie en octobre, Farish, lui, fut bel et bien épinglé. Il s’effondra et mourut d’une crise cardiaque, le 29 novembre 1942.
La famille Farish fut gravement touchée par cette condamnation publique. Le fils, William Stamps Farish, Jr., lieutenant des forces aériennes, subit comme une humiliation le fait que son père avait été publiquement dénoncé et qu’on savait désormais qu’il équipait l’aviation ennemie en carburant. Il mourut dans un accident, lors d’une séance d’entraînement au Texas, six mois plus tard.(20)
Avec ce double décès, la fortune qui consistait pour une grande partie dans les profits tirés du Texas et de l’Allemagne nazie devait être mise au nom du petit-fils, âgé de quatre ans, William (« Will ») Stamps Farish III. Will Farish grandit en menant une existence recluse. Il fut le multimilliardaire le plus secret du Texas, et « cet argent » fut investi dans une multitude de pays étrangers et dans une série impressionnante de contacts « exotiques » chevauchant les mondes du renseignement et de la finance – particulièrement en Grande-Bretagne.
Ce fut l’axe Bush-Farish qui lança la carrière de George Bush. Après l’obtention de son diplôme à Yale (tout en appartenant à la confrérie Skull & Bones), en 1948, George Bush s’envola pour le Texas à bord d’un avion de société et fut engagé dans la firme de son père, Dresser Industries. Durant deux ans environ, il fut aidé par son oncle, George Walker, Jr., et par les amis banquiers britanniques de Farish, afin de s’installer dans la spéculation sur les biens pétroliers. Peu de temps après, George Bush fonda la Zapata Oil Company, qui installait des derricks pétroliers dans certains endroits d’un grand intérêt stratégique pour la communauté des services de renseignements anglo-américains.
A 25 ans, Will Farish devint l’assistant personnel du président de la Zapata, George Bush, lors de la campagne infructueuse de ce dernier pour le Sénat, en 1964. Will Farish utilisa « cet argent d’Auschwitz » pour soutenir financièrement George Bush en investissant dans la Zapata. Lorsque Bush fut élu au Congrès, en 1966, Farish rejoignit le conseil d’administration de la Zapata.(21)
Lorsque George Bush devint vice-présidents des Etats-Unis, en 1980, la fortune des familles Farish et Bush furent une fois de plus associées complètement, et dans le plus grand secret. Comme nous allons le voir, les anciens projets revoyaient à nouveau le jour mais, cette fois, dans des proportions époustouflantes.
Bush et Draper
Vingt ans avant d’être président des Etats-Unis, George Bush présenta deux professeurs spécialistes en « sciences raciales » à la Republican Task Force on Earth Resources and Population (Commission rép. sur les Ressources et la Population du monde). En tant que président de cette même commission, Bush, à l’époque membre du Congrès, invita les professeurs William Shockley et Arthur Jensen à expliquer au comité comment les taux de naissance supposés galopants des Afro-Américains provoquaient une « dégénérescence » de la population américaine.
Par la suite, Bush récapitula personnellement pour le Congrès le témoignage que ses partisans de l’infériorité des Noirs avait livré devant la commission.(22) George Bush tint ses auditions sur la menace posée par les bébés noirs le 5 août 1969, alors que la quasi-totalité de la planète était dans une meilleure disposition d’esprit, puisqu’elle était toujours en train de célébrer le progrès pour l’humanité que représentait les premiers pas de l’homme sur la lune une quinzaine de jours plus tôt. La pensée obsessionnelle de Bush sur ce sujet était alimentée par l’ami de sa famille, le général William H. Draper, Jr., fondateur et président du Population Crisis Committee (Comité de crise de la population), ainsi que vice-président de la Planned Parenthood Federation (Fédération du plan familial). Depuis longtemps, Draper secouait les débats publics, aux Etats-Unis, à propos de ce qu’on désigne par le « boum de la population » des régions non blanches du monde.
Si le congressiste Bush avait expliqué à ses collègues comment sa famille en était venue à faire la connaissance du général Draper, ils en auraient peut-être éprouvé quelque inquiétude, voire même de la panique, et ils auraient accordé davantage d’attention à l’exposé de Bush. Malheureusement, la doctrine et Bush et Draper sur la population constitue aujourd’hui la politique étrangère officielle des Etats-Unis.
William H. Draper, Jr. avait rallié l’équipe Bush en 1927, lorsqu’il avait été engagé par Dillon Read & Co., des banquiers new-yorkais spécialisés dans les investissements. Draper occupa un nouveau créneau d’emploi, dans cette firme : la gestion du compte Thyssen.
Rappelons qu’en 1924, Fritz Thyssen avait installé son Union Banking Corporation à l’adresse de la banque de George Herbert Walker, au n° 39 de Broadway, Manhattan. Le patron de la Dillon Read & Co., Clarence Dillon, avait commencé à travailler avec Fritz Thyssen un peu après qu’Averell Harriman eut d’abord rencontré Thyssen (environ au même moment où Thyssen avait commencé à financer la carrière politique d’Adolf Hitler.
En janvier 1926, la Dillon Read lança la German Credit and Investment Corporation à Newark, New Jersey ainsi qu’à Berlin, en Allemagne, en tant que banq à court terme de Thyssen. Cette même année, Dillon Read lança également la Vereinigte Stahlwerke (German Steel Trust), incorporant les intérêts de la famille Thyssen sous la direction de la finance new-yorkaise et londonienne.(23)
William H. Draper, Jr. fut nommé directeur, vice-président et trésorier adjoint de la German Credit and Investment Corp. Son travail consistait en des prêts à court terme et des astuces de management financier au profit de Thyssen et de la German Steel Trust. Les clients de Draper sponsorisaient la prise de pouvoir terroriste de Hitler, dirigeaient la construction de l’industrie de guerre nazie, et faisaient la guerre contre les Etats-Unis. Les nazis étaient les partenaires directs de Draper à Berlin et dans le New Jersey : Alexander Kreuter, qui résidait à Berlin, était président; Frederic Brandi, dont le père était un gros PDG du charbon au sein de la German Steel Trust, s’installa aux Etats-Unis en 1926 et fut le directeur adjoint de Draper à Newark.
Le rôle de Draper était d’une importance, pour la Dillon Read & Co., dont Draper fut un partenaire, et, à la fin, vice-président. La German Credit and Investment Corp. (GCI) constituait une enseigne de la Dillon Read: Elle avait la même adresse au New Jersey que l’U.S. & International Securities Corp. (USIS), et c’était le même homme qui occupait les fonctions de trésorier dans les deux firmes.(24)
Clarence Dillon et son fils C. Douglas Dillon furent directeurs de l’USIS, qui défraya la chronique lorsque Clarence Dillon fut amené devant les fameuses auditions « Pecora » de la Commission sénatoriale des Banques, en 1933. Il s’avéra que l’USIS fut l’une des plus grandes pyramides spéculatives de tous les temps. Elle escroqua des actionnaires pour des centaines de millions de dollars. Ces politiques d’investissements avaient pourri l’économie américaine jusqu’au trognon et elles devaient amener la Grande Dépression des années 30.
Mais cette couverture qu’était la GCI de William H. Draper, Jr. n’était apparemment pas affiliée à la couverture qu’était l’USIS ou chez Dillon, et la GCI échappa à l’examen limité des gens du Congrès. Cette inadvertance allait s’avéré particulièrement malheureuse, particulièrement pour les 50 millions de personnes qui, par la suite, allaient mourir au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Dillon Read engagea l’homme des relations publiques qu’était Ivy Lee afin de préparer ses directeurs à témoigner et à continuer à confondre et déjouer les membres du Congrès.(25) Apparemment, Lee prit suffisamment de temps sur ses tâches de bâtisseur d’image de marque pour se mettre au service de William S. Farish et de l’I.G. Farben Co. nazie; il orienta les réflexions du Congrès de façon à ce que les Congressistes ne dérangent par les opérations de Draper en Allemagne, et qu’ils n’aient pas se mêler de Thyssen ni des argentiers américains de Hitler.
Par conséquent, en 1932, William H. Draper, Jr. était libre de financer le Congrès international d’Eugénique en tant que « membre donateur ».(26) Utilisait-il ses propres revenus en tant que banquier de confiance de Thyssen ? Ou les fonds provenaient-ils des comptes de société de la Dillon Read, pouvant dans ce cas passer comme fiscalement déductibles en tant que « dépenses pour le projet allemand de purification de la race » ? Draper aida à sélectionner Ernst Ruëdin en tant que responsable du mouvement mondial d’eugénique, et l’homme utilisa son bureau pour promouvoir ce qu’il appelait la « mission sacrée d’hygiène raciale nationale et internationale » d’Adolf Hitler.(27)
W.S. Farish, comme nous l’avons vu, fut accusé publiquement, humilié et détruit en 1942. Juste avant la mort de Farich, l’agence de banque nazie de Prescott Bush fut posément saisie et fermée. Mais le proche ami et partenaire de Prescott dans l’affaire Thyssen-Hitler, William H. Draper, Jr., ne mourut pas ni ne se retira des affaires allemandes. Draper s’autoproclama directeur de la German Credit and Investment Corp. en cette même année 42 et la firme ne fut pas liquidée avant novembre 1943.(28) Mais une guerre était en cours. Draper, colonel à la suite de ses précédents états de service, se rendit sur le théâtre des opérations dans le Pacifique en qualité de général, cette fois.
La général Draper, apparemment, avait un hobby – la magie, l’illusionnisme, les tours de passe-passe, etc. – et il fut membre de la Société des Magiciens américains. Ce n’est pas sans rapport avec la suite de sa carrière.
Le régime nazi capitula en mai 1945. En juillet de la même année, le général Draper fut appelé en Europe par les autorités gouvernementales militaires américaines en Allemagne. Draper fut nommé chef de la Division économique de la Commission de contrôle américaine. Sa mission était de prendre à part les cartels de sociétés nazies. Il y a une raison étonnante, mais parfaitement logique, à cela. Draper en connaissait un bout sur la question ! Le général Draper, qui avait passé environ 15 ans de sa vie à financer et à diriger les plus sales des entreprises nazies, était désormais autorisé à décider de qui devait être accusé, qui avait perdu ou qui gardait son affaire et, en pratique, qui allait être poursuivi pour crimes de guerre.(29) (Draper ne fut pas un cas unique dans le gouvernement d’occupation de l’après-guerre. Prenez le cas de John J. McCloy, gouverneur militaire américain et haut commissaire pour l’Allemagne, de 1949 à 1952. Sous les instructions de sa firme juridique de Wall Street, McCloy avait vécu durant un an en Italie, servant comme conseiller du gouvernement fasciste de Benito Mussolini. Collaborateur intime de la banque Harriman/Bush, McCloy s’était assis dans la loge d’Adolf Hitler lors des Jeux Olympiques de 1936, à Berlin, et ce, sur l’invitation des chefs nazis Rudolf Hess et Hermann Goering.(30)
William H. Draper, Jr., en tant que « conservateur », faisait la paire avec le « libéral » secrétaire américain au Trésor, Henry Morgenthau, dans un jeu vicieux. Morgenthau exigeait que l’Allemagne soit complètement détruite en tant que nation, que son industrie soit démantelée et qu’elle soit réduite à un pays essentiellement rural. En tant que patron de l’économie en 1945 et 1946, Draper « protégea » l’Allemagne du plan Morgenthau, mais à un certain prix.
Draper et ses collègues exigèrent que l’Allemagne et le monde acceptent la culpabilité collective du peuple allemand comme unique explication de la montée du Nouvel Ordre de Hitler et des crimes de guerre nazis. L’histoire arrangeait plutôt le général Draper lui-même, de même que la famille Bush. Cela n’a toujours pas changé des décennies plus tard, ce qui permet au fils de Prescott, le président Bush père, de mettre en garde l’Allemagne contre les dangers de l’hitlérisme. Les Allemands sont trop lents, semble-t-il, pour accepter ce Nouvel Ordre Mondial.
Après plusieurs années de service au sein du gouvernement (travaillant souvent directement pour Averell Harriman au sein de l’Alliance Nord-Atlantique), le général Draper fut nommé, en 1958, président d’un comité censé conseiller le président Dwight Eisenhower sur le fonctionnement idéal de l’aide militaire américaine à d’autres pays. A l’époque, Prescott Bush était sénateur du Connecticut, un proche ami et partenaire de golf du directeur de la Sécurité nationale, Gordon Gray, en même temps qu’un important partenaire de golf de Dwight Eisenhower aussi. Le vieil avocat de Prescott, depuis l’époque nazie, John Foster Dulles, était secrétaire d’Etat, et son frère Allen Dulles, jadis de la banque Schroder, était chef de la CIA.
Cet environnement amical enhardit le général Draper à faire la pub de son comité de conseil en aide militaire. Il modifia le sujet à l’étude. L’année suivante, le comité Draper recommanda que le gouvernement américain réagisse à la menace supposée de « l’explosion de la population » en formulant des plans visant à dépeupler les pays pauvres. La croissance de la population non blanche de la planète, proposait-il, pouvait être considérée comme dangereuse pour la sécurité nationale des Etats-Unis !(31)
Le président Eisenhower rejeta la recommandation. Mais, au cours de la décennie suivante, le général Draper fonda le « Comité de Crise de la Population » et le « Fonds Draper », s’associant aux familles Rockefeller et DuPont pour promouvoir l’eugénisme en tant que « contrôle de la population ». L’administration du président Lyndon Johnson, conseillée par le général Draper sur le sujet, commença à financer le contrôle des naissances dans les pays tropicaux par le biais de l’U.S. Agency for International Development (USAID).
Le général Draper était le gourou de George Bush pour le question de la population.(32) Mais il y avait également l’argent de Draper – de cette même source exceptionnellement horrible – et les connexions de Draper à Wall Street et à l’étranger. Le fils et héritier de Draper, William H. Draper III, était coprésident des finances (responsable du financement) de l’organisation de la campagne nationale ‘Bush-for-president » en 1980. Une fois George Bush installé à la Maison-Blanche, le jeune Draper va diriger les activités de réduction de la population des Nations unies à travers le monde.
Le général Draper fut vice-président de la Dillon Read jusqu’en 1953. Au cours des années 50 et 60, le président directeur général y fut Frederic Brandi, l’Allemand qui était codirecteur de Draper pour les investissements nazis et son contact personnel avec le German Steel Trust nazi. Nicholas Brady fut le partenaire de Brandi à partir de 1954 et il le remplaça au poste de PDG en 1971. Nicholas Brady, qui sait où tous les corps sont enterrés, fut président de la campagne électorale de 1980 de son ami George Bush pour le New Jersey et il fut secrétaire d’Etat américain du Trésor tout au long de la présidence de Bush.(33)
Bush et Gray
L’USAID affirme que la stérilisation chirurgicale constitue la méthode « de premier choix » de l’administration Bush pour réduire la population du tiers monde.(34)
L’United Nations Population Fund prétend que 37% des utilisateurs de moyens contraceptifs en Amérique hispanique et dans les Caraïbes ont déjà été stérilisés chirurgicalement. Dans un rapport de 1991, l’agence de William H. Draper III affirme que 254 millions de couples seront stérilisés chirurgicalement au cours des années 90, et si la présente tendance se poursuit, 80% des femmes de Porto Rico et de Panama le seront également.(35)
C’est le gouvernement américain qui paie directement ces stérilisations.
Le Mexique constitue la première des nations ciblées sur une liste qui a été établie en juillet 1991, lors d’une session stratégique de l’USAID. L’Inde et le Brésil y figurent respectivement en 2e et 3e position.
En contrat avec l’administration Bush, le personnel américain travaille à partir de bases situées au Mexique afin de pratiquer cette chirurgie sur des millions de Mexicains des deux sexes. La stratégie reconnue dans ce programme est de stériliser les jeunes adultes qui n’ont pas encore constitué une famille.
George Bush a un sentiment plutôt solidement ancré à propos de ce projet, tout particulièrement dans la mesure où il l’oppose au pape Jean-Paul II dans les pays catholiques tels le Mexique. (Voir chapitre 4, sur l’origine d’une rancune de la famille Bush à ce propos)
Les dépenses pour le contrôle des naissances dans les pays non blancs constituent l’un des rares éléments du budget de l’administration Bush qui aient été revus à la hausse. Au moment où son budget de 1992 a été établi, l’USAID a déclaré que son Compte Population allait recevoir 300 millions de dollars, une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente. Dans le cadre de ce projet, une somme importante est dépensée dans les manipulations politiques et psychologiques des nations ciblées et dans la subversion assez flagrante à l’encontre de leurs religions et de leurs gouvernements.(36)
Il fallait s’attendre à ce que ces activités provoquent de solides objections de la part des nationalités victimisées, ou de la part des contribuables américains, particulièrement si le programme recevait, en outre, une publicité tous azimuts.
Tout à fait en dehors des considérations morales, des questions de légalité allaient naturellement apparaître, questions que l’on pouvait résumer par : Comment George Bush croit-il qu’il va pouvoir s’en tirer avec des histoires pareilles ?
Sur ce plan, le président dispose de l’avis d’experts. Monsieur (Clayland) Boyden Gray est conseiller auprès de George Bush depuis les élections de 1980. En sa qualité de directeur juridique de la Maison-Blanche, Boyden Gray peut orienter le président à travers les dangers et complexités afférentes à ce genre de guerre contre les populations du tiers monde. Grau sait très bien comment ces choses se passent et comment réagir dans de telles conditions.
Lorsque Boyden Gray avait quatre ou cinq ans, son père organisa le projet pilote de l’actuel programme de stérilisation à l’échelle mondiale et ce, à partir de la maison familiale des Gray, en Caroline du Nord.
Cela avait commencé en 1946. Le mouvement eugéniste cherchait une façon de relancer l’affaire en Amérique.
Les camps nazis de la mort, comme Auschwitz, venaient de marquer pour longtemps la conscience de la planète. La Sterilization League of America, qui, durant la guerre, avait changé son nom en « Birthright, Inc. » (Sté du Droit à la naissance), voulait redémarrer. Il lui fallut d’abord surmonter la nervosité publique à propos des cinglés qui proposaient d’éliminer les populations « inférieures » ou « tarées ». La ligue essaya de faire surface en Iowa, mais elle dut faire marche arrière en raison d’une publicité négative. Récemment, un petit garçon y avait été stérilisé et il était décédé des suites de l’opération.
Ils se décidèrent finalement pour la Caroline du Nord, où la famille Gray pouvait jouer à l’hôte idéal. Via des contacts impériaux britanniques, le grand-père de Boyden Gray, Bowman Gray, était devenu le principal propriétaire de la R.J. Reynolds Tobacco Co. Le père de Boyden, Gordon Gray, venait tout récemment de fonder la Bowman Gray (à la mémoire de –) Medical School à Winston-Salem, en utilisant le stock d’actions qu’il avait hérité des cigarettes. L’école médicale était déjà un centre eugénique.
Quand les expériences commencèrent, la grand-tante de Gordon Gray, Alice Shelton Gray, qui l’avait élevé durant son enfance, vivait également dans cette maison familiale. La tante Alice avait fondé la « Human Betterment League » (Ligue pour l’amélioration de l’humanité), la branche du mouvement eugénique national de stérilisation pour la Caroline du Nord.
Tant Alice était l’observatrice officielle de l’expérience de 1946-47. Sous ses ordres travaillait le Dr Claude Nash Herndon, que Gordon Gray avait bombardé professeur assistant en « génétique médicale » à la Bowman Gray Medical School.
Le Dr Clarence Gamble, héritier de la fortune savonneuse Proctor & Gamble, était le chef des opérations des stérilisation sur le plan national.
L’expérience fonctionnait comme suit. Tous les enfants inscrits dans le district scolaire de Winston-Salem, en Caroline du Nord, se voyaient soumis à un « test d’intelligence » très particulier. Les enfants dont le résultat se situait en dessous d’un seuil inférieur arbitraire se voyaient opérer et stériliser chirurgicalement.
Les lignes qui suivent sont tirées de l’historique officiel du projet.(37) :
A Winston-Salem et dans le comté [proche] d’Orange, en Caroline du Nord, le comité sur le terrain [de la Sterilization League] a participé aux projets de tests pour identifier les enfants en âge scolaire pour lesquels on pouvait envisager la stérilisation. Le projet du comté d’Orange était dirigé par l’Université de Caroline du Nord et financé par ‘Monsieur Hanes’, un ami de Clarence Gamble et fervent supporter du projet de travail sur le terrain en Caroline du Nord. [‘Hanes’ n’était autre que le magnat des sous-vêtements James Gordon Hanes, un mandataire de la Bowman Gray Medical School et trésorier du groupe d’Alice Gray]. (…)
L’école médicale a un long passé d’intérêt pour l’eugénisme et elle a collecté un grand nombred’histoires de familles présentant des maladies héréditaires. En 1946, le Dr C. Nash Herndon (...) fit une déclaration à la presse concernant l’usage de la stérilisation afin de prévenir les maladies héréditaires. (…)
La première étape après avoir soumis les tests mentaux aux enfants de l’école primaire consista à interpréter les résultats et à les rendre publics. Dans le comté d’Orange, les résultats indiquaient que trois pour-cent des enfants en âge scolaire étaient soit débiles soit faibles d’esprit. (…) [Ensuite] le comité d’action engagea un travailleur social afin de commenter chaque cas (…) et de présenter à la Commission d’eugénisme de l’Etat tous les cas pour lesquels la stérilisation était indiquée. cette commission, conformément à la loi en vigueur en Caroline du Nord, était habilité à ordonner la stérilisation. (…)
L’expérimentateur en sciences raciales, le Dr Claude Nash Herndon fournit plus de détails dans une interview donnée en amille Gray avaient donc été menées à bien.
En 1988, l’USAID signa son dernier contrat avec la vieille Sterilization League (connue désormais comme Association for Voluntary Surgical Contraception), amenant le gouvernement américain à dépenser 80 millions de dollars en cinq ans.
S’étant acquitté de la stérilisation de plusieurs centaines d’enfants de la Caroline du Nord (« généralement de plus de
1990.(38)
Alice Gray était superviseur général du projet. Elle et Hanes envoyèrent des lettres de promotion du programme aux commissaires des 100 comtés de la Caroline du Nord. (…) Qu’ai-je fait ? Rien, à part rallier le troupeau à toute l’affaire ! Les travailleurs sociaux opéraient à partir de mon bureau. A l’époque, j’étais également directeur des services de consultations externes à l’hôpital baptiste de Caroline du Nord. C’est là que nous rencontrerions les parents et les enfants [ciblés]. (…) Les tests d’intelligence furent appliqués à tous les enfants du système des écoles publiques de Winston-Salem. Seuls ceux qui ont fait des scores vraiment très bas [furent désignés pour la stérilisation], le fin fond du tonneau, comme en dessous de 70.
Avons-nous pratiqué la stérilisation sur de jeunes enfants ? Oui. C’était une opération relativement mineure. (…) On ne la pratiquait habituellement pas avant que l’enfant ait huit ou dix ans. Pour les garçons, vous faites simplement une incision et vous ligaturez le canal. (…) Nous avons plus souvent effectué l’opération sur les filles que sur les garçons. Naturellement, il vous faut ouvrir l’abdomen, mais, une fois de plus, c’est relativement mineur.
Le Dr Herndon fit remarquer froidement que « nous avions de très bonnes relations avec la presse », pour le projet. Ce n’était pas surprenant, puisque Gordon Gray possédait le Winston-Salem Journal, le Twin City Sentinel et la station de radio WSJS.
En 1950 et 1951, John Foster Dulles, à l’époque président de la Fondation Rockefeller, dirigea John D. Rockefeller III dans une série de tournées mondiales centrées sur le besoin de mettre un terme à l’expansion des populations non blanches. En novembre 1952, Dulles et Rockefeller instaurèrent le Population Council (Conseil de la Population) avec des dizaines de millions de dollars provenant de la famille Rockefeller.
A ce moment, l’American Eugenics Society, toujours prudente en raison de la mauvaise publicité récente avec Hitler, abandonna ses anciens quartiers généraux à l’Université de Yale. La société installa ses quartiers dans le bureau du Population Council, et les deux groupes fusionnèrent. Le secrétaire depuis longtemps de l’American Eugenics Society, Frederick Osborne, devint le premier président du Population Council. Le stérilisateur d’enfants de la famille Gray, le Dr Claude Nash Herndon, devint président de l’American Eugenics Society en 1953, lorsque son travail passa sous le patronage des Rockefeller.
Dans l’intervalle, l’International Planned Parenthood Federation (Fédération international du Planning familial) fut fondée à Londres, dans les bureaux de la British Eugenics Society.
L’ennemi pas encore éradiqué de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, rebaptisé « Contrôle de la Population », venait ainsi d’être ressuscité.
George Bush était ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies en 1972 quand, émanant de Bush et de ses amis, l’USAID commença par établir un contrat officiel avec la vieille Sterilization League of America. La Ligue avait modifié son nom deux fois de suite, et se faisait désormais appeler l’« Association for Voluntary Surgical Contraception » (Assoc. pour la Contraception chirurgicale volontaire). Le gouvernement américain se mit à payer le vieux groupe fasciste afin qu’il stérilise les non-blancs dans les pays étrangers.
Les expérimentations de la f
8 ou 10 ans »), le même groupe est aujourd’hui autorisé par le président Bush à le faire dans 58 pays d’Asie, d’Afrique et de l’Amérique hispanique. Le groupe prétend avec modestie qu’il n’a stérilisé directement « que » deux millions de personnes, avec 87% de la facture payée par les contribuables américains.
Dans l’intervalle, le Dr Clarence Gamble, le fabricant de savon préféré de Boyden Gray, constitua son propre « Pathfinder Fund » (Fonds de Dépistage), en tant que scission émanant de la Sterilization League. Le Pathfinder Fund de Gamble, avec des millions supplémentaires émanant de l’USAID, se concentre sur la pénétration des groupes sociaux locaux des pays non blancs, en vue de briser les résistances psychologiques opposées aux équipes de stérilisation chirurgicale.
NOTES: 1. Phyllis Tilson Piotrow, World Population Crisis: The United States Response (New York: Praeger Publishers, 1973), « Forward »(En avant) par George H.W. Bush, pp. vii-viii. 2 .Adolf Hitler, Mein Kampf (Boston, Houghton Mifflin Company, 1971), p. 404. 3. « Les dix personnes les plus riches de Houston », dans le Houston Post Magazine, 11 mars 1984. « Entre 150 et 250 millions de dollars provenant (.) d'un héritage, plus des investissements supplémentaires (.) principal héritier d'une fortune familiale reposant sur des actions dans le pétrole (.) Quant à ses intérêts financiers, il est (.) très évasif à ce sujet. Il a décrit une fois l'une de ses affaires comme une compagnie qui 'investit dans un tas de compagnies plus réduites, tout en les supervisant (.) et ce, dans nombre de pays étrangers'.» 4. Les annonces furent faites en témoignage devant un Comité spécial du Sénat américain chargé d'enquêter sur le Programme national de défense. Les auditions concernant la Standard Oil eurent lieu les 5, 24, 26, 27, 31 mars et les 1, 2, 3 et 7 avril 1942. Disponibles sur microfiches, section juridique, Bibl. du Congrès. Voir également le New York Times des 26 et 27 mars 1942 ainsi que le Washington Evening Star des 26 et 27 mars 1942. 5. Ibid., Pièce à conviction n° 368, imprimée aux pages 4584-87 du rapport d' audience. Voir également Charles Higham, Trading With The Enemy (Commerce avec l'ennemi) (New York: Delacorte Press, 1983), p.36. 6. Memorandum secret de l'ambassade américaine, Berlin, op. cit., chapitre 2. Sir Henri Deterding fait partis des plus chauds partisans des nazis, durant la période du début de la guerre. 7. Voir sections sur Prescott Bush dans Darwin Payne, Initiative in Energy: Dresser Industries, Inc. (New York: Distribué par Simon and Schuster, 1979) (publié par Dresser Company). 8. Faire-part officiel du décès de William Stamps Farish, New York Times, 30 novembre 1942. Nov. 30, 1942. 9. A Decade of Progress in Eugenics: Scientific Papers of the Third International Congress of Eugenics held at American Museum of Natural History New York, Aug. 21-23, 1932. (Baltimore: Williams & Wilkins Company, septembre 1934). Le terme « eugénisme » est repris du grec et signifie « bonne naissance » ou « bien né », en tant qu'aristocrate, par exemple. L'affirmation essentielle de cette conception, c'est que ceux qui ne sont pas « bien nés » de devraient pas exister. 10. Parmi des lettres du même genre, celle adressée par George Herbert Walker, 39 Broadway, N.Y., à W. A. Harriman, Londres, le 21 février 1925 (papiers W.A. Harriman). 11. Averell Harriman au Dr Charles B. Davenport, président, Congrès International de l' Eugénisme, Long Island, Nen York. 21 janvier 1932 Cher Dr Davenport, Je serai très heureux de vous mettre en rapport avec la Hamburg-American Line (.) Ils pourraient être à même de coopérer en faisant des suggestions qui limiteraient les dépenses au strict minimum. J'ai transmis votre lettre à Monsieur Emil Lederer [du conseil d' administration de la Hamburg-Amerika à New York] en lui demandant d'entrer en contact avec vous De Davenport à M. W.A. Harriman, 59 Wall Street, New York, N.Y. 23 janvier 1932 Cher M. Harriman, Merci beaucoup pour votre aimable lettre du 21 janvier et pour l'initiative que vous avez prise et qui s'est traduite tout de suite par une lettre de la part de M. Emil Lederer. Cette lettre servira de point de départ à la correspondance qui, j'espère, va mettre en mesure davantage de nos collègues allemands de venir en Amérique à l'occasion de congrès sur l'eugénisme et la génétique que ce n'était le cas autrement. Les auditions du Congrès, en 1934, ont établi que la Hamburg-Amerika avait l' habitude d'octroyer la gratuité de la traversée de l'Atlantique à ceux qui se chargeaient des tâches de propagande nazie. Voir Investigation of Nazi Propaganda Activities and Investigation of Certain Other Propaganda Activities, op. cit., chapitre 2. 12. Alexis Carrel, Man the Unknown (Lhomme, cet inconnu), New York: Halcyon House, publié selon les termes d'un arrangement avec Harper & Brothers, 1935, pp.318-19. Le cri de guerre du Nouvel Ordre fut exprimé en 1935 avec la publication de L'homme, cet inconnu, par le Dr Alexis Carrel de l'Institut Rockefeller de New York. Ce lauréat du prix Nobel avait déclaré : « Des sommes énomes sont aujourd'hui requises afin de maintenir en place des prisons et des asiles d' aliénés. (.) Pourquoi préservons-nous ces êtres inutiles et dangereux ? Il faut envisager carrément cette question. Pourquoi la société ne disposerait-elle pas des criminels et des fous d'une façon plus rentable ? (.) La communauté doit être protégée contre les éléments fauteurs de troubles et dangereux. (.) Peut-être devrait-on abolir les prisons. (.). Soumettre les petits criminels au fouet ou à quelque procédure plus scientifique, ensuite un court séjour à l'hôpital, tout cela suffirait probablement à assurer l' ordre. [Les criminels, y compris ceux] qui ont (.) abusé le public sur des questions importantes, devraient être livrés humainement et de façon économique à de petites institutions euthanasiques équipées des gaz qui conviennent. Un traitement du même genre pourrait s' appliquer avantageusement aux fous coupables d'actes criminels. » Carrel prétendait avoir transplanté la tête d'un chien sur un autre et d' avoir gardé l'animal en vie pendant quelque temps. 13. Bernhard Schreiber, The Men Behind Hitler: A German Warning to the World (Lhomme qui se cachait derrière Hitler : un avertissement de l’Allemagne au monde), France, La Hay-Mureaux, vers 1975, l’édition en anglais fut fournie par H & P. Tadeusz, 369 Edgewere Road, Londres W2. Un exemplaire de cet ouvrage est en possession aujourd’hui de l’Union College Library, Syracuse, N.Y. 14. Higham, op. cit., p.35. 15. Les fiançailles furent annoncées le 10 février 1939, New York Times, p.20. Voir aussi le Directory of Directors pour New York City, années 1930 et 1940. 16. Higham, op. cit., pp.20, 22 et autres références à Schroeder et Lindemann. Anthony Sutton, Wall Street and the Rise of Hitler (WS et la montée de Hitler), Seal Beach, '76 Press, 1976. Sutton est également une excellente source à propos des Harriman. 17. Washington Evening Star, 27 mars 1942, p.1. 18. Higham, op. cit. p.50.
(19). Ibid., p.48.
(20). Washington Post, April 29, 1990, p. F4. Higham, op. cit., pp. 52-53.
(21). Rapports annuels de la Zapata, années 1950-60, microfiches de la Bibliothèque du Congrès.
(22). Voir rapport du Congrès à propos du discours de Bush à la Chambre des Représentants, le 4 septembre 1969. Dans ce même rapport, Bush a fait figurer le témoignage dé »posé devant sa Commission, le 5 août 1969.
(23). Sobel, op. cit., pp.92-111. Voir également Boyle, op. cit., chap.1, à propos du Dawes Committee, dirigé par Morgan, des créanciers étrangers de l’Allemagne. Comme Harriman, Dillon utilisa les banques Schroeder et Warburg pour conclure ses marchés allemands. Toutes les affaires de la Dillon Read & Co. en Allemagne étaient supervisées par le partenaire de la J.P. Morgan & Co., Thomas Lamont, et étaient autorisées par le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Montagu Norman.
(24). Voir Poor's Register of Directors and Executives (Annuaire Poor des PDG), (New York: Poor's Publishing Company, fin des années 20 ; années 30 et 40). Voir également Standard Corporation Records (New York: Standard & Poor), édition de 1935, pp.2571-25, et édition de 1939, pp.7436-38, pour la description et l’histoire de la German Credit and Investment Corporation. Pour Frederic Brandi, voir également Sobel, op. cit., pp.213-14.
25). Sobel, op. cit., pp.180, 186. Ivy Lee avait été embauché pour rehausser l’image de la famille Rockefeller, particulièrement mal en point après leur massacre, en 1914, de mineurs en grève et de femmes enceintes à Ludlow, Colorado. Lee obtint du vieux John D. Rockefeller qu’il distribue des pièces de 10 cents aux pauvres faisant la file sous son porche.
(26). Documents du Troisième Congrès International d’Eugénique, op. cit., note de bas de page 7, p.512, « Membres donateurs ».'
(27). Schreiber, op. cit., p.160. Les documents du 3e Congrès intern. d’Eugénique, p.526, répertorient les responsables de la Fédération internationale en fonction de la date de publication de septembre 1934. Ruëdin est mentionné comme président, une année après qu’il eut rédigé pour Hitler la loi sur la stérilisation.
(28). Directory of Directors for New York City, 1942. Interview de Nancy Bowles, bibliothécaire de la Dillon Read & Co.
(29). Higham, op. cit., pp.129, 212-15, 219-23.
(30). Walter Isaacson et Evan Thomas, The Wise Men: Six Friends and the World They Made--Acheson, Bohlen, Harriman, Kennan, Lovett, McCloy (New York: Simon and Schuster, 1986), pp.122, 305.
31). Piotrow, op. cit., pp.36-42.
(32). Ibid., p.viii. « En tant que président de la Commission spéciale républicaine sur la population et les ressources terrestres, j’ai été impressionné par les arguments de William H. Draper, Jr. Le général Draper continue à jouer un rôle éminent grâce à son infatigable travail au profit du Fonds de la Population des Nations unies. »
(33). Sobel, op. cit., pp.298, 354.
(34). Interview, le 16 juillet 1991, de Joanne Grossi, une fonctionnaire de l’USAID's Population Office.
(35). Dr. Nafis Sadik, « The State of World Population », 1991, New York, United Nations Population Fund.
(36). Voir User's Guide to the Office of Population, 1991, Office of Population, Bureau for Science and Technology, United States Agency for International Development. Disponible à S&T/POP, Room 811 SA-18, USAID, Washington D.C. 20523-1819.
(37). « History of the Association for Voluntary Sterilization [formerly Sterilization League of America], 1935-64 », thèse soumise devant la faculté de l’école d’agrégation de l’University of Minnesota, par William Ray Van Essendelft, mars 1978, disponible sur microfilm, Bibliothèque du Congrès. C’est l’histoire officielle, écrite avec l’entière coopération de la Sterilization League.
(38). Interview du Dr C. Nash Herndon, 20 juin 1990.
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mercredi 2 avril 2014
Saga Bush - Chapitre 03/Alliances famille
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