mercredi 2 avril 2014

Saga Bush - Chapitre 04/Pouvoir à Washington

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Saga Bush - Chapitre 04/Pouvoir à Washington

 Chapitre IV
« Le centre du pouvoir se trouve à Washington » (1partie)
Brown Brothers Harriman & Co.
59 Wall Street, New York
Adresse télégraphique ``Shipley-New York''
Compagnie fondée en 1818
Banquiers privés
5 septembre 1944
A l’HonorableThe Honorable W.A. Harriman
Ambassadeur des Etats-Unis en U.R.S.S.
Ambassade des Etats-Unis
Moscou, Russie
Cher Averell,
En pensant qu’il est possible que l’article de Bullitt dans le dernier numéro de « LIFE » ait pu échapper à ton attention, je l’ai découpé et je te l’envoie : je pense qu’il va t’intéresser. 
Au moment où j’écris ceci, tout va bien, ici.
Avec ma cordiale considération, je suis à toi sincèrement,
Pres----

« Au moment où j’écris ceci, tout va bien, ici. » L’ambassadeur en Russie, par conséquent, se faisait rassurer par le directeur et partenaire de sa société, Prescott Bush. A peine 22 mois et demi plus tôt, le gouvernement américain avait saisi et fermé l’Union Banking Corporation, que Bush et les Harriman (voir chapitre 2) avaient fait travailler au nom de l’Allemagne nazie. Mais l’affaire était loin derrière eux, maintenant, et ils étaient en sécurité. Il n’y aurait pas de publicité autour du soutien accordé à l’hitlérisme par les Harriman et Bush.
Le fils de Prescott, le futur président des Etats-Unis, était également en sécurité. Trois jours avant l’envoi de cette note à Moscou, George Bush avait pu sauter en parachute d’un bombardier de la Navy dans le Pacifique, et les deux autres membres d’équipage avaient été tués lorsque l’appareil, privé de pilote, s’était écrasé.
Cinq mois plus tard, en février 1945, le patron de Prescott, Averell Harriman, accompagnait le président Franklin Roosevelt lors de l’historique rencontre au sommet de Yalta, avec le dirigeant soviétique Joseph Staline. En avril, Roosevelt mourait. L’accord atteint à Yalta, prônant des élections libres en Pologne une fois la guerre terminée, ne fut jamais appliqué.
Durant les huit années suivantes (de 1945 à 1952), Prescott Bush fut l’antenne de Harriman au sein du monde financier de New York. Monsieur Harriman, dont la puissance ne cessait de croître, et ses alliés firent passer l’Europe de l’Est sous la dictature soviétique. On entreprit alors de lancer la guerre froide afin de « contre-balancer » les Soviétiques.
Cette stratégie, qui s’inspirait de celle des Britanniques, rapporta nombre de dividendes cauchemardesques. L’Europe de l’Est allait demeurer asservie. L’Allemagne fut divisée « pour de bon ». Le pouvoir anglo-américain s’exerça conjointement sur le « monde libre » non soviétique. Les agissements secrets des gouvernement britannique et américain fusionnèrent. La bande à Harriman prit possession de l’appareil de la sécurité nationale américaine et, en agissant de la sorte, elle ouvrit la porte à l’entrée de la famille Bush dans cet univers.
Après avoir fourni ses services au parti nazi allemand, Averell Harriman passa plusieurs années comme médiateur entre les gouvernements britannique, américain et soviétique dans la guerre visant à arrêter les nazis. Il fut ambassadeur à Moscou de 1943 à 1946.
Le président Harry Truman, à l’égard de qui Harriman et ses amis affichaient un mépris amusé, désigna Harriman au poste d’ambassadeur américain en Grande-Bretagne, dès 1946.
Un jour de 1946, Harriman déjeunait avec l’ancien Premier ministre britannique, Winston Churchill, lorsque Truman lui téléphona. Harriman demanda à Churchill s’il était d’accord avec la proposition de Truman de le (Harriman) rappeler aux Etats-Unis afin d’occuper le poste de secrétaire d’Etat au Commerce. Aux dires de Harriman, Churchill lui dit : « Absolument. Le centre du pouvoir est à Washington. »(1) 

Jupiter Island

Le réorganisation du gouvernement américain après la Seconde Guerre mondiale – la création de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine selon les méthodes britanniques, par exemple – eut des conséquences dévastatrices. Nous ne nous intéresserons ici qu’à certains aspects de cette transformation générale et aux question de politique et de famille qui ont modelé l’existence et l’esprit de George Bush, et lui ont permis, en fin de compte, d’accéder au pouvoir.
C’est au cours de ces années d’après-guerre que George Bush fréquenta l’Université de Yale et qu’il fut initié à la Skull and Bones Society. Le domicile de la famille Bush, à l’époque, était situé à Greenwich, dans le Connecticut. Mais ce fut à cette époque précise que les parents de George, Prescott et Dorothy Walker Bush, passaient leurs vacances d’hiver dans un endroit particulier de la Floride, un endroit que l’on prend bien soin de ne pas mentionner dans la littérature en provenance des cercles proches des Bush.
Certains comptes rendus d’infos nationales, déjà en 1991, reprenaient des observations de la vieille mère du président Bush, Dorothy, concernant l’enfance de son fils. On disait qu’elle habitait Hobe Sound, en Floride. Plus précisément, la mère du président vivait dans un endroit hyper-sécurisé aménagé un demi-siècle plus tôt par Averell Harriman, tout près de Hobe Sound. Le nom exact de l’endroit est Jupiter Island.
Au cours de sa carrière politique, George Bush a revendiqué plusieurs Etats différents d’où il était originaire, y compris le Texas, le Maine, le Massachusetts et le Connecticut. Il n’était pas opportun pour lui de se revendiquer de la Floride, bien que cet Etat ait un lien vital avec son rôle dans le monde, comme nous allons le voir. Et le nid familial de George Bush en Floride, tout au long de sa vie adulte, a été Jupiter Island.
Le coup unique et bizarre de Jupiter Island débuta en 1931, à la suite de la fusion entre W.A. Harriman & Co. et la société anglo-américaine Brown Brothers.
Le lecteur se souviendra de Monsieur Samuel Pryor, le « Marchand de Mort ». Partenaire des Harriman, de Prescott Bush, de George Walker et du patron nazi Fritz Thyssen dans des activités bancaires et maritimes, Sam Pryor demeura président du comité exécutif de Remington Arms. A cette époque, les armes privées nazies (la SA et la SS) furent équipées d’armes américaines – très vraisemblablement par Pryor et sa société – dès qu’elles firent mine de vouloir renverser la république allemande. Le même genre de trafic d’armes en tant qu’instrument de la politique nationale allait plus tard défrayer la chronique : l’affaire des « contras iraniens ».  .
Le dernier jour de l’année 1927, Permelia, la fille de Samuel Pryor, épousa le diplômé de Yale Joseph V. Reed. Immédiatement, celui-ci alla travailler pour Prescott Bush et George Walker en tant qu’apprenti chez W.A. Harriman & Co.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Joseph V. Reed avait servi dans la section des « services spéciaux » du Signal Corps de l’armée américaine. Spécialiste en matière de sécurité, de chiffre et d’espionnage, il allait plus tard écrire un ouvrage intitulé Fun with Cryptograms (Le plaisir des cryptogrammes).(2) 
Il faut savoir que Sam Pryor avait depuis quelque temps une propriété autour de Hobe Sound, en Floride. En 1931, Joseph et Permelia Pryor Reed achetaient la totalité de Jupiter Island.
Il s’agit d’une île barrière, de la beauté qui caractérise la côte atlantique, d’un demi-mille de largeur et de neuf milles de long. La partie centrale de Jupiter Island se trouve juste au large de Hobe Sound. Le pont au sud relie l’île à la ville de Jupiter, au nord de Palm Beach. Elle est à une heure et demie de voiture de Miami et, aujourd’hui, à quelques minutes seulement en hélicoptère.
Au début 1991, un reporter de la presse écrite posa des questions à un ami de la famille Bush à propos des dispositions en matière de sécurité sur Jupiter Island. L’homme répondit : « Si vous téléphoniez à la Maison-Blanche, vous croyez qu’on vous dirait combien d’agents de sécurité y travaillent ? Ce n’est pas que Jupiter Island soit la Maison-Blanche, bien qu’il [George Bush] y descende fréquemment. » 
Mais durant les quelques décennies qui précédèrent la présidence de Bush, Jupiter Island bénéficia d’une ordonnance requérant que l’on enregistre les empreintes digitales de tout le personnel de maison, des jardiniers et autres non-résidents travaillant dans l’île. Le département de la police de Jupiter Island dit qu’il existe sur les deux routes principales des capteurs capables de repérer n’importe quelle voiture sur l’île. Si une voiture s’arrête sur la route, la police sera sur place au plus tard dans les deux minutes qui suivent. La surveillance constitue un devoir pour tous les employés de la ville de Jupiter Island. Il faut également empêcher les reporters de visiter l’île.(3)
En vue de créer cet étonnant club privé, Joseph et Permelia Pryor Reed ne vendirent des terrains qu’aux personnes qu’ils estimeraient convenir. Permelia Reed était toujours la grande dame de l’île lorsque George Bush accéda à la présidence en 1989. En guise de reconnaissance du fait que les Reed savent où tous les corps sont enterrés, le président Bush désigna le fils de Permelia, Joseph V. Reed, Jr., au poste de chef du protocole du département d’Etat américain, chargé de tous les arrangements privés avec les dignitaires étrangers.
Averell Harriman fit de Jupiter Island un centre d’organisation pour sa reprise, en 1940, de l’appareil de la sécurité nationale américaine. C’est la raison pour laquelle l’île devint sans doute le lieu privé le plus secret de l’Amérique.
Examinons brièvement les environs, en remontant à l’époque de 1946-48, et considérons certaines des tâches et usages qui incombaient à plusieurs résidents vis-à-vis de la clique Harriman.  

Les résidents de Jupiter Island

O Le résident de Jupiter Island, Robert A. Lovett,(4), partenaire de Prescott Bush chez Brown Brothers Harriman, avait été secrétaire adjoint à la Guerre, pour les forces aériennes, de 1941 à 1945. Lovett était le plus chaud partisan de la politique des bombardements de terreur contre les civils. Il organisa le Strategic Bombing Survey (Etude sur les bombardements stratégiques) mené pour les gouvernement américain et britannique par l’équipe de la Prudential Insurance Company, dirigée par la Tavistock Psychiatric Clinic de Londres.
Durant la période d’après-guerre, Prescott Bush fut associé à la Prudential Insurance, l’une des voies de renseignements de Lovett vers les services secrets britanniques. Prescott fut inscrit à la Prudential en tant que directeur de la compagnie et ce, durant deux ans, au début des années 50.
Leur Strategic Bombing Survey ne prouva aucun avantage militaire réel dans des opérations aussi criminelles que le bombardement et l’incendie de la ville de Dresde, en Allemagne. mais le clan Harriman persista malgré tout à prôner la terreur par la voie des airs, la glorifiant en tant que « guerre psychologique » faisant partie de la doctrine militaire utopique qui s’opposait aux points de vue des militaires traditionalistes, tels le général Douglas MacArthur.
Plus tard, Robert Lovett conseilla au président Lyndon Johnson de recourir aux bombardements de terreur contre le Vietnam. Le président George Bush remit cette doctrine à l’honneur en bombardant des zones civiles à Panama et lors de la destruction de Bagdad.
Le 22 octobre 1945, le secrétaire d’Etat à la Guerre, Robert Patterson, instaura le Lovett Committee, présidé par Robert A. Lovett, afin de conseiller le gouvernement sur l’organisation, après la Seconde Guerre mondiale, des activités américaines dans le renseignement. L’existence de ce comité resta inconnue du grand public jusqu’au moment où une histoire officielle de la CIA fut délivrée du secret en 1989. Mais l’auteur de cette histoire de la CIA (qui n’était autre que le professeur d’histoire du collège privé du président Bush, voir chapitre 5), ne donne pas de véritables détails sur le fonctionnement du comité Lovett, prétendant : « Le rapport sur le témoignage du comité Lovett, malheureusement, ne figurait pas dans les archives de l’agence lorsque le présent compte rendu a été rédigé. »(5) 
L’« autobiographie » de la CIA nous informe des conseils que Lovett fournit au cabinet Truman et nous dit qu’il s’agissait des propositions officielles en matière de renseignement adressées au département de la Guerre.
Lovett décida qu’il devait y avoir une Central Intelligence Agency (CIA) à part. La nouvelle agence allait « consulter » les forces armées, mais elle devait être la seule agence de collecte de renseignements dans le domaine de l’espionnage à l’étranger et du contre-espionnage. La nouvelle agence aurait un budget indépendant et ses prérogatives devaient être garanties par le Congrès sans passer par des séances publiques.
Lovett se présenta chez les secrétaires d’Etat à la Guerre et à Marine, le 14 novembre 1945. Il parla avec emphase du travail du FBI, disant que ce dernier possédait « le meilleur fichier de personnes au monde ». Lovett affirmait que le FBI était passé maître dans la production de faux documents, un art « que nous avons développé avec tant de succès pendant la guerre et dans lequel nous sommes devenus des experts de toute première force ». Lovett insista en faveur d’une reprise virtuelle de l’Office of Strategic Services (OSS), de l’époque de la guerre, au sein d’une nouvelle CIA.
Les militaires traditionalistes américains, regroupés autour du général Douglas MacArthur, s’opposèrent à la proposition de Lovett.  
La poursuite des activités des OSS avait été violemment critiquée à la fin de la guerre en s’appuyant sur le fait que les OSS se trouvaient entièrement sous contrôle britannique et qu’ils pourraient constituer une sorte de Gestapo américaine.(6)  
Mais la CIA fut créée en 1947 selon les instructions de Robert Lovett, de Jupiter Island.  
Charles Payson et son épouse, Joan Whitney Payson, faisaient partie de la famille au sens large de Harriman et étaient des associés d ’affaires de la famille Bush. 
La tante de Joan, Gertrude Vanderbilt Whitney, était une parente des Harriman. Le fils de Gertrude, Cornelius Vanderbilt (« Sonny ») Whitney, président pendant longtemps de la Pan American Airways (Prescott était l’un des directeurs de la Pan Am), devint secrétaire adjoint de l’U.S. Air Force en 1947. L’épouse de Sonny avait divorcé et s’était remariée avec Averell Harriman en 1930. Joan et l’oncle de Sonny, l’Air Marshall Sir Thomas Elmhirst, fut directeur des renseignements pour la British Air Force de 1945 à 1947.
La frère de Joan, John Hay (« Jock ») Whitney, allait devenir ambassadeur en Grande-Bretagne de 1955 à 1961 – à une époque où il allait être d’une extrême importance pour Prescott et George Bush d’avoir un tel ami. Le père de Joan, son grand-père et son oncle étaient des membres de la société secrète Skull and Bones.
Charles Payson mit sur pied une raffinerie d’uranium en 1948. Plus tard, il fut président de la Vitro Corp., des fabricants de composantes pour missiles balistiques lancés par sous-marins, d’équipements pour la surveillance des fréquences et pour guider les torpilles, et autres armements destinés aux submersibles.
Longtemps, la guerre navale avait été une préoccupation de l’Empire britannique. La pénétration par les Britanniques du service de renseignements de la marine américaine avait été particulièrement lourde depuis la titularisation du grand-père anglophile de Joan, William C. Whitney, au poste de secrétaire de la Marine sous la présidence de Grover Cleveland. Cette traditionnelle orientation britannique cachée, au sein de la Marine américaine, de ses renseignements et du service inclus dans la Marine, le corps des Marines, constitue une toile de fond  de la carrière de George Bush – et de tout le voisinage de Jupiter Island. Les services de renseignements de la Marine maintint des relations directes avec le patron de gang Meyer Lansky en vue des opérations politiques anglo-américaines à Cuba au cours de la Seconde Guerre mondiale , bien avant de la création de la CIA. Officiellement, Lansky déménagea en Floride en 1953.(7)  
George Herbert Walker, Jr. (Skull and Bones 1927), était extrêmement proche de son neveu George Bush. Il contribua à sponsoriser son entrée dans le monde du pétrole durant les années 50. « Uncle Herbie » était également un partenaire de Joan Whitney Payson lorsqu’ils fondèrent l’équipe de base-ball des New York Mets en 1960. Son fils, G.H. Walker III, était un copain de classe de Yale de Nicholas Brady et de Moreau D. Brown (le petit-fils de Thatcher Brown), constituant ce qu’on a appelé la « mafia de Yale » à Wall Street.  
O  Walter S. Carpenter, Jr. avait été président de la commission financière de la DuPont Corporation (1930-40). En 1933, Carpenter supervisa l’achat par DuPont de Remington Arms auprès de Sam Pryor et des Rockefeller, et il dirigea DuPont dans le partenariat avec la société nazie I.G. Farben pour la fabrication d’explosifs. Carpenter devint le président de DuPont en 1940. Son cartel avec les nazis fut brisé par le gouvernement américain. Néanmoins, Carpenter resta président de DuPont quand les techniciens de la société participèrent massivement au Projet Manhattan en vue de produire la première bombe atomique. Il fut président de DuPont de 1948 à 1962, conservant un accès de haut niveau aux activités stratégiques américaines. 
Walter Carpenter et Prescott Bush étaient co-activistes au sein de la Mental Hygiene Society. Provenant de l’Université de Yale, en 1908, le mouvement avait été organisé au sein de la World Federation of Mental Health (Fédération mondiale de la Santé mentale) par Montagu Norman, lui-même fréquemment patient en psychiatrie, ancien partenaire de la Brown Brothers et gouverneur de la Banque d’Angleterre. Norman avait désigné comme président de la fédération le général de bridage John Rawlings Rees, directeur de la Clinique psychiatrique Tavistock, psychiatre en chef et expert en aide psychologique des services de renseignement britanniques. Prescott était directeur de la société pour le Connecticut et Carpenter pour le Delaware.  
Paul Mellon était le principal héritier de la fortune des Mellon, et voisin depuis longtemps d’Averell Harriman à Middleburg, en Virginie, de même que de Jupiter Island, en Floride. Le père de Paul, Andrew Mellon, Secrétaire au Trésor américain de 1921 à 32, avait approuvé les transactions de Harriman, Pryor et Bush avec les Warburg et les nazis. Le gendre de Paul Mellon, David K.E. Bruce, travailla dans la société de Prescott Bush, W.A. Harriman & Co. durant la fin des années 20, il fut chef de la branche londonienne des renseignements américains durant la Seconde Guerre mondiale et fut le secrétaire adjoint d’Averell Harriman au Commerce en 1947-48. L’argent et la participation de la famille Mellon allaient être des instruments dans de nombreux projets domestiques américains de la nouvelle CIA.
Carl Tucker fabriquait des appareils de guidance et repérage électronique pour la Marine. Avec les Mellon, Tucker était propriétaire de sites pétroliers en Amérique du Sud. Madame Tucker était la grand-tante de Nicholas Brady, plus tard partenaire de George Bush dans l’affaire des contras iraniens et secrétaire américain au Trésor. Leur fils Carll Tucker, Jr. (Skull and Bones 1947), figurait parmi les 15 membres des Skull and Bones qui choisirent George Bush pour a désignation à la classe 1948.
C. Douglas Dillon était le patron de William H. Draper, Jr. dans la combine bancaire nazie Draper - Prescott Bush - Fritz Thyssen des années 30 et 40. Son père, Clarence Dillon, fonda la Vereinigte Stahlwerke (la German Steel Trust de Thyssen) en 1926. C. Douglas Dillon désigna Nicholas Brady comme président de la société Dillon Read en 1971 et poursuivit lui-même sa carrière comme président du comité exécutif. C. Douglas Dillon allait être un allié de toute première importance de son voisin Prescott Bush durant l’administration Eisenhower.
O L’éditeur Nelson Doubleday dirigeait la maison d’édition familiale, fondée sous les auspices de J.P. Morgan et d’autres représentants de l’Empire britannique. Lorsque l’oncle Herbie de George Bush mourut, Doubleday reprit l’équipe de base-ball de New York Mets en tant que détenteur majoritaire des parts et PDG.
George W. Merck, président de la Merck & Co., des fabricants de médicaments et de produits chimiques, était directeur du War Research Service (Service des recherches de guerre). Merck fut le patron officiel de toute la recherche américaine concernant la guerre biologique de 1942 jusqu’à la fin, au moins, de la Seconde Guerre mondiale. Après 1944, l’organisation de Merckfut placée sous le Chemical Warfare Service (Service de la guerre chimique) américain. Sa firme familiale en Allemagne et aux Etats-Unis était renommée pour sa fabrication de morphine. 
A.L. Cole fut très précieux pour les habitants de Jupiter Island en tant que directeur du Readers Digest. En 1965, juste après avoir fait une faveur plutôt infâme à George Bush (voir Chapitre 9), Cole devint président du comité exécutif du Digest, le périodique le plus diffusé dans le monde.
A partir de la fin des années 40, Jupiter Island avait fait fonction de centre pour la direction des actions secrètes du gouvernement américain et, en fait, pour tout ce qui était secret dans les affaires du gouvernement. Jupiter Island va réapparaître plus tard, dans notre compte rendu sur George Bush dans l’affaire des contras iraniens.  

Cible : Washington

George Bush obtint son diplôme de Yale en 1948. Il entra bientôt dans l’entreprise familiale de fourniture de pétrole, la Dresser, au Texas. Nous allons dès maintenant décrire brièvement les forces qui sont descendues sur Washington, D.C. au cours de ces années où Bush, avec l’aide de sa famille et d’amis puissants, devint quelqu’un de « bien installé dans sa propre affaire ».
De 1948 à 1950, le patron de Prescott Bush, Averell Harriman fut l’ambassadeur « à l’étranger » des Etats-Unis en Europe. Il fut un « commandant du théâtre » non militaire, administrateur du plan Marshall de plusieurs milliards de dollars, participant à toutes les prises de décisions militaio-stratégiques de l’alliance anglo-américaine.
Le secrétaire américain à la Défense, James Forrestal, était devenu un problème pour le clan Harriman. Forrestal avait longtemps été exécutif chez Dillon Read à Wall Street. Mais, ces dernières années, il avait changé de cap. En 1944, alors secrétaire à la Marine, Forrestal avait proposé l’intégration raciale dans la Marine. En tant que secrétaire à la Défense, il insista pour l’intégration au sein des forces armées et, pour finir, cela allait constituer la politique américaine.
Forrestal était hostile à la stratégie utopique de l’apaisement associée à la politique de la corde raide. Il n’aimait tout simplement pas le communisme. Le 28 mars 1949, Forrestal fut sorti de force de son bureau et mis dans un appareil à destination de la Floride. On l’emmena à « Hobe Sound » (Jupiter Island) où Robert Lovett et un psychiatre de l’armée s’occupèrent de lui.(8)
On le renvoya par avion à Washington, on l’enferma à l’hôpital Walter Reed de l’armée et on lui infligea des traitements de choc à l’insuline pour un prétendu « épuisement mental ». On lui refusa toute visite, sauf celles de sa femme, séparée, et de ses enfants – son fils avait été l’assistant d’Averell Harriman à Moscou. Le 22 mai, le corps de James Forrestal fut retrouvé, la ceinture de son peignoir de bain nouée fermement autour du cou, après qu’il eut sauté par une fenêtre du 16e étage de l’hôpital. Le psychiatre en chef catalogua la mort de suicide même avant d’avoir entrepris son examen. Les résultats de l’enquête de l’armée furent tenus secrets. On publia les journaux personnels de Forrestal, après en avoir détruit 80 pour-cent, après une année de censure directe de la part du gouvernement et après les avoir récrits.
Les troupes nord-coréennes envahirent la Corée du Sud en juin 1950, après que le secrétaire d’Etat américain Dean Acheson (un très proche ami de Harriman) eut spécifié publiquement que la Corée ne se défendrait pas. Avec une nouvelle guerre en cours, Harriman revint pour servir en tant que conseiller du président Truman , pour « superviser les questions de sécurité nationale ».
Harriman remplaça Clark Clifford, qui avait été conseiller particulier auprès de Truman. Clifford, toutefois, demeura proche de Harriman et de ses partenaires à mesure qu’ils gagnaient de plus en plus de pouvoir. Plus tard, Clifford allait écrire ce qui suit à propos de ses relations cordiales avec Prescott Bush :
« Au cours des années cinquante, Prescott Bush (…) était devenu l’un de mes fréquents partenaires au golf, et je l’aimais bien en même temps que j’éprouvais beaucoup de respect pour lui. (…) Bush avait une splendide voix chantante et il aimait par-dessus tout de chanter en quartette. Dans les années cinquante, il organisa un quartette qui comprenait ma fille Joyce. (…) Ils allaient chanter à Washington et, à l’occasion, il invitait le groupe à Hobe Sound, en Floride, pour qu’il se produise. Son fils [George], toutefois, ne m’avait jamais frappé comme étant quelqu’un de ferme ou plein de force. En 1988, il se présenta avec succès aux électeurs en tant qu’outsider – ce n’était pas une mince affaire pour un homme dont les racines s’enroulent dans le Connecticut, à Yale, dans le pétrole texan, dans la CIA, dans un contexte patricien, la richesse et la vice-présidence. »(9)
Une fois débarrassés James Forrestal, Averell Harriman et Dean Acheson se rendirent à Leesburg, en Virginie, le 1er juillet 1950, pour engager le général George C. Marshall, soutenu par les Britanniques, comme secrétaire à la Défense. Dans le même temps, le partenaire de Prescott, Robert Lovett, devenait secrétaire adjoint à la Défense.
Lovett, Marshall, Harriman et Acheson se mirent au travail pour désarçonner le général Douglas MacArthur, commandant des forces américaines en Asie. MacArthur tenait les agences de renseignement de Wall Street à l’écart de son commandement et il était favorable à une indépendance réelle des nations non blanches. Lovett réclama le limogeage de MacArthur le 23 mars 1951, citant l’insistance de MacArthur à vouloir battre les envahisseurs communistes chinois en Corée. Le fameux message de MacArthur, disant que « rien ne pouvait remplacer la victoire », fut présenté au Congrès le 5 avril. MacArthur fut limogé le 10 avril 1951.
En septembre de la même année, Robert Lovett remplaça Marshall aiu poste de secrétaire à la Défense. Dans le même temps, Harriman fut nommé directeur de la Mutual Security Agency (Agence de Sécurité mutuelle), ce qui faisait de lui le chef américain de l’alliance militaire anglo-américaine. Désormais, Harriman,, de la Brown Brothers, était tout ce qu’on voulait, sauf commandant en chef de l’armée.
Ce furent, naturellement, une période très excitante pour la famille Bush, donc le wagon était fermement accroché aux dieux financiers de l’Olympe, et à Jupiter, en fait. 
Brown Brothers Harriman & Co.
59 Wall Street, New York 5, N.Y.
Société fondée en 1818
Adresse télégraphique : « Shipley – New York »
Banquiers privés
2 avril 1951
A l’Honorable W.A. Harriman,
La Maison-Blanche,
Washington, D.C.
Cher Averell:
Navré de t’avoir manqué à Washington mais j’apprécie ta note cordiale.
J’espère avoir plus de chance une prochaine fois. J’espère que tu t’es bien reposé à Hobe Sound.
Avec mes considérations très affectueuses, je suis,
à toi sincèrement,
Pres [signé]
Prescott S. Bush.
Une préoccupation centrale du régime sécuritaire de Harriman à Washington (1950-53) résidait dans l’organisation d’opérations sous le manteau et dans la « guerre psychologique ». Harriman, en compagnie de ses avocats et partenaires en affaires Allen Dulles et John Foster Dulles, voulait que les services secrets du gouvernement mènent des campagnes d’intense propagande et des expérimentations de psychologie de masse au sein des Etats-Unis et, à l’étranger, des campagnes militaires. Ceci était censé assurer un environnement stable à l’échelle mondiale, favorable aux intérêts politiques et financiers des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.  
Le régime de sécurité de Harriman créa le Psychological Strategy Board (PSB – Bureau de stratégie psychologique) en 1951. L’homme désigné au poste de directeur du PSB, Gordon Gray, est familier au lecteur en tant que sponsor des expériences de stérilisation d’enfants menées par le mouvement eugéniste de Harriman en Caroline du Nord au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (voir chapitre précédent).
Gordon Gray était un anglophile fervent, dont le père avait détenu la majorité des parts de la R.J. Reynolds Tobacco Company par le biais d’une alliance avec les représentants américains du cartel British Imperial Tobacco, la famille Duke de Caroline du Nord. Le frère de Gordon, le président de la R.J. Reynolds, Bowman Gray, Jr., étaitg également un officier des services de renseignements de la Marine, connu dans les milieux de Washington comme le « fondateur des renseignements opérationnels ». Gordon Gray devint un proche ami, en même temps qu’un allié politique, de Prescott Bush, et le fils de Gray devint l’avocat du fils de Prescott, George, en même temps que le bouclier de sa politique cachée.
Mais le président Harry Truman, malléable comme il l’était, constituait un obstacle aux guerriers de l’ombre. Politicien du fin fond du Missouri, vaguement favorable à la constitution américaine, il restait sceptique quand aux activités des services secrets qui lui rappelaient la Gestapo des nazis.
Ainsi donc, ces « opérations secrètes » ne pourraient pleinement démarrer sans un changement de régime  à Washington. Et c’est avec le Parti républicain que Prescott Bush allait avoir son tour.
Prescott avait fait sa première tentative d’entrer dans la politique nationale en 1950, lorsque ses partenaires avaient pris le contrôle des leviers du pouvoir gouvernemental. Resté en fonction auprès de la Brown Brothers Harriman, il concourut contre Willian Benton, du Connecticut, pour un siège au Sénat américain. (La course avait pour objet un mandat inachevé de deux ans, laissé vacant par la mort du précédent sénateur.)
A cette époque, le sénateur ivrogne du Wisconsin, Joseph R. McCarthy, se livrait à une croisade barnumesque contre l’influence communiste à Washington. McCarthy s’en prit aux libéraux et aux gauchistes, au personnel du département d’Etat, aux hommes politiques et aux figures hollywoodiennes. Il laissa généralement indemnes les stratèges de Wall Street et de Londres qui avaient livré l’Europe de l’Est et la Chine à la dictature communiste – comme celle de George Bush, leur géopolitique allait au-delà de la gauche et de la droite.
Prescott Bush n’avait pas de liens publics avec le fameux Joe McCarthy et il demeura neutre, dans cette croisade. Mais le sénateur du Wisconsin avait ses utilités. Il se rendit dans le Connecticut à trois reprises cette année-là pour faire campagne en faveur de Bush et contre les démocrates. Bush lui-même se livra à des accusations sur « la Corée, le communisme et la corruption » dans une phrase de sa campagne subtile contre Benton, phrase qui allait devenir un slogan républicain au niveau national.
La réaction fut décevante. Seules des foules peu nombreuses vinrent écouter Joe McCarthy, et Benton ne fut même pas écorché. La rassemblement de McCarthy en faveur de Bush, à New Haven, dans une salle pouvant accueillir 6.000 personnes, n’en attira que 376. A la radio, Benton plaisanta en disant que « deux cents d’entre elles étaient des espions à moi ».  
Pour sa campagne, Prescott Bush démissionna du Conseil des Membres de Yale, et le Conseil publia une déclaration disant que les « votes de Yale » allaient soutenir Bush, en dépit du fait que Willima Benton était lui aussi sorti de Yale et, à de nombreux égards, présentait un profil identique à celui de Bush. Les Yale's Whiffenpoof Singers se produisirent régulièrement au profit de la campagne de Bush. Rien de tout cela ne servit vraiment à grand-chose, toutefois, auprès de la population votante.(10) 
C’est alors que Prescott Bush dut affronter un problème absolument inattendu. A l’époque, le vieux mouvement eugéniste de Harriman était centré sur l’Université de Yale. Prescott Bush était un administrateur de Yale et son ancien partenaire à la Brown Brothers Harriman, Lawrence Tighe, était, lui, le trésorier de Yale. A ce propos, un faible relent de la vérité concernant les activités nazies de la société Bush-Harriman fit son chemin au sein de la campagne même.
Non seulement la Société eugéniste américaine avait son quartier général à Yale, mais toutes les composantes de ce mouvement fasciste non éradiqué avaient leur base active à Yale. Les défenseurs de la psychiatrie et de la stérilisation forcées firent de l’hôpital de Yale-New Haven et de l’Ecole de Médecine de Yale leurs laboratoires  d’expériences pratiques en chirurgie du cerveau et en expérimentation psychologique. Et la Ligue du contrôle des naissances était située là, elle aussi, qui avait claironné très longtemps la nécessité des naissances eugéniques – moins de naissances chez des parents aux lignage sanguin « inférieur ». Le partenaire de Prescott, Tighe, était le directeur de la Ligue pour le Connecticut, et le conseiller médical de la Ligue, pour le Connecticut, était le défenseur de l’eugénisme, le Dr Winternitz de l’Ecole de Médecine de Yale. 
En cette année 1950, les gens qui savaient quelque chose de Prescott Bush savait qu’il avait des racines pas très appétissantes au sein du mouvement eugéniste. A l’époque, juste après la guerre contre Hitler, il n’y avait que peu de personnes pour défendre ouvertement la stérilisation des gens « inaptes » ou « non nécessaires. (Cela allait ressusciter plus tard, avec l’aide du général Draper et de son ami George Bush.) Mais la Ligue pour le contrôle des naissances était publique – au seul détail près qu’elle allait changer son nom pour un euphémisme : « Planned Parenthood » (Parenté planifiée, planning familial).
Ensuite, très tard dans la campagne sénatoriale de 1950, Prescott Bush fut publiquement accusé d’avoir milité dans cette section du vieux mouvement eugéniste fasciste. Prescott Bush perdit les élections d’environ 1.000 voix sur 862.000 votes. Lui et sa famille mirent la défaite sur le compte de cette accusation. Elle fut gravée dans la mémoire de la famille, lui laissant une certaine amertume et probablement aussi un désir de revanche.
Dans son avant-propos à un ouvrage de propagande en faveur du contrôle de la population, George Bush parlait de ces élections de 1950 : « Ma première prise de conscience du contrôle des naissances en tant que problème politique public vint comme une secousse en 1950 lorsque mon père concourait pour le Sénat des Etats-Unis au Connecticut. Le dimanche avant le jour des élections, Drew Pearson, ‘révéla’ que mon père était impliqué dans le Planning familial. (…) De nombreux observateurs politiques estimèrent qu’un nombre suffisant d’électeurs changèrent d’avis en raison de ses contacts supposés avec les contrôleurs de naissances, pour que cela lui coûte l’élection.(…) »(11)
Prescott Bush fut battu, alors que les autres candidats républicains s’en étaient très bien tirés, au Connecticut. Lorsqu’il tenta de nouveau l’aventure, Prescott Bush n’allait pas laisser le scrutin dépendre des lubies aveugles du public.  
Prescott Bush repassa à l’action en 1952 en tant que dirigeant national du soutien visant à attribuer la nomination présidentielle républicaine au général Dwight D. (« Ike ») Eisenhower. Parmi les autres membres de l’équipe figuraient l’avocat de Bush durant la période hitlérienne, John Foster Dulles, et le résident de Jupiter Island, C. Douglas Dillon.
Dillon et son père furent les pivots lorsque l’association Harriman-Dulles prépara Ike à la présidence. Comme le disait un ami : « Quand les Dillon (…) invitèrent [Eisenhower] à dîner, ce fut pour le présenter aux banquiers et hommes de loi de Wall Street. »(12)  
Les supporters de haut niveau d’Ike croyaient, très correctement, qu’Ike n’allait pas se mêler de leurs programmes secrets d’action même les plus tordus. L’insipide et conciliant Prescott Bush y était depuis le début en tant qu’ami d’Ike et supporter dès le début aussi de son accession à la présidence.
Le 28 juillet 1952, à l’approche des élections, le premier sénateur du Connecticut, James O'Brien McMahon, mourait à l’âge de 48 ans.*
Ceci arrangeait extrêmement bien les affaires de Prescott. Il obtint la nomination républicaine pour le Sénat américain lors d’un meeting spécialement monté pour la circonstance, lors duquel il bénéficia du soutien de la direction du parti dans l’Etat, dominée par Yale. Désormais, il allait concourir pour une élection spéciale au siège sénatorial brusquement laissé vacant. Il pouvait escompter accéder au poste, puisqu’il figurerait sur la même liste électorale que le populaire héros de la guerre, le général Ike. Via une astuce technique, il allait à l’instant devenir principal sénateur du Connecticut, avec des pouvoirs supplémentaires au Congrès. Et la prochaine course au sénat normalement prévue allait avoir lieu en 1956 (lorsque le mandat de McMahon aurait été terminé), de sorte que Prescott pouvait se présenter à nouveau dans cette année d’élections préidentielles – une fois de plus pendu aux basques d’Ike !
Avec cet arrangement, les choses fonctionnèrent sans heurt. Lors de la victoire électorale d’Eisenhower, en 1952, Ike fut vainqueur au Connecticut avec une marge de 129.507 voix sur 1.092.471 votants. Prescott Bush fut le dernier des républicains à l’échelle de l’Etat, mais il s’arrangea pour gagner, avec 30.373 voix sur 1.088.799 votes exprimés, sa marge se situant presque à 100.000 voix derrière Eisenhower. Il remporta les villes traditionnellement républicaines. 
Lors de la réélection d’Eisenhower, en 1956, Ike fut vainqueur dans le Connecticut, avec 303.036 voix sur 1.114.954 votes, la plus importante marge présidentielle de toute l’histoire du Connecticut. Prescott Bush s’arrangea pour être à nouveau vainqueur, avec 129.544 voix sur 1.085.206 votes – sa marge étant cette fois de 290.082 voix inférieure à celle d’Eisenhower.(13)
En janvier 1963, après que cette stratégie électorale se fut avérée démodée et que son second mandat fut venu à expiration, Prescott Bush se retira du gouvernement et retourna à la Brown Brothers Harriman.
La victoire d’Eisenhower, en 1952, fit de John Foster Dulles un secrétaire d’Etat et de son frère Allen Dulles le chef de la CIA. Les frères Dulles en place étaient les remplaçants « républicains » de leur client et partenaire en affaires, le « démocrate » Averell Harriman. Hormis d’occasionnelles attitudes publiques, leurs implications stratégiques furent identiques à celles de Harriman.
Il ne fait aucun doute que le très important travail accompli par Prescott Bush au sein du nouveau régime le fut sur les terrains de golf, là où il était le partenaire favori d’Ike.. 

Vers un « Etat de sécurité nationale »

Prescott Bush fut un sénateur très discrets, des plus insaisissables. En faisant des recherches minutieuses, on peut retrouver ses points de vue sur certaines questions. Il était hostile au développement de projets de pouvoir public comme celui de la Tennessee Valley Authority; il s’apposa à l’amendement constitutionnel introduit par le sénateur de l’Ohio, John W. Bricker, qui aurait requis l’approbation du Congrès d’accords internationaux mis sur pied par la branche exécutive.
Mais Prescott Bush était essentiellement un rouage secret, à Washington.
Le 10 juin 1954, Bush reçut une lettre d’un résident du Connecticut, H. Smith Richardson, propriétaire de la Vick Chemical Company (bonbons pour la toux, Vapo-Rub):
« (…) Un peu avant l’automne, sénateur, j’aimerais avoir votre avis et vos conseils à propos d’un nouveau sujet – à savoir que faudrait-il faire avec un revenu provenant d’une fondartion que mon frère et moi avons lancée, et qui commencera à fonctionner en 1956 ?(…) »(14)
Cette lettre annonce la création de la H. Smith Richardson Foundation, une caisse noire privée dirigée par la famille Bush et qui allait être utilisée par la CIA et par le vice-président Bush pour la conduite des aventures des contras iraniens.
La famille Bush connaissait Richardson et son épouse via leur amitié mutuelle avec le président de Sears Roebuck, le général Robert E. Wood. Ce dernier avait été président de l’organisation America First, qui avait exercé des pressions contre la guerre avec l’Allemagne de Hitler. H. Smith Richardson avait contribué au financement de départ destiné à America First et s’était exprimé contre le mot d’ordre américain « S’allier aux communistes » en combattant Hitler. L’épouse de Richardson était une parente fière de Nancy Langehorne, de Virginie, qui avait épousé lord Astor et soutenait les nazis à partir de leur propriété de Cliveden.
La fille du général Wood, Mary, avait épousé le fils du président de la Standard Oil, William Stamps Farish. Les Bush étaient restés fidèles aux Farish durant leurs désastreuses inculpations durant la Seconde Guerre mondiale (voir chapitre 3). Le jeune George Bush et sa jeune épouse Barbara était particulièrement proches de Mary Farish et de son fils W.S. Farish III, qui allait devenir le grand confident de la présidence de George.(15)
La H. Smith Richardson Foundation était organisée par Eugene Stetson, Jr. (Skull and Bones 1934), le beau-fils de Richardson qui avait travaillé pour Prescott Bush en tant que directeur adjoint de la branche new-yorkaise de Brown Brothers Harriman.
A la fin des années 1950, la H. Smith Richardson Foundation prit part à la « guerre psychologique » de la CIA ? Ce n’était pas une opération à l’étranger, mais domestique et secrète, menée principalement contre les citoyens américains réticents. Le directeur de la CIA, Allen Dulles, et ses alliés britanniques organisèrent le « MK-Ultra », consistant à tester des drogues psychotropes, dont le LSD, à une très large échelle, prétendument pour évaluer les possibilités de « guerre chimique ». Durant cette période, la Richardson Foundation contribua à financer des expériences à l’hôpital Bridgewater, dans le Massachusetts, centre de certaines des tortures les plus brutales du programme MK-Ultra. Ces sévices ont été décrits minutieusement dans le film, Titticut Follies.
Au cours de l’année 1990, un enquêteur travaillant pour le présent ouvrage se rendit en voyage organisé au Center for Creative Leadership (Centre de Direction Créatrice) de H. Smith Richardson, juste au nord de Greensboro, en Caroline du Nord. Le guide déclara que dans ces salles, on entraînait des agents de la CIA et des services secrets. Il montra les miroirs sans tain à travers lesquels ont surveillait les employés du gouvernement, tandis qu’ils étaient soumis à des psychodrames destinés à dévier leur esprit. Le guide expliqua que « pratiquement tous ceux qui accèdent au grade de général » dans les forces armées américaines passent également par cet « entraînement » au Richardson Center.
Un autre bureau du Centre de Direction Créatrice se trouve à Langley, en Virginie, au quartier général de la CIA. Ici aussi, le Centre Richardson entraîne des dirigeants de la CIA.
Durant la présidence d’Eisenhower, Prescott Bush travailla en tant qu’allié secret des frères Dulles. En juillet 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser annonça qu’il accepterait l’offre américaine d’un prêt pour la construction du projet de barrage à Assouan. John Foster Dulles prépara alors une déclaration disant à l’ambassadeur d’Egypte que les Etats-Unis avaient décidé de rétracter leur offre. Dulles transmit à l’avance la déclaration explosive à Prescott Bush afin qu’il l’approuve. Dulles transmit également la déclaration au président Eisenhower ainsi qu’au gouvernement britannique.(16) 
Nasser réagit au coup de balai de Dulles en nationalisant le canal de Suez afin de pouvoir financer le barrage. Israël, ensuite la Grande-Bretagne et la France, envahirent l’Egypte afin d’essayer de renverser Nasser, dirigeant des nationalistes arabes anti-impérialistes. Cependant, Eisenhower refusa (pour une fois) de jouer le jeu de Dulles et des Britanniques et les forces d’invasion durent quitter l’Egypte lorsque la Grande-Bretagne fut menacée de sanctions économiques de la part des Etats-Unis.
Durant l’année 1956, la valeur du sénateur Prescott Bush aux yeux du groupe politique Harriman-Dulles s’accrut lorsqu’il fut engagé dans le Senate Armed Services Committee (Commission sénatoriale des services armés). Bush fit le tour des Etats-Unis et visita les bases militaires alliées à travers le monde et il eut davantage accès aux processus décisionnels de la sécurité nationale.
Dans les dernières années de la présidence d’Eisenhower, Gordon Gray rallia le gouvernement. En tant qu’ami intime et partenaire au golf de Prescott Bush, Gray compléta l’influence de Bush sur Ike. Le partenariat de la famille Bush-Gray dans le « gouvernement secret » se poursuit d’ailleurs durant la présidence de George Bush.
Gordon Gray avait été désigné chef du nouveau Psychological Strategy Board (Commission de stratégie psychologique) en 1951 sous la direction d’Averell Harriman, en tant qu’assistant au président Truman pour les questions de sécurité nationale. De 1958 à 1961, Gordon Gray fut chef de la sécurité nationale sous le président Eisenhower. Gray opérait en tant qu’intermédiaire, stratège et guide d’Ike dans ses relations avec la CIA et avec les forces militaires américaines et alliées.
Eisenhower ne s’opposa pas aux projets d’actions sous le manteau de la CIA, tout ce qu’il voulait, c’était être protégé des conséquences de ses échecs et des accusations qu’on pouvait porter contre elle. La principale tâche de Gray, sous le prétexte de « superviser » toutes les actions secrètes américaines, était de protéger et de cacher la masse croissance de la CIA et ses activités dans le cadre du gouvernement secret.
Ce n’étaient pas seulement des projets secrets que développait l’association Gray-Bush-Dulles, mais également de nouvelles structures cachées du gouvernement des Etats-Unis.
Le sénateur Henry Jackson défia ces arrangements en 1959 et 1960. Jackson créa une sous-commission des mécanismes de la politique nationale de la commission sénatoriale sur les opérations gouvernementales, laquelle enquêta sur le règne de Gordon Gray au Conseil de la sécurité nationale. Le 26 janvier 1960, Gordon Gray prévint le président Eisenhower de ce qu’un document révélant l’existence d’une composante secrète du gouvernement américain était d’une façon ou d’une autre entrée dans la bibliographie utilisée par le sénateur Jackson. L’unité en question était le « Groupe 5412 » de Gray au sein de l’administration, officiellement – mais secrètement – en charge d’approuver les actions secrètes. Sous la guidance de Gray, Ike « fut clair et ferme dans sa réponse, ordonnant que l’équiope de Jackson ne soit pas informée de l’existence de cette unité [l’emphase figure dans l’original]. »(17)
Plusieurs personnes de l’administration Eisenhower doivent être considérées comme les pères de ce monolithe permanent d’action secrète et ces hommes continuèrent administration à héberger le monstre après sa naissance au cours de l’ère Eisenhower :
Gordon Gray, l’assistant dans l’ombre au président pour les questions de sécurité nationale, le copain le plus proche de Prescott Bush dans le département exécutif et également partenaire de golfe d’Eisenhower. En 1959-60, Gray jouit de la confiance totale d’Ike et il servit de moniteur au clan Harriman dans tous les procjets militaires et non militaires des Etats-Unis.
L’agent de renseignement britannique, Kim Philby, passa chez les Russes en 1963. Philby avait acquis virtuellement l’accès total aux activités des renseignements américains à partir de 1949, en sa qualité d’agent de liaison des services secrets britanniques avec la CIA dominée par Harriman. Après la défection de Philby, il sembla manifeste que les services de renseignements aristocratiques des Britanniques constituaient en fait une menace pour la cause occidentale. Dans les années 1960, une petite équipe de spécialistes du contre-espionnage américain se rendit en Angleterre pour enquêter sur la situation. Ils rapportèrent qu’on ne pouvait avoir une totale confiance dans les services secrets britanniques. Le patron de cette équipe d’« experts », Gordon Gray en personne, fut également le chef de la section contre-espionnage du President’s Foreign Intelligence Advisory Board (PFIAB - Bureau présidentiel de Conseil sur les renseignements étrangers) depuis John Kennedy jusque Gerald Ford.
Robert Lovett, le voisin des Bush à Jupiter Island et son partenaire à la Brown Brothers Harriman, fut à partir de 1956 membre du PFIAB. Plus tard, il prétendit avoir critiqué – de l’« intérieur » - le plan d’invasion de Cuba à partir de la baie des Cochons. En 1961, Lovett se vit demander d’opter pour le cabinet en faveur de Fon Kennedy.
O Le directeur de la CIA, Allen Dulles, ancien avocat de Bush sur les questions internationales. Kennedy vira Dulles après l’invasion de la baie des Cochons, mais Dulles servit dans la Commission Warren, qui blanchit le meurtre du président Kennedy.
C. Douglas Dillon, voisin de Bush à Jupiter Island, devint sous-secrétaire d’Etat en 1958, après la mort de John Foster Dulles. Dillon avait été l’ambassadeur de John Foster Dulles en France (1953-57), coordonnant le soutien secret original des Etats-Unis à l’effort impérial français au Vietnam, ce qui allait avoir des conséquences catastrophiques pour le monde. Dillon fut secrétaire au Trésor à la fois sous John Kennedy et Lyndon Johnson.
·  L’ambassadeur en Grande-Bretagne, Jock Whitney, membre de la famille élargie des Harriman et voisin de Prescott Bush à Jupiter Island. Whitney établit un service de presse à Londres, appelé Forum World Features, qui publia de la propagande fournie directement par la CIA et les services de renseignements britanniques. A ses débuts, en 1961, Whitney fut président de « L’Union des anglophones » de l’Empire britannique.
O Le sénateur Prescott Bush, ami et conseiller du président Eisenhower.
La carrière de Bush se poursuivit au sénat, après les années Eisenhower, et quasiment tout au long de la présidence interrompue de Kennedy.
En 1962, le National Strategy Information Center (centre nat. d’info. strat.) fut instauré par Prescott Bush, son fils Prescott, Jr., William Casey (le futur chef de la CIA) et Leo Cherne. Le centre finit par être dirigé par Frank Barnett, ancien officier de programmation de H. Smith Richardson Foundation de la famille Bush. Le centre acheminait des fonds vers le Forum World Features, cantonné à Londres, pour la diffusion des « récits d’information » rédigés par la CIA à l’adresse de quelque 300 journaux de la planète.(18)
Le « démocrate » Averell Harriman revint dans le gouvernement officiel sous l’administration Kennedy. En tant que secrétaire adjoint et sous-secrétaire d’Etat, Harriman contribua à pousser les Etats-Unis dans la guerre du Vietnam. Harriman n’avait aucun poste dans l’administration Eisenhower. Pourtant, il fut peut-être plus que quiconque le chef et le ciment  mal incroyable causé par la CIA dans les dernières années de la présidence Eisenhower : l’armée de Harriman, à demi publique, à demi privée, jamais démobilisée depuis lors et incroyablement associée au nom de Bush.
A la suite de la montée de Castro, la CIA américaine scella un contrat avec l’organisation du patron de la mafia, Meyer Lansky, prévoyant d’organiser et d’entraîner des escadrons d’assassins à utiliser contre le gouvernement cubain. Parmi les personnes employées, il y eut John Rosselli, Santos Trafficante et Sam Giancana. Des documents publics incontestés concernant ces faits ont été publiés par des institutions du Congrès et par les principales Universités et Académies de l’establishment.(19)
Mais les implications dérangeantes et les conséquences ultérieures de ce contrat constituent une matière d’une importance cruciale que se doivent d’approfondir les citoyens de toute nation. Les faits suivants ont été formellement établis :
Le 18 août 1960, la président Eisenhower approuvait un budget officiel de 13 millions de dollars pour une guerre de guérilla secrètement dirigée par la CIA contre Castro. On sait que le vice-président Richard Nixon trempa dans la promotion de cette initiative. Très longtemps, l’armée américaine fut tenue en dehors de cette action sous le manteau.
La première des huit tentatives d’assassinat admises contre Castro eut lieu en 1960.
Bien entendu, le programme se solda par un échec, pour ne pas dire un cirque. L’invasion de Cuba par les exilés anti-castristes de la CIA fut mijotée après que Kennedy accéda à la présidence. L’invasion de la baie des Cochons fut un fiasco et les forces de Castro prirent facilement le dessus. Mais le programme, lui, se poursuivit. 
En 1960, Felix Rodriguez, Luis Posada Carriles, Rafael « Chi Chi » Quintero, Frank Sturgis (ou « Frank Fiorini ») et d’autres exilés cubains installés en Floride furent entraînés en qualité de tueurs et de trafiquants de rogue, dans le cadre de l’initiative contre Cuba. Leur superviseur était E. Howard Hunt. Leur chef général, parmi les responsables de la CIA, était le chef de section de Miami, Theodore G. Shackley, secondé par Thomas Clines. Dans d’autres chapitres, nous suivrons les carrières par la suite de ces personnages – de plus en plus en rapport avec George Bush – à travers le coup de Watergate et le scandale des contras iraniens.



NOTES:
(1). Walter Isaacson et Evan Thomas, The Wise Men: Six Friends and the World They Made--Acheson, Bohlen, Harriman, Kennan, Lovett, McCloy (Les sages : six amis et le monde qu’ils ont créé : Acheson, Bohlen, Harriman, Kennan, Lovett, McCloy), New York, Simon and Schuster, 1986, p.377.
(2). Reed était plus connu dans la haute société en tant que diplomate de seconde importance, fondateur de la Triton Press et président de l’American Shakespeare Theater.
(3). Palm Beach Post, 13 janvier 1991           
(4). Pour la résidence de Lovett, voir Isaacson et Thomas, op. cit., p.417. Certains résidents de Jupiter Island furent contrôlés lors de leur admission, en 1947, au Hobe Sound Yacht Club, et sont repris dans les papiers Harriman, Bibliothèque du Congrès; d’autres purent y accéder suite à des entretiens avec des résidents de longue date à Jupiter Island.
(5). Arthur Burr Darling, The Central Intelligence Agency: An Instrument of Government, to 1950 (La CIA, un instrument du gouvernement, jusqu’en 1950), College Station: Pennsylvania State University, 1990, p.59.
(6). The Chicago Tribune, du 9 février 1945, par exemple, mettait en garde contre « la créationwarned of `` Creation of an all-powerful intelligence service to spy on the postwar world and to pry into the lives of citizens at home. '' Cf. Anthony Cave Brown, Wild Bill Donovan: The Last Hero (New York: Times Books, 1982), p. 625, on warnings to FDR about the British control of U.S. intelligence. 
(7). Dennis Eisenberg, Uri Dan, Eli Landau, Meyer Lansky: Mogul of the Mob (M.L., un patron de mafia), New York, Paddington Press, 1979, pp.227-28.
(8). Voir John Ranelagh, The Agency: The Rise and Decline of the CIA (L’Agence : Montée et déclin de la CIA), New York, Simon and Schuster, 1987, pp.131-32.
(9). Clark Clifford, Counsel to the President (Conseiller du président), New York, Random House, 1991.  
* McMahon avait été attorney général adjoint des Etats-Unis, en charge de la section criminelle, de 1935 à 1939. Existait-il une possibilité qu’il parle un jour des crimes impunis commis à l’époque nazie par les riches et les puissants ?                                              (10). Sidney Hyman, The Lives of William Benton (Les vies multiples de W.B.), Chicago: The University of Chicago Press, 1969, pp.438-41.                                                                      (11). Phyllis Tilson Piotrow, World Population Crisis: The United States Response (Crise mondiale de la population : la réponse des Etats-Unis), New York, Praeger Publishers, 1973, « Foreword » (Avant-propos), par George H.W. Bush, p.vii.
(12). Herbert S. Parmet, Eisenhower and the American Crusades (Eisenhower et les croisades américaines), New York, The Macmillan Company, 1972, p.14.
(13). New York Times, 6 septembre 1952, 5 novembre 1952, 7 novembre 1956.
(14). Richardson à Prescott Bush, Documents H. Smith Richardson, Université de Caroline du Nord, Chapel Hill.  
(15). Wayne S. Cole, America First: The Battle Against Intervention, 1940-1941 (L’Amérique d’abord : la bataille contre l’intervention, 1940-41), Madison: the University of Wisconsin Press, 1953; interviews des employés de la famille Richardson; rapports annuels de la H. Smith Richardson Foundation; Richardson à Prescott Bush, 26 mars 1954, Documents Richardson, Washington Post, 29 avril 1990.
(16). Parmet, op. cit., p.481.
(17). John Prados, Keepers of the Keys: A History of the National Security Council from Truman to Bush (Les gardiens des clés : un historique du Conseil de la Sécurité nationale), New York, William Morrow, 1991, pp.92-95.
(18). Robert Callaghan dans Covert Action, n° 33, hiver 1990. Prescott, Jr. fut membre du conseil d’administration du National Strategy Information Center jusqu’en 1991. A la fois Both Prescott Sr. et Jr. furent mêlés de très près, en même temps que Casey, aux cercles de la Pan American Airlines, de la famille Grace, propriétaire de la Pan Am, et des affaires de la CIA concernant l’Amérique latine. Le centre, situé à Washington, D.C., refuse les enquêtes publiques concernant sa fondation.
Voir également EIR Special Report : « American Leviathan: Administrative Fascism under the Bush Regime » (Le léviathan américain : le fascisme administratif sous le régime Bush), Wiesbaden, Allemagne, Executive Intelligence Review Nachrichtenagentur, avril 1990, p.192.
(19). Par exemple, voir Trumbull Higgins, The Perfect Failure: Kennedy, Eisenhower, and the CIA at the Bay of Pigs (L’échec parfait : Kennedy, Eisenhower et la CIA dans la baie des Cochons), New York: W.W. Norton and Co., 1987, pp.55-56, 89-90.
On peut trouver des informations non vérifiées sur les escadrons dans les affirmations de Daniel P. Sheehan, attorney du Christic Institute, telles qu’elles sont reproduites dans le EIR Special Report : « Project Democracy: The ‘Parallel Government’ behind the Iran-Contra Affair » (Projet démocratie : le ‘gouvernement parallèle’ derrière l’affaire des contras iraniens), Washington, D.C, Executive Intelligence Review, 1987, pp.249-50.
Certains de ces tueurs à gages ont publié leurs mémoires. Voir, par exemple, Felix Rodriguez et John Weisman, Secret Warrior (Guerrier secret), New York, Simon and Schuster, 1989; et E. Howard Hunt, Undercover: Memoirs of an American Secret Agent (Sous le manteau : mémoires d’un agent secret américain), New York, G.P. Putnam's Sons, 1974. 

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